Communication
NOV III
LA
CULTURE DE SOI
LA GRANDE VOIE DANSÉE
RESSOURCES PÉDAGOGIQUES - III -
LA GRANDE VOIE DANSÉE
RESSOURCES PÉDAGOGIQUES - III -
Espace
d'ouverture à l'intelligence du corps
Introduction aux arts corporels psycho-gestuels
Introduction aux arts corporels psycho-gestuels
« Lorsque
je danse,
je ne cherche à surpasser personne d'autre que moi. »
Mikhaïl Barychnikov
je ne cherche à surpasser personne d'autre que moi. »
Mikhaïl Barychnikov
SOMMAIRE de la Communication
Nov III
1 - Ouverture sur l'espace d'intelligence
La culture de soi, la grande voie dansée
1 - Ouverture sur l'espace d'intelligence
La culture de soi, la grande voie dansée
2
- Pratique du perfectionnement
A
- Les exercices
B
- Exercices psycho-gestuels d'eurythmie
et biorythmie
3
– Se clarifier
4
– Se relaxer
5
– Se respirer
6
- Les arts gymnosophiques -
L'intelligence du corps
A
- Gestèmes de base de la communication non-verbale
B
- Arts martiaux chorégraphiés
7
- L'intelligence chorégraphique
8
- Pratique de la réflexion et de l'imagination active
9
- L'intelligence sensorielle
10
- L'art érothique, clavier de l'intelligence d'être
VIDEOS,
LIENS et VOIES de RECHERCHE pour ALLER PLUS LOIN
NOTE : Pour voir les illustrations indispensables à la compréhension des exercices décrits, veuillez importer le PDF ci-contre.
La
culture de soi, la grande voie dansée
Pour
prétendre pouvoir agir efficacement sur notre environnement, il est
nécessaire de pouvoir d'abord agir sur soi-même et libérer son
pouvoir d'imagination. Or que remarque-t-on autour de nous ? Un monde
perturbé où les gens, anonymes dans leur peau, s'agitent et s'usent
vainement. Prisonniers d'eux-mêmes et des systèmes qu'ils ont
pourtant approuvé, ils sont altérés par les contrariétés, les
désillusions, les échecs... Décentrés, inconsistants, vacillants
au moindre effort, ils s'épuisent vite, distraits d'eux-mêmes,
englués dans un chaos social que personne ne peut plus maîtriser.
Hybrides, ils gravitent autour de n'importe quoi, soleils éteints,
vides et avides de hochets. Pour échapper à la classification, à
la cadence des machines, ils s'évadent de leur solitude vers les
paradis artificiels et autres camps de vacances aux loisirs
standardisés, annulant tout effort, dopant d'illusions les corps
utiles à l'arrogance de l'argent... Ils fuient le plus loin possible
avec le plus de gens possible et thésaurisent des souvenirs...
Comment se délivrer des faux-semblants impitoyables, des ambiguités
paralysantes, de la course au vide ? Comment défier 1'humiliation,
tout ce qui déchire la vie et nous arrache à notre identité ?
Comment conserver notre verticalité ?
Le
cerveau, les sens, les capacités intellectives et manuelles, tout le
corps est souverainement négligé, obligé à un mutisme passif,
frustrant l'action, la création. D'où l'émoussement des sens, la
perte de mémoire, l'incoordination psycho-gestuelle, les troubles
fonctionnels, les troubles génitaux, les dépressions, dans des
décors brouillés par des fumées névrosées... Ces déséquilibres
psychosomatiques se reflètent exactement dans la société que nous
prétendons vouloir changer. Et se laisser aller dans le sens où
cette société déséquilibrée nous entraîne, c'est aller à la
dérive des inconsistances et des futilités, faire le jeu d'une
société de spectacle et se laisser détruire soi-même dans
l'indifférence générale.
Mais
ça suffit de montrer et de démontrer le mal-être. Il nous faut
réagir. Notre tâche constructive - à travers la présente phase
éducationnelle et informationnelle, est de montrer comment s'en
sortir, comment faire disparaître les causes des troubles (et non
seulement en traiter les symptômes et comment passer, à travers la
connaissance, de la libération à la liberté (car la liberté sans
la connaissance est une sinistre plaisanterie), comment habiter le
monde en poète et le bâtir en artiste... Notre principal objectif,
à travers notre présente introduction aux arts corporels, est de
réveiller, en chacun, sa puissance d'être. Il n'est pas question
ici cependant de devenir des super-mutants bleus aux pouvoirs
exceptionnels, illustrés dans le film « X-Men
– Le commencement ».
La
puissance d'être tout intelligence. Irrésistible, permanente,
indestructible. Elle tend l'arc qui va du front au cœur. Elle est
une évidence ressentie difficilement analysable intellectuellement.
Elle ouvre aux multiples liens de coopérativité et de fraternité.
C'est un sentier où il n'y a ni jour ni nuit. Où, dans la saine
fierté, l'individu, accédant au réel vrai, découvre son sens, se
personnalise, se particularise, et vit intégralement toute son
intensité d'être, sacralisant ainsi tous ses actes de vie. Par sa
libre expérience du monde, il se rend invulnérable, à l'esprit
inaltérable et ferme. Et devient de taille à assumer sa liberté
existentielle et son pouvoir de détermination et de qualification.
