Les Communications qui forment "Les Novaliens", suite du blog "Les Relations d'Intelligence Créative", sont diffusées exclusivement sur le Net en avant-première. L'accès aux textes est donc pour l'instant libre et gratuit. Dans le respect des droits de chacun, merci de mentionner la source : © Claude Khal.

lundi 18 mars 2013

LES ARTS DANS LA QUOTIDIENNETÉ NOVALIENNE


Communication NOV I




LES NOVALIENS


LES ARTS

DANS LA QUOTIDIENNETÉ

NOVALIENNE



De l'homme-singe à l'homme-signe



« Nous ne voulons rien d'autre
avec une humble espérance
que la plénitude éternelle
de la rose,
une suprême éternité de fleur. »
Salvador Espriu





SOMMAIRE DE LA COMMUNICATION NOV I

1 - Les diverses formulations artistiques
2 - Arts graphiques et peinture
3 - La mosaïque murale
4 - Art sculptural et luminal
5 - La métamorphose architecturale
6 - L'urbanisme
7 - L'esthétique industrielle
8 - Les arts de vêture et de parure
9 - L'art des parfums
10 - L'orfèvrerie
11 - La poésie et la littérature
12 - La musique et le chant
13 - La chorégraphie
14 - La voie scénographique (le théâtre)
15 - La filmographie
(Photographie, vidéographie, cinématographie et télévision)
                                                                                                                       



A chaque forme du dire, sa qualité substantielle, son organisation formelle, son propre espace projectif. Toute classification hiérarchique est vaine. On ne saurait classifier les techniques de formulations artistiques en arts d'imitation ou d'invention, encore moins en arts mineurs ou majeurs, ni en arts stylisés ou informels. Chaque formule esthétique, bien que renfermant virtuellement tous les autres arts, garde sa propre expression, sous-tendue par une même exigence : L'authenticité créative et la formulation symboliste.

Pour la clarté de notre parcours, survol d'une culture novalienne en œuvre, nous relèverons les arts suivants :

En un premier volet, nous aborderons brièvement les arts graphiques, la mosaïque, la sculpture, l'architecture que nous privilégions, car elle exalte la plupart des arts graphiques, l'urbanisme, enfin, ainsi que l'esthétique artisanale et industrielle et les arts de vêture et de parure, compléments indispensables à toute culture.

Dans le second volet, nous aborderons la littérature et la poésie, la mise en livre, le chant, la musique, la danse, la scénographie (théâtre, music-hall), la filmographie, sans oublier la Bande Dessinée.

Nous aborderons, en de monographies ultérieures, les fondements symboliques des arts que nous conclurons par une approche décisive de nouvelles structures linguistiques.

L'art, pour nous, n'est pas un chemin pour arriver au musée. L'art est vie. Et la culture, pratique du bonheur.

(Nous excluons de cette rubrique l'habileté du grand-art chirurgical, l'art médical, les arts oratoires du prétoire comme l'art militaire de la stratégie...)

I - 2 - ARTS GRAPHIQUES & PEINTURE
   
Le tableau est métaphore théâtrale. Ce récit pictural se livre en spectacle. Scénographie, aveu public d'un exorcisme, le tableau encadre un ancrage de sens dans la probité du regard et du geste.


I - 2 - A - L'anti-art


Evitons d'évoquer les peintres infatués, dits, par malentendu, contestataires, qui ont mystifié par leur fumisterie un public - d'ailleurs jamais lassé de se laisser mystifier. Leurs toiles livraient, en série, des éclaboussures sommaires, quelques giclées rageuses pour myopes pervertis, des coups de rames par coup de tête, des griffures et bavures verbeuses, un brouillage d'aplats, délire organisé en transes, des grimaces de couleurs (dites joliment effets de matière...), bref une peinture de rage impuissante, témoins d'un siècle qui vécut tous les maux possibles du mal-être et qui témoigna de son désarroi devant toutes les barbaries.

Orientée par les marchands, l'art est devenu une inflation nihiliste au nom de l'inspiration, de la sincérité expérimentale, déclarée péremptoirement instinctive, au nom de l'arbitraire-roi. Et des informels célèbres ont osé se prétendre adeptes du zen. Ils n'ont rien compris à sa rigueur. Leurs anti-œuvres-canulars, comme leur « vérisme », sont du domaine strictement poétique. La maturation artistique condamne l'automatisme, confondu avec la spontanéité et la sincérité. L'artiste devrait savoir justifier chaque coup de pinceau. Le dessin n'est-il pas comme la première expression de l'estime de soi ?


(Se reporter aux liens renvoyant aux artistes incontournables)
I - 2 - B - Le dessin


Armature mathématique, probité de la calligraphie gestuelle, le dessin, c'est le dessein, quoique exprimé par une séduction rapide. La main trace la vision, la dé-couvre, la donne à lire. La photo a libéré la peinture du soucis de fidélité, de la reproduction des apparences, certes mais le dessin, art de création, arrache son secret à l'objet et le recrée. Le dessin articule les signifiés sur des symboles indiciels les plus puissants et sur des émotions les plus sereines.

I - 2 - C - Les couleurs


Le pouvoir expressif de la toile est mesuré selon les rapports chromatiques. La couleur, matérialité pure, dynamisme sensoriel déployé signifiance métaphorique, synchronisme entre l'aperçu et le perçu, modulations qui délimitent les valeurs de toute affirmation, rythme organique, alternance des intensités, cadence intime, calme ou agite le regard selon l'effet escompté. L'émotion y est pure, immédiate.


I - 2 - D - Les lignes


Le regard seul détermine les lignes. il n'y a que continuité, mouvement pur.


I - 2 - E - Le cadre spatial


Toute œuvre picturale s'encadre elle-même, se clôture. Le cadre spatial, espace de représentation, souligne l'individualité d'un spectacle signifiant qui s'autodétermine sans d'autre référence que lui-même. Il se suffit. Son homogénéité n'est pas nécessairement logiquement démontrable. Chaque partie, chaque syntagme pictural est d'ailleurs un centre occasionnel signifiant. Essentielle labilité. Tous les sens regardent par les yeux.


I - 2 - F - Sémiologie picturale

La synthèse harmonieuse des parties, unifiant le multiple dans un ensemble organique, champ d'organisation syntaxique autonome, où s'articulent le lisible et le visible, où tout se retrouve et se répond, dit le dessein et l'art de l'artiste et nous révèle à nous-même, miroir.


I - 2 - G - La conception graphique assistée par ordinateur-outil


Aux outils traditionnels, vient s'ajouter l'ordinateur, accomplissant une symbiose homme-machine : L'artiste joint un laboratoire à sa vie.

L'ordinateur prend en charge le travail qui nécessitait un très long travail d'équipe en atelier à caractère spécifiquement artisanal. Par la simulation intelligente des processus de création, il ouvre un champ immense d'expériences offrant d'importantes ressources en richesses inventives formelles. L'ordinateur par ses applications amplifie la complexité imaginative de l'artiste, développe une idée de composition définie par un algorithme organisé par l'artiste signataire, maître d'œuvre, responsable sans partage, lui offrant une très large conscience de possibles toujours renouvelés, ainsi qu'une aide technique à la réalisation dont il ne disposait pas encore.

L'intelligence applicative de l'ordinateur explore systématiquement la totalité du champ des possibles formels jusqu'à épuisement, compose avec l'artiste et réalise toutes les œuvres possibles dont l'artiste a fourni la matrice, le modèle original, le motif unique, irremplaçable, personnalisé par son style, son objectif particulier - l'œuvre initiale, autonome, résultat premier de la création inventive. L'ordinateur (calculatrice numérique, son premier sens) devient ordonnateur d'effets incomparables.

L'artiste-démiurge, organisateur constructif, arrangeur génial, créateur d'innovations, promu programmeur ordonnateur, créateur d'algorithmes, obtiendra donc, grâce à ce relais de travail, une multiple diversité à partir d'un modèle unique - variations innombrables autour et à partir d'un thème concerté. Œuvres similaires, certes, exemplaires particuliers, copies, mais qui conservent toute leur valeur sans être banalisées. La virtualité est une promesse de réalité.

L'artiste, d'ailleurs, ne conservera et ne signera que les meilleures de ses œuvres. Multiplicité restreinte grâce à un tri instinctif, à un filtrage socio-culturel, à un choix privilégiant les formes stylistiques, les solutions les plus séduisantes, selon des critères variables de sensualisme analytique, d'efficace harmonique ou d'originalité exclusive... La beauté plastique étant, même, susceptible de contrôle expérimental.

Les domaines d'application sont de plus en plus nombreux et la créativité humaine de plus en plus habile. Ils vont de la création de paysages oniriques à la conception en trois dimensions du design des trains à grande vitesse, de la simulation de pilotage d'avions ou de sous-marins aux aventures ludiques, de la gestion simulée à la stratégie historique, de la conception architecturale et urbanistique à l'exploration de l'espace, de l'information à la formation, de la création musicale assistée à la robotique et aux effets spéciaux cinématographiques, etc.


Diagramme de la relation artiste-ordinateur


L'artiste créatif ➯ définit sa conception et son objectif ordonnateur ➯ 
utilise son ordinateur-outil ➯ crée la matrice originale de son œuvre sur une application dédiée ➯ en explore le champ graphique des possibles ➯ et peut créer autant d'œuvres similaires que nécessaire.