Désapprenant l'insignifiance, il entre enfin en acte sur la scène
de l'universelle réalité. Devient artiste, re-créateur.
Cette
puissance d'être est tout à fait personnelle, exclusive et
intransmissible. Chacun est réellement la terre de sa naissance.
Notre tâche est simplement de montrer la voie et de guider dans la
voie, à travers toutes les ouvertures disponibles, vers
l'intelligence pratique du réel, vers l'intelligence d'être. Mais
c'est à chacun d' explorer par lui-même la voie, sa voie, et de la
parcourir jusqu'au seuil où les limites s'évanouissent. Toute
science est science de libération. Et nous affirmons la vie contre
toutes les puissances de mort.
Avertissons,
toutefois, de certaines exigences. Le chemin est âpre. Qu'il faut
prendre en commençant par se démystifier soi-même, en ne se
laissant abuser par aucune apparence ou illusion, et en ne s'avançant
pas masqué, fermé, mais averti. Les difficultés sont faites pour
être surmontées. Tout obstacle est, en définitive, un soutien.
Rares sont ceux qui parcourent la voie jusqu'au bout, ouverts à
l'être en soi. Mais l'aventure, totalement ancrée dans le réel
existentiel immédiat, est exaltante et mérite de s'y essayer. Et il
faut pouvoir se dégager de tout conformisme atrophiant, ne pas
refuser l'exceptionnel et se nourrir d'intelligence et de sérénité.
Cependant, qu'on sache que plus on avance dans la voie, plus il
devient difficile de s'en détourner. Que s'arrêter serait retomber
très bas. Qui n'avance pas revient en arrière, et qui revient en
arrière creuse sa propre tombe. Et que plus on avance, plus les
risques encourus, si l'on abandonnait, deviennent importants. Comme
le fait de grimper sur un arbre. Plus on monte haut, plus grands sont
les risques de tomber et de se faire mal.
La
responsabilité va de pair avec la connaissance et les pouvoirs dont
on dispose et qu'on maîtrise. La connaissance oblige. Comme tout
connaissant, comme le médecin, tout artiste est strictement
responsable. On ne peut échapper aux obligations qui sont les
conséquences directes de la connaissance. Si donc on s'investit de
connaissances et de pouvoirs, l'on se doit d'agir en raison même des
connaissances et des pouvoirs acquis. Chacun est réellement son
propre témoin, son propre gardien - et le gardien de son frère.
Rien ni personne n'est absolument indépendant, délivré de toute
responsabilité. Chacun est lien. Et doit s’assumer comme lien.
Remarquons,
pour autant, que tous les exercices que nous proposons, requièrent,
en plus de la volonté, une certitude dans la réussite et la
confiance. Il ne s'agit pas de mettre des lois naturelles à l'essai,
juste pour voir ce qu'elles peuvent donner, par pure curiosité sans
finalité. Ce serait se vouer à l'échec. Tous les exercices
psycho-gestuels et psycho-mentaux, pour être réussis, doivent
d'abord répondre à un besoin réel de connaissance par les voies
directes de l'expérience. Ils réfutent toute intellectualité
parasitaire. Par exemple, l'efficacité de la visualisation ou de
l'identification actualisante ne peut se vérifier que par ses effets
ressentis et jamais par les supposés théoriques. Et celui qui
réussit son expérience n'a aucun besoin de démonstrations-preuves
pour se concilier les bonnes grâces de quelques sceptiques. Ou même
pour aider quelqu'un à faire ce qu'il peut accomplir par lui-même.
Et l'expérience partagée élude toute friction. S'instruire
théoriquement est insuffisant. Il faut vivre l'épreuve de réalité.
Et exercer ses pouvoirs pour faire le bien autour de soi et pratiquer
la beauté d'être. Comprendre en un mot qu'on est élan et lien. Ce
sont ces pouvoirs acquis qui réveillent, transfigurent.
Et
la réussite dépend du degré de préparation. La poudre éclate, le
charbon met du temps à brûler... Il faut décider donc sans molle
sentimentalité. Est-on capable de marcher seul ? Lorsqu'on pourra
dire qu'il n'est pas d'autre chemin pour se comprendre et comprendre
l'intelligence du monde, le choix sera sans appel.
LEÇONS
DU CORPS
Comment
lire avant d'avoir appris l'alphabet ? Danser sans savoir marcher ?
Tout s'apprend et se perfectionne. Pour perfectionner cet outil
qu'est le corps, l'ensemble psycho-somatique qu'il forme en ses
organes et ses fonctions, - chaque organe devant exercer la fonction
qui lui est spécifique à la perfection -, nous proposons les voies
éprouvées les plus efficaces, les plus directes, menant à
l'acquisition de résultats sûrs, aisément vérifiables. Ces voies
ouvrent à la maîtrise de l'attention (des pouvoirs directionnels de
conscience), du souffle et des mouvements. Initiation à la poésie
d'être, à l'art d'être vie.
Nous
mettons ces voies à la disposition de tous. Mais c'est à chacun de
s'y engager prudemment et avec l'assistance d'un instructeur
qualifié. Le perfectionnement des qualités humaines exige une
pratique assidue. Sinon les organes s'atrophient. Et seul un
instructeur qualifié peut apprécier réellement les résultats.