Mais relevons que l'artiste n'utilisera la machine ordinatrice que pour exprimer une variété d'assemblages dus principalement au jeu des algorithmes, à une gratuité ludique, souvent vide de sens - maniérisme et artifices des arts optique, géométrique, cinétique... tels les portraits aux lumières croisées, les montages de symboles magiques, les lumino-graphismes décoratifs, ou les motifs de tissus, dus souvent au plus pur des hasards, etc. Cette normalisation de la qualité par une diffusion quasi massive sur le réseau de l'Internet par les Guildes des artistes concernées n'exclut absolument pas leur valeur sociale. Mais la limite.

I - 2 - H - L'avenir


La peinture-émotion chromatique sera-t-elle réservée comme thérapeutique, exercice de défoulement auto-orgasmique toujours expérimental, quelles que soient par ailleurs leurs qualités ? Le Bleu Klein nous fera toujours vibrer... La peinture de chevalet conservera éternellement toute sa valeur, mais elle servira d'œuvre-base aussi bien à la mosaïque murale qui s'intégrera dans l'architecture, à la tapisserie qu'à la sculpture...

Mais toute formulation artistique doit, à notre sens, exprimer une réalité vivante symbolique, et non un motif figé, mort, répété mécaniquement à satiété.
  

I - 3 - MOSAÏQUES MURALES


C'est là que nous situons, pour une grande part, l'avenir de la peinture de chevalet. La mosaïque achève la peinture de chevalet. Elle est sa destinée. Elle s'insère directement dans l'architecture. Mieux encore que la tapisserie qui connut ses heures de gloire dans un passé déjà lointain.

Les mosaïques, avec leur 28.000 nuances de couleurs, brisent la monotonie des murs et mettent en valeur le travail architectural. Se trouvent ainsi favorisées une coopération étroite entre architectes, peintres et mosaïstes, et une coordination heureuse entre art et artisanat, conception et réalisation.


I - 4 - ART SCULPTURAL ET LUMINAL


L'œuvre accomplie est célébration d'une vision, d'un symbole. Elle offre au regard un codage sémantique constitué par tous les éléments disponibles. L'art sculptural s'achève architecture, fondement esthétique de la société novalienne.

L'art luminal, variante moderne de l'art sculptural, relève aussi de l'art cinétique. La lumière est l'ultime matériau de l'âge spatial, l'ultime développement évolutionnaire.

Tout devient festival pour le regard : Les enseignes populaires, les annonces publicitaires, les cités sont, toutes, la nuit, des sculptures de lumière, des « light shows », abstraction faite de leur rôle économique.

Mais, face à ces lumières, on reste froid. Elles agressent trop le regard jusqu'à tenter de l'engloutir, comme autant de miroirs dévorants, et sans rien lui donner. Sollicité, cerné, l'individu fuit en dehors de lui-même. Sans être jamais concerné ni obligé de tourner son regard vers sa propre réalité, à l'intérieur de lui-même, - objectif de tout acte artistique authentique. (Cf La vidéographie)



  I - 5 - LA MÉTAMORPHOSE ARCHITECTURALE

L'architecture contient le principe de tous les arts. Nous privilégions cet art parce qu'il intègre, accomplit, exalte tous les autres arts. Notre objectif présent sera donc de chercher à re-sacraliser l'art architectural. 

(Se reporter aux liens renvoyant aux architectes incontournables)
 
I - 5 - A - Mégalopolis

Le citoyen a tendance à assassiner la planète. Actuellement, que voyons-nous  ? S'étendent, lèpres, les mégalopolis, villes géantes, massives, jamais assouvies, à la croissance hasardeuse, villes impersonnelles, villes dévaluées, dégradées, dégradantes, symboles soit de la bureaucratie soit de l'individualisme agressif et avare. Nous y buvons de l'eau morte. Et nous y respirons, à petits poumons haletants, le cancer quotidien.
Ces bidons-villes, cirques de béton, générant la pollution, perturbent le climat proportionnellement à leur dimension. Leur action érosive corrosive sur la température de l'air, la proportion de vapeur d'eau dans l'air, perturbe la vitesse des vents, la quantité d'énergie solaire absorbée ou réfléchie à la surface du sol, favorisant des turbulences atmosphériques et énergétiques, et, par conséquent, dégrade l'activité humaine, devenue névrosée, happée par le temps mort des transports.
Verrons-nous bientôt naître des villes surmontées de coupoles transparentes, au printemps artificiel perpétuel, où l'habitation serait commercialisée au seul profit de ces quelques promoteurs argentés - qui ont, eux-mêmes, par les investissements aveugles de leurs capitaux dans l'industrie, provoqué la pollution de la terre et la dégradation écologique ?
C'est pour éviter de telles aberrations et arrêter la pollution, que nous proposons une solution rationnelle viable : La formation de punctae-communes et d'insulae architecturales semi-autonomes et leur dispersion sur toutes les régions viables de la planète.


I - 5 - B - Le fait urbain

Après avoir fait l'analyse du fait urbain, con-urbain et régional, nous en avons dégagé certains principes :

1) La ville insulaire est un organisme vivant possédant une structure et une logique propre. Les rapports sont analogues, entre la ville et le corps humain. Le corps n'est pas un rassemblement hétérogène anarchique d'éléments disparates, greffés les uns sur les autres, ni une prolifération cancéreuse. Une cohérence intime parfaite en lie, au contraire, les parties.

2)- La physiologie urbaine exprime le mode de vie de la société, car la ville est le point fort de l'espace socio-économique. Le cadre est secrété par la société et en porte témoignage durant des siècles.

3)- La ville est le lieu privilégié de vie commune, d'échanges, de rencontres, d'apprentissage, de confrontation, de régulation, d'innovation et de valorisation. L'insula est une collectivité socialement et économiquement ouverte.

Ainsi, selon ces principes, verrons-nous la planète entière, architecture totale, recouverte d'un vaste réseau maillé d'architectures punctiformes, rythmant l'espace.

Chaque unité architecturale, la puncta, ou chaque ensemble, l'insula, sera édifiée sur une partie de l'aire nourritielle que la commune s'est choisie. Soit 250 m2 pour 1 km2 (dont 750 m2 de cultures) pour près de 75 habitants, ou bien, 2500 m2 pour 10 km2 (dont 7500 m2 de cultures) pour près de 750 habitants... Symbiose totale homme/espace vital. 

I - 5 - C - L'identité architecturale


L'identité de chaque commune (tel un phalanstère d'autrefois) ou insula affirmée, est soulignée par l'architecture, œuvre d'art collective. Chaque centre homogène, entité urbanistique, exprime une aspiration, un choix décisif, un mode de vie. Architecture paysage, spectaculaire, matrice de l'homme vivant, architecture signifiante emblématique, elle rappelle au regard un aspect partiel ou entier de l'engagement collectif de la commune. Elle s'offre à lire, descriptive, (initiatique souvent), et tonique, expression pure, dépouillée, sans fatras, d'une volonté, de l'affirmation d'un courage. Chaque verticalité architecturale transmet un message gravé dans la forme. Spectacle symbolique qui libère des laideurs.

Architecture inventive, non massive. Que chaque unité architecturale soit un mât, et non pas seulement une ancre.


I - 5 - D - Construire, c'est sculpter


Le bâtisseur est un artiste créateur aux talents universels, non un exécutant machinal. L'équipe, formée de techniciens - esthéticiens - scénographes, révolutionne déjà l'art de bâtir. Chaque architecte est responsable de son œuvre. Une Union des métiers des bâtisseurs-architectes cautionne la programmation rationnelle de l'édification architecturale de la planète en accord avec les pouvoirs publics locaux et régionaux. 

I - 5 - E - La synthèse architectonique


Les Unions professionnelles des travaux publics (architectes, urbanistes et ingénieurs) assument donc la responsabilité de l'édification du lieu urbain, avec la participation effective de ses futurs habitants - qui se considèrent non pas comme consommateurs d'espaces aménagés par des spécialistes inconnus, mais comme coopérants autant à l'édification qu'à l'animation, en vue d'une synthèse architectonique hommes/espace/formes/couleurs... Bien au-delà donc de l'impératif fonctionnel immédiat.

Ainsi individualiser chaque puncta, chaque insula, par une architecture unitaire d'ombre ou de lumière, selon le climat, solides ou mobiles. Utiliser tous les matériaux disponibles sur les lieux mêmes, ou récemment inventés et, alors, importés. En tenant bien compte de l'influence réciproque des rayonnements terre/matériau... Utiliser aussi bien le plastique, la fibre de verre, les lamifiés, l'acier, l'aluminium, le bois, la pierre ou la toile... Architecture non plus musculaire, lourde, mais légère, presque féminine. Continue comme un corps où chaque détail organique est essentiel à l'harmonie de l'ensemble.

La maîtrise d'œuvre saura utiliser aussi des structures métalliques préfabriquées et les monter à volonté. Le maçonnage et le scellage seront remplacés par l'assemblage et le boulonnage. L'on pourra ainsi bâtir des structures évolutives, au fur et à mesure de la croissance de la commune, et démonter un ensemble déserté. Tous les éléments seront récupérés. Grâce à l'armature légère, on disposera d'une grande variété de formes et d'aménagements intérieurs, facilement modifiables ultérieurement selon l'utilisation projetée : Logements flexibles, aux cloisons pouvant se déplacer au gré de l'habitant, comme dans les habitations japonaises traditionnelles. Et les Corporations locales ou universelles de bâtisseurs sauront utiliser aussi bien des architectures sans structures liées, espaces couverts polyvalents (tentes immenses comme par exemple la Canopée du Forum des Halles à Paris...).


I - 5 - F - Formes-poèmes


Selon la zone, la nature du sol, le projet à réaliser, les structures-poésies architecturales s'agenceront en forme de tours, de tours à corolles, en épis de maïs, d'X, d'étoile, de toile d'araignée, de fleur, d'entonnoir, en Y ou en V, cône inversé, en A, en arbre, en cuvette, etc. Il ne s'agit pas de délire architectural mais bien d'œuvres d'art. Observons Brasilia, Dubaï et ses architectures audacieuses, Shangaï, le centre Pompidou-Metz, le musée des Confluences à Lyon, Interlace à Singapour, etc.

Par l'étagement en espalier des habitations et jardins, espaces verts actifs, s'ouvrent toutes les possibilités de communication. Au centre du patio-jardin, un gigantesque obélisque symbolisera la verticalité, mât central, tour, antenne réceptrice-émettrice...

La mise en couleur sera orchestrée de façon à réanimer la matière, à créer un certain climat de sérénité, d'harmonie, ou à varier à l'infini les émotions chromatiques au moyen de vitrages et de verres colorés, de l'aluminium anodisé, des plastiques... Organisation esthétique symboliste de l'architecture selon l'environnement, privilégiant le regard et, conséquemment, l'intelligence de soi et du monde.


I - 5 - G - Le projet et la forme


Il s'agit donc d'adapter l'architecture aux besoins et objectifs intimes de chaque commune, et non pas, comme c'est souvent le cas, les habitants aux projets des architectes urbanistes.

Chaque commune devrait choisir, selon son projet vocationnel, la forme se son habitat et de son lieu de travail, de réalisation. C'est parce que des hommes ont un sujet d'intérêt commun, qu'ils se sont groupés en puncta, fondant un ensemble homogène, exprimé justement par l'architecture qu'ils se sont choisis. Utopie ?

L'orientation de l'architecture par une référence idéologique et esthétique (à fonction symbolique) et une volonté expérimentale vocationnelle, comme le chromosome d'une cellule porte l'objectif final, détermine l'avenir et les mécanismes de croissance urbaine. Bien plus que la valeur vénale attachée à l'idée de propriété, longtemps considérée comme atout économique décisif nous privilégions la valeur qualitative liée à la réalisation d'une unique œuvre d'art : la vie.


I - 5 - H - L'habitat


Après l'édification, commence l'habitat. Chaque ensemble, planté de préférence sur pilotis, groupera, dans les étages inférieurs, les parkings, des postes de déchargement pour les fournisseurs. Le sous-sol sera réservé aux générateurs électriques autonomes et aux incinérateurs de déchets récupérés. La production électrique sera assurée soit par des éoliennes gigantesques au sommet des immeubles, soit par des panneaux solaires.

Dans les premiers étages, les services.Ils seront réservés aux boutiques, à une épicerie coopérative, aux ateliers de travail non polluants, aux restaurants d'auto-service... Plus haut, les habitations communales pavillonnaires entourées de verdure. Au sommet, les salles de formation pédagogique, de méditation, de relaxation thérapeutique, les équipements sportifs complets, un héliport pour engins devenus silencieux, ainsi que les installations informationnelles (bibliothèque, discothèque, filmothèque, récepteur et transmetteur...).

Les appartements et les studios (non des alvéoles) aux cloisons mobiles et larges baies vitrées, seront dépouillés, sans trop d'ornements superflus. L'indispensable n'est pas toujours luxueux. Chaque appartement est un lieu de recueillement et d'individuation, foyer bien que lieu de passage. Les murs entièrement insonorisés conserveront une température égale permanente, quelles que soient les conditions atmosphériques extérieures. Confort presse-bouton, certes. Les lits seront sanglés aux murs, ou, simplement, des tapis ou des moquettes et des coussins couvriront le parquet. Le mobilier créé spécialement par des artisans exprimera le goût des habitants. Bien que ce soient la sobriété et la simplicité qui en dessinent le caractère.

L'ensemble ne se ferme pas comme une coquille, mais s'ouvre au monde comme une fleur. 

I - 5 - I - L'organigramme d'une édification se dessine comme suit
(voir l'organigramme sur la version PDF téléchargeable.) 

I - 5 - J - Ecosystème 

Le tableau définit les principaux paramètres à considérer dans l'élaboration de tout plan architectural urbanistique :
- Paramètres liés au projet du groupe humain qui décide la création
- Paramètres pour la préservation du milieu naturel : Eau / Air / Bruit / Flore / Faune/
- Paramètres liés aux sites régionaux : Pentes / Vallées / Forêts / Plans d'eau / Falaises / Plaines /
- Paramètres liés aux aménagements à réaliser : Puncta / Insula / Espace libre / Espaces nourritiels / Espaces industriels / etc.
- Paramètres liés aux effets à contrôler : Eliminer tout risque de nuisance écologique / contrôler la pollution / Améliorer le cadre de vie
- Paramètres liés au facteur Temps pour la réalisation
- Paramètres liés aux matériaux de construction choisis
- Paramètres liés aux moyens de liaison urbains et interurbains (trains, bus, voiries...)
- Paramètres liés aux moyens budgétaires
- Paramètres liés aux moyens humains des différentes Unions de métier qui participent à l'élaboration du projet...
I - 6 - L'URBANISME


I - 6 - A - La cité insulaire 

Les cités actuelles fractionnent le travail, l'habitation, le loisir. Ce vice fondamental occasionne une perte inutile de temps et d'espace : Les HLM dortoirs y sont tristes. Les usines bourdonnantes, le jour, le métro gris, les tramways bondés, caractérisent ces lieux de non-vie. Les rues sont devenues lieu de passage rapide au lieu de domaine de rencontre, où les vieillards solitaires, méprisés, promènent leurs ennuis, les enfants leur soif bridée d'aventure ou les femmes leurs peurs, couverts par une circulation automobile dense, le bruit, la pollution et l'indifférence généralisée...

On ne divisera pas la cité insulaire en zones : Centre industriel, résidentiel (à la périphérie), culturel, etc. La monade urbaine, verticale, bien au contraire, regroupera en essaim des punctae-communes spécialisées (travail artisanal, industriel, spectacle, enseignement universitaire, ambassades culturelles inter-régionales, recherche, etc.). Leurs membres vivront dans le cadre de réalisation de leurs vocations respectives, évitant les migrations quotidiennes. Cependant, on délimitera un zonage particulier pour les ateliers-entreprises à vocation industrielle et, par conséquent, polluantes.

Les urbanistes aménageurs favoriseront et harmoniseront toutes les possibilités de rencontre en optimisant les réseaux d'information, d'équipements publics et des réseaux de communication. La circulation est facilitée par des voies piétonnières, des routes qui ne se coupent pas et qui relient tous les éléments de l'insula, un réseau interne de liaisons rapides intégré à la ville comme un ascenseur à un gratte-ciel, liaisons par monorails, bennes suspendues, télé-canapés, tapis roulants avec places assises, funiculaires, ascenseurs rapides, minicars-taxis électroniques, bicycles, etc.

La communicabilité, par la rue vidée de ses obstacles, sera réhabilitée. Les places publiques, lieux voués aux rencontres ainsi que les centres insulaires, se définiront d'eux-mêmes, non pas sur plan, par les urbanistes, mais bien par les centres d'intérêts vitaux qui s'y créeront, - souvent imprévisibles...

L'urbanisme se définirait alors comme une pratique socio-culturelle-politique utilisant les plus récentes acquisitions scientifiques.

La pratique urbanistique est une science appliquée. Elle nécessite une planification cohérente. Tout projet de construction d'une ville nouvelle occasionne une réflexion synthétique et prospective sur toutes les questions, notamment celles relatives à la prévention des nuisances ou au transfert des nuisances.

Tout germe de ville représente ce qu'est un enfant par rapport à un adulte : il possède toutes les fonctions d'un organisme vivant. Mais on doit en orienter la croissance afin d'éviter un développement anarchique et afin de préserver les sites et les micro-sites.

L'évolution d'une monade urbaine est fonction de l'évolution des préférences et des besoins des habitants. Le problème se pose actuellement et il s'agit de redéfinir en commun les règles d'utilisation du collectif urbain déjà aménagé et de son extension. Nous y reviendrons dans les cahiers « action ». 

I - 6 - B - La planète, aire collective

Tout s'imbrique. Pas de zonings inactifs. Chaque parcelle viable est utilisée. Il y va de notre survie collective.

Dispersion et diversité, avons-nous affirmé. Non pas uniformisation grise et accumulation concentrationnaire. Dispersion : Nous l'entendons, non comme émiettement, prolifération chaotique dans une œcuméno-polis aux mailles lâches, mais comme l'extension du tissu urbain en densités homogènes singulières. Urbanisme en grappes insulaires, méga-structures, ou en punctae, structures évolutives, selon la situation, la nature du sol, sa fertilité.

Les liaisons entre les diverses unités insulaires se feront par skyrails, trains sur coussins d'air, navires, tous silencieux et non polluants.

Pour atteindre ce but, nous nous devons tous de convaincre les gouvernements transitoires de chaque pays, Etats-Unis d'Amérique, Europe, Amérique latine, pays d'Asie et du Moyen-Orient, pour la survie collective, de consacrer leurs finances en priorité à l'organisation rationnelle de la planète. N'y a-t-il pas urgence immédiate ?
 