C'est pourquoi cet instructeur demande à ses étudiants de lui
accorder leur pleine confiance et de suivre exactement les voies
éprouvées qu'il leur propose. Pour qu'ils puissent éviter les
incidents, arriver à bon port et prouver, à leur tour, leur
maîtrise, gage de leur liberté. Notons que nous partons, au départ,
d'un étudiant sain et décidé et non d'un dilettante capricieux.
Ils
ne font du bien que pratiqués intelligemment, en toute conscience et
liberté. Tout entraînement mécanique, individuel ou collectif, au
son d'un sifflet ou d'un tambourin, est insuffisant, tout autant que
l'esprit de compétition qui instaure le désir de performance et
provoque la sélection du meilleur, entraîné en vue d'une victoire
sur les autres. Pour nous, s'il y a lutte, c'est contre la bêtise,
toute servitude à la futilité, l'entraînement mécanique, la
compétition et la performance, dégradation de l'intelligence du
corps et de l'intelligence sociale. Le système sportif actuel,
fidèle au système dont il est issu, n'est qu'un moyen pour produire
des performances, la progression morale de l'individualité étant
négligeable. Cette (in-)culture de l'effort mécanisé,
quantifiable, inutile et sans véritable joie, s'avère être un
moyen pour que la société de spectacle prenne en main les jeunes,
les embrigade dans des organisations sportives nationales, les
prépare à servir, asservis, les systèmes qui les nourrissent, les
infantilise en les détournant vers le paraître, la course et les
jeux de hasard, détourne leurs besoins bio-narcissiques et sexuels
fondamentaux et les fait plier à la loi de la quantité, de la
performance et du profit...
On
n'apprend que par l'expérience. On ne pourra apprécier la portée
de nos exercices chorégraphiques qu'en les pratiquant soi-même.
Nous ne servons pas du prêt-à-digérer. Nous proposons des outils
et enseignons la manière de s'en servir. Mais c'est à chacun de se
servir des outils que nous lui confions, pour qu’il s'édifie
lui-même et atteigne son propre but. Parmi les nombreux exercices
psychogestuels que nous proposons dans le cadre de notre future académie
ouverte, chacun choisit les exercices qui lui font du bien et évite
les autres. Tel exercice peut convenir à telle personne et ne pas
convenir à telle autre. C'est pourquoi la présence et les conseils
avisés d'un instructeur-catalyseur qualifié sont précieux. Ces
exercices de base pour la danse de l'être en soi sont des
révélateurs, des moyens pour arriver à une fin. Mais ces moyens se
confondent avec la fin puisqu'ils la portent. Et l'étudiant, par la
pratique de tel exercice, atteint, déjà, le but servi par cet
exercice.
L'avancée
est progressive. Il n'y a pas de raccourcis. La progression va dans
les deux sens: Du dehors, du mouvement extérieur, gestuel,
relativement superficiel, vers le dedans, l'intériorisation
conscientielle. Et de l'intériorisation conscientielle (de
l'attention directionnelle) vers l'expression extérieure, vivant
enfin l'unité du dedans et du dehors. Nous nous appuyons
particulièrement sur la deuxième progression. Car, pour nous,
l'intelligence conscientielle, la pensée, forge le corps. Et il
s'agit, pour nous, de rendre le corps absolument conscient et de
l'animer jusqu'à sa plus parfaite expression. Rendant ainsi fécond
chaque instant d'existence.
Tous
les métaux sont de l'or mais de l'or détérioré. Et tous les
individus peuvent, s'ils le désirent ardemment, retrouver leur état
initial d'intelligence, leur identité, leur or. Mais cela exige un
travail sur soi très subtil et qui ne peut être mené à terme
qu'avec l'aide précieuse d'un instructeur qualifié. La chorégraphie
s'apprend avec un maître de danse.
Notre
cours complet donné dans les années 80 au Centre Culturel Mathis à
Paris sur l'espace d'intelligence du corps est, ici, simplifié.
C'est-à-dire qu'il va vers l'essentiel. Il est basé sur des
exercices chorégraphiques psycho-gestuels et psycho-mentaux, qui,
sans être de la gymnastique, sont au cœur de la gymnique ; sans
être du yoga, sont au cœur des yoga; sans être de la danse, sont
au cœur de la chorégraphie ; sans être du théâtre, sont au cœur
de l'expression. Bref au cœur de la vie vécue comme poésie, comme
espace d'exploration et de découverte, comme espace de rencontre et
de communication, comme espace d'intensité et de bonheur d'être et
d'être art. Enfin comme expérience d'ouverture à un sens unitaire.
L'eurythmie
ou la biorythmie est la réunion harmonieuse des diverses parties et
fonctions d'un ensemble architectural. Soit la réunion dans
l'univers psycho-somatique des divers éléments qui le composent :
Rythmes (respiration et pouls) ; facultés conscientielles;
mouvements et expressions gestuelles. Tout l'espace d'intelligence
culturelle. L'eurythmie, art complet qui donne accès à la
connaissance pratique des structures, des rythmes, est à la base de
nos exercices. Tout en nous participe à la connaissance de soi et du
monde.