I - 7 - L'ESTHÉTIQUE INDUSTRIELLE

Nous apprécions la beauté technique. Tout objet, présent constamment dans notre quotidienneté, nous nourrit d'émotions visuelles non liées strictement à sa fonctionnalité, qui, pourtant, s'intègre organiquement à sa structure essentielle, simplifiée, dépouillée. L'esthétique industrielle fonde un rapport dynamique qui féconde notre jouissance esthétique par son élégance sensuelle, son purisme, sans concession au banal, comme ces écrans muraux ou ces téléphones mobiles commandés au doigt ou à la voix, ces luminaires de Murano aux multiples reflets, ces e-books d'une simplicité remarquable...

Quant aux objets de série, que chaque atelier, que chaque commune qui se les acquiert, les personnalise, les rende identifiables à son propre visage par un nouveau travail artisanal.



(Ce chapitre sera complété plus tard) 



I - 8 - LES ARTS DE VÊTURE ET DE PARURE


Si nous considérons la vêture comme un des arts, c'est que l'habit sert non seulement à décorer le corps, ou à le mettre en spectacle ou simplement à le couvrir pour le protéger, mais surtout à souligner, à affirmer la personnalité, la sensualité, la volonté, le courage de l'individu. C'est pourquoi nous souhaitons que la production vestimentaire reste purement artisanale. A chacun d'inventer l'habit qui l'exprime le mieux.

(Ce chapitre sera complété plus tard)




I - 9 - L'ART DES PARFUMEURS



Les parfumeurs-artistes, par les divers alliages des essences, participent aux arts de parure en proposant de parfumer l'ambiance sensuelle intime de chacun par des senteurs en accord avec la personnalité.

Art de complément, la parfumerie garde, néanmoins, une valeur sociale, souvent rituélique, particulièrement importante dans la pratique érotique. Le nier serait nier le sens qualitatif de l'odorat. Et notre but est d'épanouir toute la personnalité de chacun.
 
(Ce chapitre sera complété plus tard) 

 
I - 10 - L'ART DE L'ORFÈVRERIE


Cet art participe aux arts de parure, les complète et les transcende. Sculptures minérales, les ouvrages d'orfèvrerie caressent le regard et la peau de leurs feux multipliés et l'intelligence de leurs figurations signifiantes est un rappel symbolique de réalités éternelles : soleils, étoiles, croissants, serpents enroulés, différentes croix et formes géométriques, etc.

Tous les arts concourent à placer l'homme au sein d'un environnement signifiant dont il aura appris à maîtriser la beauté.

(Ce chapitre sera complété plus tard) 


(Se reporter aux liens renvoyant aux magnifiques artisans de beauté)




I - 11 - LA POÉSIE


« Poètes, parlez-nous sans cesse d'éternité. » 
Diderot

« Les poètes qui passent jettent des paroles qui passent » 
Al Hallâj 

I - 11 - A - Les poètes


Il n'est pas d'usage de critiquer des poètes. Evitons de donc de parler des « poéticiens », « piètes », « pouètes » qui, parce qu'ils n'ont rien à dire, le disent, engrenant les mots, « paètes », écrivaillons vaguement missionnés, inspirés sans racines, ou « poétéraux », littérateurs verbeux, laborieusement inutiles, cartouches à blanc, maniérisme et réification des mots dans le hasard des vents... Ils troublent souvent leur eau pour qu'elle paraisse profonde.

Ils ne savent pas - ou n'ont pas su - qu'il ne faudrait parler, écrire, que si les mots, les pauvres mots, sont plus forts que le silence. Leurs voix seraient, alors, nourritielles. Les poètes, privilégiés du verbe, poètes-témoins novateurs savent s'assumer. Ils fondent la poésie sur une connaissance précise, totale, des analogies, sur une logique multivalente, sur un regard averti - qui ne se pervertit jamais. La parole est sacrée.

Plus la parole est sacrée, moins les hommes parlent. Mais, autour de nous, le langage s'est dévalué, prostitué aux expressions les plus courtes et les plus faciles. Les bavards enserrent la terre de leurs prétentions, jusqu'à nous étouffer. Comment nous en dégager ?

Et plus que de décrire la vie avec la sueur des mots, la transcrire, l'écrire avec son sang. C'est là la découverte essentielle du poète : Dépasser l'artifice du poème par l'aventure vécue source. Décrire serait s'arrêter. Et s'arrêter, mourir.

Plus d'hommes de lettres, de mots, mais d'accomplissement. Des hommes de l'être. Acte incomparable. Le monde se recrée par la poésie et les poètes


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I - 11 - B - La poésie


De l'état génial au dire. Le verbe poétique - face à l'actuel mutisme éthique.

La poésie n'est pas, pour nous, majuscules émotives, effusion folklorique, murmure de sentiments, bavardages littéraires intimistes, distraction, pente facile et vaine, exercice superflu pour oisifs à prétentions vagabondes, l'ennui fait littérature, outrances intellectualistes, exhibitionnistes ou onanistes égarées dans le romanesque.

La poésie est saisie violente, vertigineuse, du réel, de l'évidence. Rituel qui écrit le silence pur, il dit l'in-théorisable, l'indicible. Chorégraphie heureuse des sons métaphoriques. Chaude violence. Solennelle dans sa liberté, sa vérité, son arrogance souvent (-le dire de l'orgueil ?).

Transcription stylisée d'actes et de passions paroxystiques, architecture passionnelle de colères, de certitudes, d'appels, la poésie est écriture intégrale de vécus passionnels donnés à lire. Ecriture qui centre ou décentre un procès, un élan. Et qu'on ne pourra jamais défaire.

Son domaine commence où la logique rationaliste échoue. Sur-réalité catalytique qui conduit à un en-soi, jamais à un hors de soi. C'est là le centre et le nœud de tous les ouvrages d'art. Poésie descriptive, d'avertissement ou prophétique, la poésie écriture est un délire qui fait valser les astres. Discursive, instructive, logicienne ou créatrice d'émotions pures, elle n'est qu'un détour afin d'arriver au silence.

La sympoésie.


I - 11 - C - Le poème

Arbre où tout est racine, corps, prière, appel, recherche, lumière. Lieu pluriel où tout s'enchâsse dynamie. Greffes d'alliances qui scandent l'écrit tracé avec le sang.

Poème-stèle, poème-fission, élan pro-jeté, le poème inscrit une fulguration séquentielle formée de fulgurations successives de mythèmes, de moelle, de rythmes orgiaques orchestrés.

Holographie chorale. Plein relief vocal d'ivresses. Scansion d'évidences existentielles individuées. Chorégraphie de spasmes. Rythme total, chiffré, de clameurs de métal, de chants, d'échos. Tresse de relations génitives, sérielles, dépouillées. Recueil de hautes énergies vibratoires. Jonction cruciale d'extrêmes. Faisceau de métal textuel dont le sillage pluriel est germinatif d'aurores.

Parfois séquence de jeux verbaux exhibant des mots ponctuels, occasionnels, inventés, pour imposer certaines images-clés, exercice d'écriture prouvant une certaine habileté linguistique. Mais jamais un amas de mots-images interchangeables, racolés au hasard du sensationnel, accidentalité diversifiée, mensonge de l'automatisme, ne réussira à fonder du sens.

Les inférences intentionnelles obligent chaque image, chaque mot, chaque mouvement de style à contribuer à la signifiance existentielle entière de l'œuvre. L'agencement formel des syntagmes expressifs narratifs s'ouvre sur des connexions signifiantes, nœuds respirant tout l'appétit des possibles pour l'accomplissement oraculaire de la poésie.

Le poème, transmission de tension, affirmant son existence autonome sans référence à l'auteur, pulvérise, par la pertinence infra-structurelle des graphies, une haleine séminale immémoriale génitrice de courage, de renaissances...

Culturème qui réussit à dire le successif et le simultané de l'Etre.


I - 11 - D - La mise en mots


Nécessité d'un langage émotionnel et intellectuel, rationnel. Langage qui appartienne à l'expérience personnelle de l'auteur, qui se marque de sa personnalité. Langage qui nous remet en présence intelligente de nous-mêmes. Langage aux formes elliptiques et logistiques, où chaque mot, où chaque épiphrase, combinatoire sémique à haute tension, nous concerne, nous investit, nous scelle un espace de poésie et nous engendre nous-même poète. Parole communielle.

Magie orale du verbe orphique. Trajet choral d'images idéelles. Anthèse thématique, linguistique, phonétique. Présence sauvage d'une langue sérielle, verticale. La gérance d'un langage clair, non dénaturé par les mensonges et les ruses diplomatiques, exige une articulation intensive et extensive d'un vocabulaire complexe et raffiné. Effets anagrammatiques d'écriture, conceptuels et formels concourant qui nous délivrent d'un langage abâtardi, bavard, tricheur, saturation terroriste de l'à-peu-près, artifice pervers, fallacieux, aberrant, délectation morose de déviants...

Le poème exprime des certitudes impérieuses, d'une logique subtile. Désigne l'innommable - quitte à stupéfier ou désarçonner. Son langage, par conséquent, ne sera pas celui d'une quotidienneté usuelle. Son désir de dire l'indicible exige des mots à substance charnelle luxueuse, flamboyante. Mots rares, racés, précieux ou bien brefs et purs, denses, aux pouvoirs inédits. Traces et germes d'une mémoire visionnaire... au sein d'une phrase ramassée, souveraine, au viol impossible.