Au
sommaire de notre cours, des exercices d'exploration et de
découverte, d'acuité sensorielle, d'imagination et d'actualisation,
d'intelligence symbolique, d'expression gestuelle et d'intelligence
chorégraphique, de communication individuelle et groupale. Mais tous
les exercices, toutes les techniques, restent des moyens au service
d'une fin et ces moyens finissent par s'identifier à la finalité :
l'être humain, vivant le plein-être. Tous les exercices, lorsqu'ils
sont maîtrisés, se confondent avec leur finalité.
Notre
méthode de culture eurythmique est complète, souple, efficace, à
la portée de tous. Elle vise à exercer le corps par le mouvement et
l'intellect par la visualisation. A augmenter le tonus
psycho-somatique, la lucidité des sens et de l'esprit, le calme, le
discernement ; la souplesse et la vigueur du corps et de l'esprit,
l'équilibre ; l'énergie, la volonté, la confiance active ; bref la
clarté du regard, de l'attitude et de l'intelligence, la sérénité.
Avec, comme conséquence, le renforcement des organes et du système
immunitaire, clé de la protection contre les troubles de santé...
Tous
nos exercices apaisent, délient, mettent en harmonie. Ils
développent les qualités dynamiques intellectives (la clarté de
pensée, sa concision, sa concentration en permanence) et
corporelles, ainsi que le potentiel de rayonnement culturel. Bref le
caractère, la clarté des décisions, le raffinement du goût. Tout
exercice a une valeur pratique stricte dans l'auto-perfectionnement
de l'individualité, assurant un mental sain dans un corps sain, une
force nerveuse et musculaire à toute épreuve, un corps jeune et
résistant, un esprit clair et libre des inhibitions et des peurs...
Apprentissage
pour découvrir la réalité, la rencontrer, s'unifier en soi-même,
s’intégrer à l'univers, se réinventer et réinventer l'univers,
c'est-à-dire s'universaliser soi-même. Et vivre au faîte de sa
vocation. Vivre l'intelligence sereine, la poésie faite art. Sans
commentaires ni fioritures. Dans la simplicité de l'authentique.
Apprentissage pour devenir soi-même source, sujet, soi-même jet,
liberté jaillissante. S'enraciner vie.
*
Les
NEUF ETAPES psycho-somatiques à parcourir sont les suivantes :
-
La première, préliminaire, est éthique. Elle démarre avec
1'acceptation de la nécessité de faire place nette, de se dégager
de tout ce qui enchaînait, de rechercher la lucidité et de
conquérir sa liberté. Elle repose sur le désir d'être source et
aboutissement. D'être lien. Et d'être sa propre preuve.
-
La seconde est celle de la relaxation, de la déconnexion de
tout stimuli parasitaires extérieurs et intérieurs;
-
La troisième est celle de la maîtrise de sa respiration et
de son pouvoir d'énergisation;
-
La quatrième est celle des arts gymniques, de la mise en beauté
du corps, de la maîtrise des mouvements dynamiques agissants sur
les muscles, les articulations, les organes, les glandes, la
vascularisation...
-
La cinquième est celle de l'intelligence chorégraphique ouvrant
l'expression gestuelle à la découverte des lois et des rythmes
universels et du sens unitaire de la vie;
-
La sixième est celle de la méditation sur les différents
symboles visuels, gestuels, sonores...
-
La septième est celle de l'acuité sensorielle
psycho-somatique, soit celle de l'exploration de tout son potentiel
relationnel et de la maîtrise des facultés d'attention, s'ouvrant
sur l'art relationnel érothique;
-
La huitième est celle de la visualisation volontaire, ou de
l'imagination actualisante directionnelle, soit celle de la
concentration et de l'identification, pouvant aboutir à la
communication gestuelle ou sonore et à la suggestion hypnotique...
-
La neuvième enfin, est celle de l'expérience du plus haut
degré de vigilance que n'ébranle aucun stimuli afférent
parasitaire, l'enstase. Une élévation fondée sur tout l'espace
d'intelligence du réel.
L'intelligence
est d'abord épuration, affranchissement. La première connaissance à
éprouver est celle de sa propre prison, de ses limites, de son
ignorance, de sa vanité, de sa paresse, de ses peurs. Se dégager,
c'est chercher à acquérir la lucidité, démêler la lumière de
ses reflets, faire place nette et se ramener à la simplicité (sans
simplification). La première conquête est celle de sa propre
liberté. Comment se dégager des servitudes parasitaires. La
douleur provient de l'ignorance, de l'aveuglement, dans une vie
impulsive, irréfléchie. Et l'on patauge dans les cloaques sans
connaître les pourquoi et en s'arrêtant aux apparences du comment.
La liberté et la joie exigent la connaissance, la clarification, la
lucidité. La sérénité.
Le
nettoyage du verre : Se décanter pour mieux se centrer, s'enraciner
au plus profond de soi-même. Se quitter pour se retrouver, retrouver
son identité fondamentale, sa vocation. Se défaire avant de se
faire. Se désengager de son historicité afin de pouvoir s'engager
plein devenir, de se donner vie et consistance dans une historicité
maîtrisée, orientée. Se vider du fatras pour mieux se remplir
d'essentiel. Se rendre d'abord disponible dans une perméabilité
sereine afin de pouvoir s'orienter efficacement, là où rien ne
s'enlise. Etre bonheur pour pouvoir rendre les autres heureux. Si la
bouteille est remplie de boue, comment la remplir d'eau ? Il faut la
vider pour la rendre disponible, ouverte, et la remplir. Si elle
déborde, rien ne peut y entrer. Se vider ainsi de tout ce qui
faisait ces bruits sans avenir et ces grimaces sans miroir... On ne
peut rien recevoir avec le poing fermé.
Il
ne s'agit pas de se dégager de soi, ce serait parfaitement absurde.
Mais de se désentraver, de se déblayer, de se dégager de ses
contradictions, de ses complications inutiles, de déraciner en soi
toute cause de peur, de se vider de la crasse. C'est apprendre à se
libérer de l'emprise des mots superflus, du carcan des définitions,
de tout accrochage, de tout agrippement stérile. A se désintoxiquer
des systèmes de préjugés. A effacer tout orgueil intellectuel. A
émerger de ses comportements instinctifs irresponsables. A se
dépouiller de ses personnages, des rôles joués, des masques. Afin
de s'acquérir enfin à soi-même. De se rendre ouvert, disponible,
prêt à l'aventure du réel...
Oser
lâcher-prise, se secouer hors du confort des masques rigides et des
peurs, source des mesquineries, s'affranchir de toute habitude, de
tout vice, lâcher tous les supports extérieurs à soi - commodités
si fragiles ! Ne s'accrocher nulle part en dehors de soi. Sinon, on
se soumet au bavardage incessant, à l'agitation. Rejeter toute
contrainte extérieure à soi, cause de tourments. Mais sans
s'attacher à une contrainte nouvelle pour chasser l'autre. Sans
auto-tyrannie ni vertuisme, et sans s'attacher à son propre
détachement. Tout attachement comme tout détachement éloigne de
soi. Dans l'amour, lorsqu'on est élan et lien, les distances tombent
comme toutes ces notions d'attachement et de détachement.
Rejeter
les défaillances afin de jaillir, se déployer, pouvoir célébrer
et partager sa joie. Quand on est en paix, on rayonne l'intelligence
d'être, le bien et l'amour. Et l'on est invulnérable. L'amnésie
volontaire des erreurs et des errances délivre, dépouille de
l'ancien avorté. La faute est de penser encore à la faute,
c'est-à-dire de la faire revivre et de l'alimenter. Regretter une
fois, mais ne plus y penser. Car l'on renaît différent et neuf à
chaque instant. Les voies détournées, essais, erreurs et errances,
sont des épreuves, des détours...
Et
s'assumer parfaitement nu, tout amour et beauté. Entièrement élan.
Entièrement lien. D'abord afin d'avoir la facilité d'adaptation
immédiate à toutes les circonstances de la vie. Il n'est pas
nécessaire de posséder, de se compliquer de choses ou de souvenirs.
Rejeter hors de soi tous les éléments indésirables. Se délivrer
de l'inessentiel. S'expurger. Afin d'être disponible à l'ouverture
de son espace d'intelligence créatrice. Qui n'a pas souffert dans le
dépouillement, hésite. Il n'est pas prêt. La voie du dépouillement
est la voie la plus difficile. La porte d'entrée est étroite et le
chemin bordé de précipices. Peu nombreux sont ceux qui l'atteignent
et la dépassent. La nudité est rarement complète. Prendre
conscience, qu'effectivement, on n'a rien à perdre mais tout à
gagner.
Préliminaires
Les
exercices d'eurythmie postulent une certaine ritualisation. Ils ne
peuvent être effectués n'importe où, n'importe comment, à
n'importe quel moment et avec n'importe qui. La cohésion groupale
est aussi importante que la pratique du silence.
L'intellect
est agité par de multiples impressions confuses, des sensations
fugaces, de fluctuations d'images et d'idées aléatoires, de
souvenirs inutiles ou contraignants. On est aiguillonné par des
désirs parasitaires, inessentiels, des craintes souvent infondées
et de peurs paralysantes. Pour arriver à rétablir le calme, à
arrêter le désordre, il est nécessaire, au départ, de supprimer
toutes les causes des perturbations. Chacun assume la responsabilité
de sa propre santé psychosomatique. Se déconnecter donc, au moins
l'espace d'un cours, du quotidien, isoler le corps de tout besoin, se
décrisper, ne pas être en alerte, oublier toute résistance
affective... S'abandonner à sa réalité et respirer le calme, se
laisser respirer... Premiers pas pour la maîtrise des facultés
d'attention. Puis se simplifier, aller vers l'essentiel.
Il
y a un rituel purificatoire. Pour s'énergiser et se remplir de
clarté, se mettre debout dès le réveil. Rêvasser, traîner, en
restant couché, provoque des maux de tête, un affaiblissement
psycho-somatique, ouvrant la voie aux différentes infections. Se
laver d'abord le visage, les oreilles et les paumes des mains à
l'eau fraîche. La pureté corporelle, extérieure et intérieure,
mène à la clarté mentale. Puis s'isoler, cesser de parler. Que le
silence soit le maître du corps. S'entourer d'une ceinture de
silence. Puis, se mettre à l'aise, en collant uni noir, rose ou
blanc, en maillot des mêmes couleurs, ou bien dépouillé de tout
écrin. Le corps gagne à être net, mis en relief et non à être
camouflé. Eviter les ornements superflus. Se travestir ne sert à
rien.