La musique des syllabes liquides, labiales, gutturales ou sifflantes en gémissement, fluides, violentes ou éclatantes, dit l'exigence d'un rythme net, cadencé, qui excite, exalte ou apaise : jouissance respiratoire en même temps qu'émotionnelle et intellectuelle. Et les rimes, correspondances formelles vers l'excellence...

Le langage en mode quotidien trahit, leurre. Le dit culturel avoue l'indicible. Mais s'il ne le révèle pas entier, du moins en propose-t-il une approche. Le piège des mots est à traverser. Les mots suscitent le ferme besoin de dépasser la parole vaine. Le poème conduit jusqu'au-delà du poème. Jusqu'au silence retrouvé.


I - 11 - E - La textualité


Des paroles de vent (verba) aux paroles de chair (scripta). Le dit du dire. Le dit commande le dire et le dire décide du dit. Le tissu textuel s'ouvre par le titre : L'œuvre démontre, infirme ou critique le titre qui la couronne.

Suit l'incipit, l'introït : Mise à feu du regard. L'image-seuil, attraction native d'un déchirement, réalise le passage du silence à la parole, d'une absence à l'œuvre, de l'indicible au nommé. Prémisse structurelle, inclusion problématique, pouvoir d'ouverture par un parcours obligé, elle dé-vide, coupe, décisive, le silence, réveille, découvre, détermine, oriente, situe un surgissement, fait émerger le désir et atteindre, dès le seuil, l'événement. L'écriture inscrit la voix. Elle n'est jamais piétinement, errance.

Et la finale : Envolée, éclatement de semences prolifères qui se greffent au lecteur.

Entre l'incipit et la finale, l'activité textuelle narrative se déroule. La matière discursive définit une initiative auto-formulatrice d'un entier défini.

L'arbre-texte déroule, en idéogrammes fascinants, à la présence parfaitement signifiante, une combinatoire narrative d'occurrences, modulation scripturaire d'une rigueur formelle et conceptuelle imageante. L'agencement verbal, selon la convenance des images, brasse une théâtralité de vocables, consonances qui coagulent, dissonances qui dissolvent, - toutes effets de présence.


I - 11 - F - Le mot


Mort d'un cri. Et naissance d'un courage.

Dire, sans opacité ni complaisance, les mots à forte charge magnétique, en inventer au besoin : Mots-moelle. Mots-espace. Mots-passage. Mots-théâtre. Mots-ouverture...

Elan né de l'espace, densité sonore, - le verbe atomisé -, concrétion de la pensée, chaque mot résume une connaissance entière. Est ouverture, illumination punctiforme, oblique ou verticale.

L'aventure mythogénétique du mot, plus que l'interprétation littérale limitée et les ligatures syntaxiques, réveille un haut langage, bien loin des langages en dérive, usés, du verbalisme séduisant mais illusoire, du factice littéraire et du cancer des mots inhabiles, inexacts, inutiles.

Mais ces outils créés par et pour la raison, nés à l'aube, se décomposent et meurent hors de vie, avant même le coucher du soleil. L'activité des mots est à dépasser. La littéralité importe peu, en définitive.


I - 11 - G - La mise en livre


Témoignage, démasquage déployé, fiévreux, brutal, déchirement, fulguration incessante d'encre et de sang - contre quoi rien ni personne ne tient. Le livre nous subvertit ou nous réalise par/dans l'éblouissement de l'écriture : Surgissement itératif de questions et de réponses, souffle à prendre en charge - à notre propre compte.

Et apprendre, plus tard, par le livre même, à dépasser le provisoire, la fragilité, la mortalité du livre, qu'il soit numérique ou de papier.

I - 11 - H - Qui parle ? A qui ?


L'auteur : Homme d'écriture, maître et proie de son écriture, de son effigie. L'écriture l'achève autant qu'il s'achève en elle. Sa faim impérieuse d'écrire, de communiquer son expérience, sa vision, l'asservit à une technique de formulation et à son exigence discursive singulière.

Génial, il renoncera à exposer le sens de son œuvre, se refusant à tout éclaircissement, sachant l'inadéquation de tout commentaire. Il voudrait que son texte advenu soit seul responsable de son sens.


Le lecteur : Aussitôt suscité le désir de lire, le lecteur éprouve l'écriture, s'en injecte, s'éprouve, s'y greffe, le corps entier à l'œuvre de lecture, de prise et de sur-prise. Il éprouvera plusieurs niveaux de lecture selon la distance de son regard.

Sa traduction contextuelle dira la qualité de l'ouvrage lu et du regard porté. Et de leurs responsabilités individuantes dans la pratique de l'œuvre.
 

«  La parole insulte au silence. L'écriture y achemine.»

Charles Juliet




I - 12 - LA MUSIQUE



I - 12 - A - Nature de la musique


Du son naquit la vie. L'espace entre les notes de la gamme est identique aux espaces entre les planètes de chaque système stellaire ou atomique... Chaque note a des harmoniques qui se répondent partout et la gamme se répète indéfiniment, de plus en plus intensément, jusqu'à la modulation du son initial.

L'art musicographique concrétise et exprime autant l'instant que le permanent, l'individuel que l'universel, le mouvement, les passions, le rythme et les détails d'un récit existentiel, les rencontres... Toutes les dimensions de l'Être.

La musique est donc, pour nous, un art sacré. Art de stylisation des sons. Stylisation de la durée. Construction, arrangement des sons. Sa dimension en fait l'intelligence ou le sang des peuples humains et nous charme, par son humour souvent, par sa violence tragique ou par ses variations sentimentales légères. La musique est le culturème le plus efficace de l'univers culturel de l'homme. Elle le décrit, accompagne ses métamorphoses et évolue à son rythme.

Et la grande musique classique en Occident, après les siècles baroques et romantiques, après Bach, Mozart, Beethoven, Berlioz, Ravel, Tchaïkovski, Verdi ou Bizet, se recrée aujourd'hui, essentiellement à travers la musique symphonique romanesque, comme la musique de films, allant de la musique de western composée par Ennio Morricone aux thèmes musicaux composés par Gershwin, Vangelis ou John Williams... ou bien à travers la musique de caractère pour des chorégraphies contemporaines. En Orient, Ravi Shankar a revisité les thèmes ancestraux de la civilisation indienne.


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I - 12 - B - Sa portée

Tout poème musical est source d'élévation vers l'identité individuelle et vers la reconnaissance de l'identité universelle. Le texte métaphorique musical est une réponse esthétique au nouement d'un drame humain aussi bien qu'à l'interrogation sur les voies du silence. Car au seuil de toute musique, s'ouvre le silence.

Et le compositeur, comme tout artiste, cherche à partager son expérience des structures intimes de la vie. Sinon, il s'exclut du monde de la communication. Il cherche donc à jouer, non pas uniquement en fonction du public, dans le désir de lui plaire, mais à composer pour amorcer des drames, nouer des émotions, voire élever le public à sa rencontre. Pour le plus grand bonheur du compositeur lui-même, de l'exécutant et de l'auditeur-participant.

I - 12 - C - Le matériau sonore

La substance musicale est la vibration modulée en amplitude et en fréquence et qui se définit physiquement par sa durée (longue ou brève), sa fréquence, les fluctuations de son intensité (grave, aiguë, faible ou intense, vibratos, trémolos), les caractéristiques du timbre, les inflexions du diapason, selon son rythme cellulaire, harmonique, ses ponctuations, sa cadence, son accent, sa périodicité, ses correspondances par proximité, affinité, ressemblance ou contraste, ses articulations complexes, toutes qualités expressives d'élocution.

Chaque son est une entité musicale complète à l'individualité hautement signifiante, dotée d'attributs émotionnels complexes. La voix humaine est un des plus beaux matériaux mélodiques.

I - 12 - D - La texture sonore


Le tissage d'une trame-séquence sonore, unie ou polyphonique, se réalise, organisation des sons, selon un traitement mélodique et rythmique utilisant tous les matériaux, toutes les ressources disponibles.

La partition, structure sonore organisée, explore tous les media, toutes les possibilités, tous les procédés stylistiques et techniques de la mise en valeur de la texture même du son, bref tous les fragments, tous les formants structurels soli et ensembles instrumentaux; effets vocaux soulignant la fonction expressive et structurale des sons simples; montage électro-vocal; agglomération de grappes sonores; exécution successive ou simultanée, à plans juxtaposés; développement de variations d'un thème central dans divers registres et tempi; renouvellement des syntaxes rythmiques; etc.

Et cela en vue de communiquer un signifiant émotionnel - les combinaisons échappant le plus souvent à la logique rationnelle, et ce, sans artifices ni fioritures inutiles. Chaque composition doit parler d'elle-même, sans titres descriptifs.

Se libérer ainsi des théories paralysantes, des carcans des compositions traditionnelles et des sujétions à des valeurs d'expression arrêtées.

Et les seuils, amenés par les restrictions mécaniques inhérentes aux outils, ouvrent de plus en plus, grâce au perfectionnement constant des instruments, les horizons de l'imagerie musicale.

Les divers modes musicaux offrent chacun une voie. Mais nous excluons de nos musicographies tout mode de bruitage qui dé-concerte l'harmonie tonale du biotype.