Sourire.
Premier
écrin, le lieu. Il doit être retiré, loin du bruit, propre, bien
aéré (non pollué) et sans éclairage violent. Rien ne doit attirer
le regard et distraire de soi. Deuxième écrin, s'il y en a, le
groupe, cohérent et fraternel.
Se
relaxer entre les exercices pendant une minute, chaque exercice
durant un maximum de dix minutes. Après une séance, se reposer
durant dix minutes puis boire un verre d'eau fraîche. Prendre un
bain chaud est aléatoire mais réconfortant.
Instructions
pratiques. Exercices préliminaires indispensables.
1
- Ramasser les énergies naturelles et les harmoniser dans son corps.
Préliminaire indispensable : Debout sur des jambes bien
droites, étendre les bras des deux côtés, paumes ouvertes,
ramasser les énergies, remplir ses poumons. Réunir les mains sur le
sommet de la tête, redescendre vers le visage en effleurant, doigts
écartés, le front, les yeux, le nez, le cou, la poitrine, le
ventre, le pubis, fléchir légèrement les genoux, continuer à
descendre en passant par les cuisses vers les genoux ou les mollets,
remonter par l'arrière des cuisses, les fessiers, les reins,
redescendre par les fessiers, l'arrière des cuisses vers les genoux
ou les mollets, puis remonter par l'intérieur des cuisses vers le
périnée, le pubis ou le nombril et dégager les mains en rayonnant
et en expirant lentement.
Recommencer
trois fois. Le corps est dynamisé et le mental éclairci. Puis, pour
équilibrer les énergies, reprendre l'exercice mais en passant la
main gauche sur l'avant-bras droit et en même temps la main droite
sur l'avant-bras gauche, remonter par un effleurement continu le long
des bras vers les épaules et redescendre du cou vers les genoux ou
les mollets, puis remonter vers les fessiers et les reins,
redescendre par la même voie jusqu'aux genoux ou les mollets puis
remonter par l'intérieur des cuisses vers le périnée, le pubis ou
le nombril et dégager ensuite les mains en rayonnant. Trois fois
également.
2
- S'étendre. Se détendre intégralement. Sans émotions.
Relâcher sa musculature. Eliminer toute tension musculaire, toute
contraction. Se regarder dormir en paix. Se voir détendu. Faire le
vide en soi. S'oublier. S'abandonner. Immobilité absolue. Se sentir
suspendu dans le temps... Puis, relaxation différentielle, explorer
son corps par sa conscience. Du cuir chevelu, parcourir en pensée le
front, les paupières, les narines, la bouche, les mâchoires et les
doigts des mains. Et éliminer en eux toute tension. Toute fièvre
tombe. Le tonus psycho-somatique s'équilibre.
3
- Sentir le rythme du cœur. Le ressentir comme battant dans tout
l'organisme. Agir sur lui. Calmer ses battements.
4
- Agir sur le sang. Suivre les jets de sang le long des artères
principales. Sentir la chaleur de la circulation sanguine. Diriger la
chaleur dans tout le corps.
5
- Agir sur la respiration. Sentir sa respiration, la maîtriser,
orienter l'intensité du flux dans les poumons. Se sentir respirer
avec tout le corps. (Nous verrons plus loin les différentes
pratiques respiratoires.)
6
- Agir sur le plexus solaire. Y concentrer l'énergie puisée
dans le flux inspiré, sentir la chaleur et le bien-être nerveux qui
en résultent.
7
- Agir sur le plan cérébral. Sentir la chaleur diffuser dans
tout le corps, se sentir lucide, l'esprit clair et libre, le corps et
ses organes dynamisés et nets dans leur action harmonieuse.
8
- Agir sur le plan musculaire. Eprouver la croissance du tonus
musculaire.
9
- Puis se mettre en accord avec toutes les consciences du groupe.
Se mettre en harmonie avec toute la nature. Ressentir son cœur
battant à l'unisson avec tous les cœurs du groupe, de la cité, de
la région, de la Terre, du Soleil, de la Galaxie, de l'Univers...
Communier ainsi avec la réalité universelle.
Enfin,
après cette phase psycho-dynamique relaxante, commencer la phase
dynamo-gestuelle, la pratique en souplesse des exercices. La
relaxation en souplesse est toute beauté. La tension, en crispant
les muscles, alourdit et enlaidit.
Tout
ETRE est rythme autant que structure. Tout en nous et hors de
nous respire. L'intelligence des poumons établit une eurythmie dans
tous les organes du corps et dans leurs interrelations. C'est par
l'échange respiratoire rythmique que l'organisme s'ouvre sur
l'environnement. Tout pulse dans l'univers. Tout respire. Et c'est
sur le modèle rythmé du pulse universel que s'organise la
respiration.
Le
pulse respiratoire s'organise automatiquement en deux temps :
Inspiration et expiration. L'homme, seul biotype pouvant exercer sa
volonté sur ses organes, portera à quatre temps le rythme de sa
respiration. Pratiquée par voie nasale, elle se découpera selon le
rythme quaternaire, selon la technique des chanteurs d'opéra :
-
l'aspiration profonde : vive, puissante, silencieuse ;
-
la rétention abdominale contractive : le temps de l'assimilation ;
-
l'expiration décontractive : libération puissante et lente de
l'air ;
-
la vacuité contractive qui suspend la respiration.
Cette
respiration rétentionnelle dans le recueillement, le silence
intérieur, éveille au dynamisme profond au centre de l'être. C'est
ce calme serein qui triomphe de toutes les adversités, de toutes les
violences. La respiration rétentionnelle est moins une ascèse
qu'une initiation au rythme de la vie . Parmi les techniques
respiratoires rétentionnelles que nous allons proposer, en choisir
définitivement une, afin d'éviter toute confusion et dispersion.
Instructions
pratiques. Exercices sur la respiration biorythmique.
10
- Réaliser, avant tout, qu'on respire, qu'on est sa respiration.
Se concentrer sur sa respiration. La sentir. La vivre. Etre la
respiration du corps, du groupe, de la cité, de la Terre, de
l'Univers.
11
- Etablir un rythme lent et puissant pour bien s'aérer. Le
nombre de respirations et de battements cardiaques est programmé
génétiquement, mais l'homme a le pouvoir de rythmer sa respiration
à sa convenance et de réduire, par exemple, le nombre quotidien de
sa respiration et d'en augmenter la qualité. La respiration
profonde, calme, éclaircit les idées. La quantité et la qualité
de l'air, le rythme de la respiration, conditionnent la qualité de
la santé psycho-somatique, la qualité et la durée de la vie,
augmentant la résistance aux infections. La respiration courte et
accélérée obscurcit les idées. Moins on respire et plus la
respiration est lente et profonde, plus on vit puissamment et
clairement. Il faudrait arriver à respirer sept fois par minute. Ce
qui permet une adhésion puissante à la vie, sans que son énergie
ne soit gaspillée au hasard. Par le fait de cette concentration -
qui devient par la suite, un automatisme, l'on garde ses distances
vis-à-vis des influences parasitaires, ne leur permettant pas
d'influencer la fréquence et la capacité respiratoire.
12
- Le rythme. Nous suggérons les rythmes progressifs suivants. Il
est évident que chacun adaptera le rythme respiratoire en harmonie
avec son identité psychosomatique et suivant l'effet qu'il désire
obtenir.
Rythme :
temps, en secondes
|
||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Inspiration
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
…
|
ou
|
5
|
ou
|
3
|
ou
|
6
|
Rétention
|
8
|
12
|
16
|
20
|
24
|
20
|
2
|
12
|
||||
Expiration
|
4
|
6
|
8
|
10
|
12
|
10
|
5
|
6
|
||||
Vacuité
|
4
|
6
|
8
|
10
|
12
|
5
|
2
|
12
|
Pouvoir
arriver ainsi au maximum de lenteur. S'arrêter dès qu'on ressent le
moindre vertige. Essayer alors de forcer, de retenir sa respiration,
serait la perdre. La rétention de 8 à 32 secondes (soit 8
battements de pouls) développe le pouvoir d'attention et d'intention
(la volonté, la décision)... Le rythme de la respiration devient
progressivement le rythme de l'ensemble psycho-somatique. Car l'on
respire avec tout le corps.
Les
exercices suivants se font debout, assis, ou couché. Assis, les
jambes croisées de façon à ce que le talon gauche ferme l'anus et
le talon droit ferme l'ouverture sexuelle (celle du pénis ou du
vagin).
13
- La respiration abdominale diaphragmatique. Diriger son
attention vers la région ombilicale, plexuelle. Expirer, rentrer la
paroi abdominale et se contracter en collant la colonne vertébrale
au tapis si l'on est couché. Inspirer lentement et gonfler la paroi
abdominale. Seules les parties inférieures des poumons s'emplissent
d'air. La poitrine reste immobile. Cette respiration exerce un
massage efficace des organes abdominaux, stimule la digestion,
régularise les fonctions intestinales...
14
- La respiration médiane intercostale. Diriger son attention sur
les côtes. Les contracter et les écarter. Cette respiration stimule
la circulation vers les glandes environnantes, le foie, la rate,
l'estomac, la vésicule biliaire, le pancréas, les reins.
15
- La respiration supérieure claviculaire. Comprimer sa poitrine
puis soulever lentement les clavicules et les épaules.
16
- La respiration complète. Inspirer, dilater l'abdomen, puis les
côtes puis les clavicules. Retenir. Expirer en rentrant l'abdomen,
contractant la cage thoracique et en abaissant les épaules. Se
retenir vide, le dos collé au tapis. Et recommencer. Cette
respiration a d'innombrables effets. Elle amène la paix, le calme,
la sérénité, la force et la sécurité ; équilibre les fonctions
en régularisant l'activité cardio-pulmonaire ; réduit
l'hypertension artérielle ; approvisionne le sang en Oxygène et en
énergies. Elle immunise contre les maladies pulmonaires, les rhumes,
les bronchites et tout affaiblissement dû à une respiration
déficiente. La peau devient lisse, les yeux clairs, le liquide
séminal concentré, le corps agile, l'esprit serein...
La
respiration claviculaire est le fait de la vie sédentaire. Par le
minimum d'air inspiré, le maximum d'effort exigé, et suite à la
négligence des autres formes respiratoires, elle donne un minimum de
résultats. La respiration intercostale rapide intervient lorsqu'on
est debout ou assis dans une chambre mal aérée. Tandis que la
respiration abdominale, la plus profonde, repose et détend en tout
moment.