Si sont dévaluées à nos yeux certaines musiques d'ambiance, agréables et faciles, ornementation de mélodies, toutes produits manufacturés industriellement pour la consommation, ainsi que certaines musiques aussi stériles qu'agitées, par contre, nous attachons une grande importance à la musique folklorique communautaire, qui sent la terre et le pain chaud, à la syncope jazzistique et particulièrement aux gospels, aux négro-spirituals et aux revivals, modèles rythmiques et harmoniques tout en vigueur et passion. Nous pensons à ces soli qui, soudain, s'élèvent du tumulte rocailleux et ouvrent les cieux...


I - 12 - E - Les relations compositeur-auditeur

L'organisme de tout biotype est réglé selon un centre magnétique tonal précis, arrangeant, autour de lui, des relations tonales subsidiaires inhérentes toutes à sa condition biotypique. Et chaque individu d'un biotype donné attribue immédiatement aux sons qui l'atteignent une valeur tonale selon ses propres réactions-réponses différentielles et leur accorde des valeurs expressives différentes.

L'individu est par conséquent sensible aux valeurs tonales, aux séries harmoniques, aux qualités expressives du rythme et des colorations mélodiques qui comblent son oreille, aux motifs, aux phrases neuves, aux relations d'intervalles, aux techniques d'exécution…

L'auditeur et le compositeur sont ainsi liés par une dépendance réciproque. Mais les relations sont sans cesse renouvelées par les investigations musicales, les recherches harmoniques, l'expérimentation de langages instrumentaux inédits, l'invention de techniques et de procédés d'exécution, la découverte de qualités sonores différentes, etc. Et, pardessus tout, par l'apport d'une qualité d'être. On n'a pas autant besoin de musique nouvelle que de sens de vie.

La communication s'établit par la rencontre entre deux intelligences, par le partage d'une même source. L'auditeur se relie au compositeur - comme le spectateur au danseur -. Comme le lecteur à l'écrivain...

Et, à la limite, se relie à l'universel, à l'Etre. D'où le caractère rituélique de toute œuvre d'art théâtralisée.


I - 12 - F - La composition musicale


L'acte compositionnel est l'organisation des éléments sonores en un ensemble harmonique. Démarche analytique lucide de restructuration « figurative » de l'univers sonore environnant, - à notre portée.

L'idéal serait de réinventer la musique en puisant aux sources orientales du son pur dans ses modulations signifiantes. De réinventer l'utilisation compositionnelle du son en concert total, couleurs acoustiques selon les correspondances vérifiées sons/couleurs, émissions vocales (non verbales), instrumentales simples ou électroniques. L'ordinateur peut parfois remplacer avantageusement le papier à musique comme l'improvisation connaissante - cœur même de la musique -, le prédéterminisme rigide des codes.


1)- L'improvisation individuelle : Après la séparation compositeur/auditeur au XVe siècle occidental, et, au XVIe siècle qui vit la naissance de la notation musicale en partition transmise, la séparation compositeur / exécutant(s): dirigeant (chef d'orchestre) et instrumentistes / auditeur, séparation qui sacralisa temple la salle de concert, voici venu le temps où chacun pourra devenir lui-même compositeur-créateur et exécutant ou du moins essayer. Chacun peut déjà disposer des outils électroniques qualitativement très valables sur lesquels il s'exercera à dialoguer avec les sons, investigation circonstancielle non limitative, et composer ses partitions selon sa propre méthodologie.


2)- L'improvisation polyphonique : Appel et réponse entre instrumentistes, elle révèle davantage la nature intime du son : La densité du dynamisme sonore relie les êtres dans une communion intuitive, une co-création fertile, champ d'exploration fertile livré à une inspiration multipliée constamment en éveil. Avec ou sans fil conducteur. La démarche improvisatrice est une suite d'engendrements fonctionnels par affinité non restrictives, utilisant tous les procédés, toutes les composantes structurelles de la musique, tous les éléments du discours sonore propre à notre champ acoustique et tonal...


3)- La semi-improvisation : L'interprétation suit une thématisation conductrice mais laisse à l'improvisation individuelle une vaste marge d'exploration qui réinvente l'œuvre. Ce qui fait que l'interprétation d'une même œuvre comme dans le Jazz, n'est ainsi jamais deux fois la même.

4)- La composition orchestrale : Distinguons - la composition traditionnelle, partition pour instruments, et - la composition assistée par ordinateur, plus actuelle et probablement plus intéressante. La musique sérielle, souvent très intellectuelle, peut atteindre une intensité émotionnelle rare.


L'artiste devient programmeur. Il acquiert la mentalité ordinatrice qui accepte l'ordinateur comme aide-compositeur et exécutant. Puisant dans les archives sonores (sonothèque) de l'ordinateur, l'artiste peut varier les paramètres des sonagraphes (photos des sons qui mesurent essentiellement leur caractère émotionnel) et obtenir ainsi des sons nouveaux (in)ouïs et un nouvel univers sonore. Ou bien, il dessine, en une partition graphique, un arrangement musical qui sera reproduit directement par l'ordinateur. Celui-ci pourra aussi conserver en mémoire cet arrangement, le restituer à travers la phonographie numérique (pressage de compact disques et de disques vidéo... ) ou bien l'effacer. Ce serait, certes, une musique quelque peu savante, de laboratoire, expérimentale, non-populaire, mais elle posséderait un relief, une résonance, une présence intense.

Musique maximale sans règle codifiée : Seuls la tonalité et le seuil de perception en fixent les limites.

Tout procédé d'organisation des sons est valable et possède une charge émotive particulière. A nous de savoir modifier nos habitudes auditives selon les modes d'expression sonore, de nous dénuer des préjugés entravants, de nous ouvrir aux techniques d'écriture nouvelles ou renouvelées - mais qui ne peuvent être déliées des lois de rythme, de tonalité et d'expression.


I - 12 - G - L'écoute


La musique est révélatrice de connaissance.

L'écoute est donc un art, un acte sacré : S'ouvrir à la pure émotion musicale sans portée intellectuelle. Vivre une expérience auditive visionnaire, singulière, directe, d'émotion, de com-préhension conscientielle. Eprouver, com-prendre selon sa propre sensibilité et intelligence, jusqu'à arriver à entendre directement avec ses nerfs sans passer par les canaux auditifs. Extase profondément religieuse qui nous lie à l'univers sonore entier. La musique saisit, fascine, possède physiquement le corps et le soumet à son incantation. Jouissance perceptive. Acte unique de conscience qui résout la durée. Présence concrète à l'instant-éternité. N'être que l'instant, tout geste arrêté. L'instant plein jusqu'au silence retrouvé.

C'est pourquoi il est préférable de refuser d'écouter toute écriture musicale n'importe comment, n'importe quand, au milieu d'un déluge de cacophonie ou d'un concert de bruits furieux. La discordance est destructrice et n'excite qu'à consommer, à ne pas s'émouvoir, à ne pas réfléchir, à absorber n'importe quoi... Toute écoute « élevante » exige au départ un silence en soi et autour de soi. La communion ne peut s'atteindre qu'à ce prix.

Parmi les auditeurs (écoutants), distinguons l'auditeur exclusivement sensuel, avide de joies musicales, qui se suffit de l'effet physiologique charnel de la musique ; et celui pour qui l'écoute est active, structurelle. Celui-ci perçoit les nuances sonores et compositionnelles, leur qualité ineffable et les coordonne, quelle que soit la complexité de la musique. C'est en définitive l'intériorité de l'auditeur qui réinvente la musique à sa dimension et qui s'y retrouve.

Un jour, l'initiation musicale sera complète. Et l'on verra chacun jouer d'un instrument et s'exprimer à travers toutes les palettes de l'art musical.



I - 13 - LA CHORÉGRAPHIE


Aussi exigeante que la musique, l'écriture gestuelle est la médiatrice entre les voies sensuelles et la vie universelle. Le langage architectural chorégraphique transpose gestuellement les rythmes de la respiration universelle. Expression directe de la vitalité cosmique traduite par celle du corps-outil, elle sublime le réel.

La danse : Formes concertantes. Eurythmie : Structure harmonieuse des proportions des lignes, des lumières, des rythmes, des sons... Transposition gestuelle de la parole, technique d'approche de l'Etre. Joie du sang. Jamais spectacle démonstratif pour témoins voyeurs passifs.

Le corps est lié à la terre par sa complexité rythmique, et au soleil d'où il puise sa dynamie passionnelle.

La texture gestuelle puise sa réalité dans l'enchaînement rythmique, l'accentuation dynamique (le tempo), le motif, la phrase gestuelle, les glissements, les inflexions, la coloration, bref dans une structure harmonique à valeur expressive, s'ouvrant sur tous les possibles de l'exploration des rythmes, de l'investigation des motifs et des recherches harmoniques, diversifiant les textures. La coloration gestuelle et la dynamique rythmique étant, bien sûr, complètement maîtrisées.

La danse, totalité mélodique, exprime l'unicité de tous les arts. Choc visuel et rite cérémoniel. La construction d'une structure gestuelle parfaite dit la perfection du caractère. (Seul un estropié hait les danseurs.)

Choc visuel par lequel le danseur se projette dans l'espace, saisit son rôle par rapport aux autres, improvise sans contraintes. L'expression de la vie n'est plus le but mais aussi la fonction. Sa qualité individuelle s'épanouit, puissante, dépouillée. Il danse selon l'appel de son sang.

Rite cérémoniel dont la valeur idéographique symbolique (initiatique) se plie à l'exigence d'une signification au sein de séquences allégoriques préétablies, tout en laissant à l'expression spontanée la liberté de se manifester au moment même de la création, jusqu'à pouvoir faire un avec le signifié. Tout concourt à souligner l'idée compositionnelle du chorégraphe-créateur, à transmettre une qualité d'émotion, et ce, avec la plus grande économie de moyens :

- Il crée une architecture gestuelle à développement ouvert : danse, rythme, plastique, avec un strict contrôle des procédés d'improvisation;

- Il y adjoint une architecture sonore : musique, intonations, chants;

- et une architecture visuelle : éclairage, décors (les plus simples étant les meilleurs).

Chaque moyen possède une prégnance qui multiplie sa qualité pas les multiples combinaisons possibles.

Mais comment, mieux, exprimer la danse - indicible - et notre conception chorégraphique que par cet extrait d'un poème :
 

« Ouvrière d'espace pliée dépliée
tu recommences les naissances
Tu ploies sable ou sel, fluviale
aux racines océaniques
 Et te lèves solaire verticale
en ogive
portail rayonné
dans la gerbe harmonique

Algue ou algazelle
tu trames la vague, la vallée et le désert
traces et retraces les rythmes des cratères
dégorges les messes du métal
soulèves le secret
réveilles et aspires l'aimant
dénoues l'évidence lascive
et te lies et te mêles
à l'universelle traversée... »
CK  

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I - 14 - LA VOIE SCÉNIQUE THÉÂTRALE

Les seuls théâtres valables à notre regard sont le Happening et les « Mystères » initiatiques, Revivals, mise en public de passions signifiantes.

Au théâtre de digestion, récitation stéréotypée recommencée soir après soir, redites d'épiciers, divertissement verbeux sans conséquence, jeu et tricherie... nous préférons le théâtre qui ne s'offre pas à la contemplation indifférente ou naïvement émue (c'est bô) du public, le théâtre qui est déflagration qui perturbe, ébranle, atteint au plus profond.


I - 14 - A - Le Happening

« Togetherness » intime. Œuvre individuelle et collective qui ruine les notions traditionnelles d'acteurs et de spectateurs. Improvisation sur un thème conducteur. Rêve autogéré qui, sans renoncer absolument à la parole, se communique par couleurs, gestes et rythmes. Théâtre chorégraphique, fête des sens, des muscles, du corps. Auto-spectacle intégral où l'on joue sa vie, où chacun se repense, se recrée, recrée la vie dans un paroxysme vocal ou gestuel au lieu de figurer en parade scénique et de singer la vie. Recréation permanente.

Le happening a la même valeur que les peintures- émotions chromatiques.


I - 14 - B - Le « Mystère » initiatique ou le Revival :


Mise à nu, mise à mort et mise à vie. Descente aux enfers et appel à la vie, à la renaissance, puis naissance. Cérémonie de dénudement, par paroxysmes, et approfondissement vers l'essentiel. Pierre brute qu'on dépouille du superficiel pour retrouver la forme désirée, la sculpture-flamme fugitive et définitive, sans origine ni aboutissement, hors temps, hors limites.

Sacralité extra-ordinaire commutative d'une scénographie - rituel qui envoûte, fascine, subvertit, crée un état d'amertume, d'angoisse et de révolte qui bouleverse, réveille nerfs et cœur, libère de l'étouffement et accouche enfin la vie, l'osmose complète vécue. Communication immédiate, concrète. Efficacité quasi-magique.

Jamais théâtre de défaite, de résignation, mais de colère, de combat - par où commence la révolution, la transmutation. Théâtre recréant les naissances...

Revival : Transposition stylisée d'un drame initiatique, excitant la sensibilité ou l'intellect afin d'atteindre la conscience centrale. Voie pour se découvrir soi-même dans le cri théâtral, s'y identifier et s'augmenter.

Aboutissement concret, non différé.

Théâtre cérémoniel. Spectacle total à l'universelle validité. Démonstration de l'identité universelle de la réalité, du fondement existentiel. Fête collective qui dit, réécrit la genèse de toute réalité. Réalisation évocatoire d'un absolu actif. Mise à nu du fonctionnement vital structurel métaphorique, en acte.


I - 14 - C - La mise en scène :


La mise en scène met en évidence l'acte magique et toutes les relations qui le fondent. Sa nécessité est de communiquer en termes concrets de présence (caractères de personnages, mouvements, gestualité, sons, lumières), une dimension universelle. D'où le pouvoir révélatoire des représentations dramatiques, qu'elles soient théâtrales ou cinématographiques.

Chaque représentation est un événement non quotidien, extra-ordinaire, unique, irremplaçable, qui renouvelle tous les participants-communiants. Toute répétition exclusivement technique nie le dynamisme authentique.

La mise en scène pourra utiliser tous les éléments théâtraux et filmiques disponibles qui déploient la pensée et l'image au lieu de les limiter aux mots, et particulièrement la chorégraphie, langage à base de signes aux significations universelles. Les acteurs deviennent tous des idéogrammes animés où chaque détail est signifiant, où tout geste, dépouillé, linéaire, élucide un sens, où tout se désigne réciproquement pour la transmission d'une passion, d'une émotion ou d'un message exemplaire. Et les seconds rôles comme les figurants ont une importance capitale.

Le metteur en scène se sert du théâtre et du cinéma pour mieux servir la vie.


I - 14 - D - La salle de spectacle


La salle de spectacle a été et sera toujours double : D'un côté, gueuloir pour vaines joutes oratoires, un lieu de sèche imitation d'une tranche de quotidien, genre où excelle la comédie, ou bien un lieu de divertissement..., et d'un autre côté, un lieu sacré de prise de conscience. Dans ce cas, la salle, dépouillée donc dynamisée, voire la place publique, réunissant les inquiétudes, devient elle-même source du spectacle, non plus la scène d'ailleurs liquidée. La salle, cinéma ou théâtre, devient lieu sacrificiel, cérémoniel, cathédrale de magie incantatoire, fondée sur la dynamique émotionnelle et intellectuelle réactive. Les meilleures salles seront les églises, les temples ou les cathédrales désaffectées, dans les villes comme dans les campagnes.


I - 14 - E - Le langage


Le langage utilisé ne saurait être un langage journalier trop familier. Une certaine exigence d'expressivité narrative, dialectique, soulignerait mieux la fonction élévatoire, réalisante, catalytique, de cette initiation à la verticalité.

La question n'est pas de sacraliser n'importe quel texte. L'essentiel est d'atteindre par un texte (jamais définitivement fixé) soutenant un objectif vital qui nous concerne tous, un réveil dynamique.

Théâtre élitaire ? Peut-être. Mais qui s'adresse à tous ceux qui ressentent le besoin d'un renouveau, et, qui, dans la giclée de joie finale, se retrouveraient participant avec les acteurs à la libation fraternelle. Communication qui est communion.


I - 14 - F - L'acteur-saint 

La notion d'acteur-outil manipulé, signe vivant qui exprime l'auteur, sert sa vision et son texte, pur instrument pour la partition du metteur en scène, grand ordonnateur fut et restera d'actualité.

Cependant l'avenir novalien essaiera de privilégier l'avènement de l'acteur-saint. Qui s'offre, se sacrifie pour les autres, tendu jusqu'à l'extrême don de lui-même. Il ne se vend pas, ne joue pas, ne mime pas, ne simule pas, ne triche pas, ne leurre pas par une exhibition répétée d'effets faciles, de prouesses techniques, ou d'habileté mécanique.

Tout entier extrême lucidité, l'acteur-saint ne se répète pas, mais vit, à chaque re-création, l'intégralité de son devenir irrémédiable : Etre, non devant le spectateur, mais à sa place. C'est là le centre et le fondement du drame initiatique.

Davantage : A la limite, le spectateur n'est même pas nécessaire et il n'y a pas de rôles. Rien qu'une partition à travers laquelle l'acteur, ayant éliminé ses propres résistances, s'accomplit, vivant en sa peau les possibles du « héros ». Partition favorisant une liberté interprétative créatrice parfaite.

Une Guilde d'acteurs initiera à cet art, à partir de l'adolescence, ceux qui auront choisi cette dure vocation qui refusera désormais les applaudissements.


I - 14 - G - Le spectateur-participant

La véritable destination du théâtre est d'animer, de plonger le spectateur en un état exceptionnel, inaccessible dans le quotidien.

Et d'abord de le sortir de sa condition de spectateur-hôte-témoin-voyeur au regard déformant pour qui le théâtre n'est qu'un exutoire. Pourrons-nous supprimer la distance acteur-spectateur ? Car il s'agit de l'intégrer à l'espace scénique, de le provoquer, de le dépouiller, de lui faire résoudre ses contradictions, de le délivrer de ses chaînes, de le défaire de ses mensonges, de le renouveler, homme de renaissance.

Le « spectateur » assiste, c'est-à-dire aide, participe activement au spectacle dont la force inspirante le transforme. Et à son tour, il devient actant et créateur de l'événement qui le change.

 

I - 15 - LA FILMOGRAPHIE

(Photographie, vidéographie, cinéma, télévision)


I - 15 - A - La photographie


Le document photographique, captant un instant du réel, le fixe, le prouve, renseigne, inquiète ou rassure, résumant un événement extra-ordinaire, sensationnel. Le photogramme est l'auxiliaire primordial de la mémoire longue.

L'art du photographe sera d'amplifier jusqu'au paroxysme la qualité émotionnelle signifiante universelle du photogramme, satisfaisant l'exigence des structures iconales sélectives de chacun.


I - 15 - B - La cinématographie (l'art filmographique cinétique)


L'aventure iconique est une réalité en soi. L'espace filmique d'une mise en image recrée, réinvente une réalité différente, souvent plus vraie que le concret, en décalquant le réel ou en le réinventant, actualisant ainsi un possible événementiel singulier. Dépassement poétique immédiat.

Films d'évasion fictionnelle ou d'invasion, films spectacles, westerns pathétiques, films-vérités, films-témoins documentaires, films-tracts, slogans, pamphlets, où l'image n'a nul besoin d'argumentation discursive pour s'exprimer.

Le dicible filmique transmet une émotion, bien plus qu'une réflexion. Tous les sens regardent par les yeux. La coulée iconique, à travers mille affinités visuelles prévues selon un code informatif immémorial, est fortement descriptive, suggestive, par son expressivité esthétique, et, partant, créative, événementielle.

Le raconté irréalise l'immédiateté du vécu, afin de signifier, à travers son acte même, une pensée actrice. Le réel médiatisé par l'œil sur-réel du cinéaste, ré-interprété, re-créé (non pas travesti), réalise une vision singulière sur l'événement filmé. Qu'importe désormais l'indice de réalité. L'univers fictionnel exprime suffisamment par lui-même toute la densité des messages. Tel film d'auteur, réalisant l'imaginaire, ne sera fait que pour atteindre tel individu dans la masse. Film catalyseur par son projet élitaire.

L'écriture filmique développe une symbiose où se rencontrent la pensée actrice et la pensée spectatrice, articulation de l'excitation (suspense), scénographie de la jouissance émotionnelle plus qu'intellectuelle, la scène de l'écriture filmique se définit essentiellement par ses moments forts exprimés par les différents aspects iconique optique, graphique, et phonique sonore. Par exemple, le silence cinématographique parle. Il est certainement le principal langage du cinéma. L'image dit tout, sans nul besoin de dialogues, à la différence de l'écriture analytique du roman et du théâtre.

Langage universel qui résout la multiplicité des langages vernaculaires. Par son élargissement spatio-temporel et sa puissance d'invasion, il remplace - avantageusement le théâtre.

Notons, en passant, que notre préférence va davantage, dans l'écriture filmique, : - aux longues séquences où l'on s'imprègne d'une intensité, où le spectateur est laissé à sa découverte, à son rêve, plutôt qu'aux plans brefs, hachés, véritable viol de l'œil;

- aux mouvements dans le champ, qu'aux mouvements fatigants du champ. à une expressivité iconale qui oriente l'attention vers la densité auto signifiante de l'image, affranchissant ainsi l'image du texte qui souvent la trahit;

- à un usage structural du son, répondant aux raccords spatiaux, aux ellipses...;

- à la présentation de personnages forts qui arrachent le spectateur à son indifférence et qui crèvent l'écran;

- aux films d'auteurs, signés, plutôt qu'aux films hybrides;

- à l'ouverture iconale vers un horizon de nouveaux possibles, plutôt qu'au mot « fin » - in-signifiant comme le disait le maître de cinéma Fellini;

- et, quand se confirmera l'invention, à la projection holographique, image spatiale à trois dimensions, qui reconstitue le relief intégral. L'iconicité, prégnance iconale, serait totale...


L'image décuple les sensations du spectateur, privilégie son affectivité, souvent aux dépens de la logique et du rationnel. La vision brouille la réflexion. L'image conditionne, sensibilise le spectateur, cristallise son attention, la polarise, traduit parfois ses obsessions ou en crée de nouvelles. Le spectateur absorbe bien plus qu'il ne regarde ou n'écoute cet espace infini de signifiances, de lecture. Et s'il se laisse envahir, isolé, passif, s'il subit la fascination de l'image, s'y enferme, adhérence complète, c'est que, par la magie de l'image, il se reconnaît, sans élucidation et peut-être sans équivoque dans le dit iconal. Il en sortira stimulé, enrichi, ou vidé, épuisé, selon la relation intime qui développe une perception réalisante à travers langage filmique ou grâce à lui.

Sa connaissance fantasmatique sera catalysée ou entravée par la symphonie visuelle, selon les idées compositionnelles, les paradigmes de mise en image, narratifs et culturels différentiels. Et il y a autant de regards que de spectateurs. Et autant d'œuvres que de regards.

La salle de cinéma, longtemps temple sacré illuminé par son écran géant, disparaîtra-telle ? L'avenir du cinéma pourrait s'inscrire dans les cinémathèques et le circuit télévisionnaire, à grand écran mural, de dimension enveloppante, en relief. Les films en DVD ou Blue-Ray seront loués ou achetés ou troqués par les centres intéressés, à l'instar des livres. La conserve iconale, malgré le décalage spatio-temporel, reste dynamique car elle conserve un haut degré de personnalisation. D'autant plus que les making-off permettent de revisiter les films, de mieux en comprendre les enjeux, d'appréhender le choix des acteurs, les difficultés du tournage...


(Se reporter aux liens renvoyant aux cinéastes incontournables)
I - 15 - C - Les procédés télévisionnaires.

1) - L'écran de télévision


Moyen d'unification informationnelle et formationnelle en vue, non d'un nivellement dévaluatif, mais de l'épanouissement individuel. S'adressant à chacun dans son foyer, la télévision n'est pas a-priori un instrument de nivellement collectif. Elle pourrait le devenir. Et le danger viendrait, non pas seulement des programmes présentés, mais du téléspectateur qui, isolé, englué, bien assis, sécurisé par l'image, inféodé à l'écran, regard figé, non libre, irresponsable, reçoit, passif, accepte, digère toute information sans l'affronter, sans la confronter avec son expérience ou à la lumière de sa raison analytique. Son œil, alors, se dégrade comme l'oreille s'est dégradée à l'écoute distraite du bruitage des baladeurs. Ce téléspectateur docile est crédible et vite convaincu. Le leurre est tellement facile.

Mais grâce à l'imagerie électronique, l'écran télévisionnaire servirait autant comme récepteur d'actualités, comme mémoire éducative branchée au circuit éducatif (mais nous y reviendrons dans les cahiers consacrés aux moyens formatifs), que comme écran-rêve, support d'une sculpture optique mobile cinétique multicolore qui pourrait être branchée sur un circuit sonore dont elle traduirait les variations musicales, ou d'un vidéogramme...


2) - La vidéographie 
La vidéographie se définit comme art luminal cinétique. Il s'agit d'une projection sur un écran de sculptures lumineuses, de « light shows », images créées artificiellement, synthétisées, insérant tous les effets de filmage, grâce à un équipement sophistiqué (magnétoscopes et enregistreurs numériques), de développement, de montage et de projection, ou bien d'une retransmission télévisuelle en direct à partir d'un atelier ou d'un ordinateur, synthétiseur et mélangeur électronique de couleurs...

Un tel spectacle télévisuel peut être fourni à domicile par les vidéo-disques en vente libre ou par des câbles spéciaux branchés au circuit télévisionnaire dont on est abonné. L'avantage des vidéo-disques réside dans la possibilité qu'on a d'accélérer, de ralentir, d'arrêter l'instant ou de le reprendre. Le contact, médiatisé, reste néanmoins immédiat. Mais la progression reste circulaire à moins d'être porteuse de signification verticale.

L'écran plat remplace les tubes de couleurs et, couvrant le mur, la toile. Il offre, en direct de l'atelier, un rêve à domicile, une galerie de lumière chez soi. Et en relief holographique, si possible. Provoquant une vidéosphère, un environnement total inégalé, une haute prégnance iconale.

L'artiste pourra explorer toutes les variations chromatiques, à l'éventail infini, avec toute la gamme des qualités particulières des couleurs, ainsi que tous les procédés techniques, toutes les densités de champ, les illusions de la profondeur, les variations cinétiques, les cadences, la superposition d'images, le découpage de l'espace et du temps (multi-images et multi-graphies), les fondus visuels, sonores, les déformations des couleurs... Le traitement numérique permet de multiplier les mouvements, éclater l'image, dilater les visages ou les réduisant, par contraction, distorsion, etc.

Tout devient malléable. Et de vastes perspectives s'ouvrent à l'assaut des vagues de couleurs. Afin d'exprimer le mieux possible la conception de l'artiste créateur. La vidéographie, intensifiant, comme tout art, l'expérience du temps, est un des arts les plus expressionnistes, étant essentiellement tout mouvement.

Mais toute vidéographie, provoquant, certes, une perception neuve, reste sujette, comme tout art d'ailleurs, au dépassement de l'aspect sensoriel émotionnel vers la verticalité signifiante, au dépassement de la possession de l'objet et du retour sur soi, vers l'ouverture à l'autre, la rencontre avec l'artiste concepteur et vers une possible communion - finalité de toute pratique artistique.

Ainsi s'oriente la mutation, de l'homme-singe à l'homme-signe : L'artiste re-créateur.
                                                                                                  




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TRAVAUX DE RECHERCHE INDIVIDUELS OU D'ATELIER

A travers chaque formulation artistique, on retrouve tous les arts. Les définitions générales qui s'appliquent à l'un des arts peuvent s'appliquer à tous les autres.
Le travail individuel ou d'atelier consistera à chercher, dans notre environnement socio-culturel, tous les éléments répondant à nos exigences novaliennes de poésie, d'art, de beauté... Ce sera difficile, certes. Mais cet exercice pratique éveillera une attention soutenue et une vigilance qui saura distinguer, déjà, les œuvres d'art du futur.


© Claude Khal 2013

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