Enseigner
aux enfants la respiration nasale complète, c'est fortifier le
biotype humain en le rendant plus résistant, et ouvrir les enfants à
l'intelligence d'eux-mêmes. Si les enfants se négligent en
négligeant leur respiration, ils se prédisposent à toutes les
maladies, à toutes les défaillances psycho-somatiques...
17
- Respirer alternativement par l'une ou l'autre narine, suivant
le principe : inspirer par une narine et expirer par la narine
opposée. Au début, clore l'une des narines par les doigts, en
posant l'index sur le front et en se servant alternativement du pouce
et du médius.
Après
avoir pratiqué et maîtrisé les premiers exercices, et en des cas
bien précis, pratiquer les exercices suivants :
18
- Concentration. Commencer par une respiration complète (cf
16). Puis, en concentrant son attention sur les canaux du nez, en
contractant et décontractant rapidement et fortement les muscles
abdominaux, respirer le plus rapidement possible et le plus
profondément possible, d'abord par les deux narines puis/ou par
l'une ou l'autre narine alternativement, sans retenir le souffle
quand les poumons sont pleins, mais en se contractant quand les
poumons se vident. L'inspiration, la rétention et l'expiration se
font en un même laps de temps, suivant les rythmes 4/4/4/ ou 8/8/8/
ou même 4/16/8/... Cet exercice ne doit pas être pratiqué plus de
3 fois par jour.
Cet
exercice donne de l'énergie lorsqu'on est fatigué. Il charge le
plexus solaire d'énergie, exerce une tension vigoureuse sur les
nerfs, tonifie et nettoie les circuits d'énergie, accroît la
vivacité d'esprit, empêche le corps d'avoir froid, active les
sécrétions gastriques, enraye les rhumes, protège contre les
désordres du foie et guérit les asthmes. La voix devient plus
profonde, harmonieuse, le sang se purifie, l'appétit augmente, la
mémoire et les facultés inventives s'aiguisent...
19
- Rayonner Soleil. Inspirer puissamment, rapidement, retenir en
contractant tout son corps et en se visualisant rayonnant, à partir
du plexus solaire, comme un Soleil intense. Expirer lentement.
Recommencer 3 fois. Les effets psycho-somatiques peuvent être très
puissants, et si nous ne les contrôlons pas, ils peuvent nuire. User
donc modérément de cet exercice. Et uniquement en présence d'un
instructeur-catalyseur qui règlera le rythme et l'intensité
respiratoire suivant les dispositions individuelles ou groupales et
suivant les effets qu'on désire obtenir...
20
- Inspirer (4) Retenir (8) en concentrant sur les glandes
thyroïdes. Expirer (16) par la bouche. Cet exercice stimule les
glandes endocrines et les thyroïdes, augmente l'acuité
intellectuelle et la vivacité d'esprit et corrige l'hypotension. Il
est déconseillé pour les personnes excitables.
21
- Assis, inspirer, expirer 10 fois de suite rapidement et
fortement. Puis inspirer profondément, retenir de 7 à 14 secondes
et expirer lentement. Recommencer 3 fois. Effet dynamisant.
22
- Inspirer par à-coups. Retenir. Expirer lentement. Ces deux
exercices 21 et 22 ont pour effets de guérir l'asthme, les rhumes,
les inflammations du nez, de la gorge, d'éliminer le phlegme,
d'intensifier la chaleur dans le corps et particulièrement de
réchauffer les pieds.
23
- Debout, jambes écartées, inspirer lentement et, lèvres
fermées, les forcer pour expirer en des mouvements brefs, saccadés,
en faisant un grand effort pour forcer le passage de l'air vers
l'extérieur. Cet exercice a pour effets de renforcer l'immunité et
d'empêcher toute contagion, de guérir les maux de tête, les rhumes
et les influenza (grippes), d'expulser, avec l'air vicié, les
toxines psycho-somatiques, les peurs, les énervements . Le
recommencer 3 fois à 5 reprises chaque jour dans les cas graves.
24
- Debout, jambes écartées, bras en avant, inspirer lentement,
plier les bras, ramener rapidement les mains jusqu'aux épaules.
Repousser un obstacle invisible, résistant, avec un grand effort
durant toute la durée de la rétention du souffle. Puis d'un coup,
se pencher en avant et repousser brusquement en expirant. Recommencer
3 fois. Cet exercice accroît la résistance du système nerveux et
donne de 1'assurance.
25
- Debout, jambes écartées, les bras levés, inspirer. Retenir.
Tendre le corps. Se pencher brusquement en avant en lançant les bras
en avant et en émettant un HA! ( non la sonorité vocale mais
un souffle fort). Se redresser et inspirer par le nez. Cet exercice
nettoie les voies respiratoires, réchauffe le corps. Effectué dans
un milieu malpropre, sordide, nauséeux, on se retrouve comme
purifié, toutes toxines mentales éliminées. La résistance aux
influences parasitaires est renforcée. Recommencer 3 fois.
26
- Variante : Couché sur le dos, inspirer, élever les bras en
arrière. Retenir en tendant le corps. Elever les jambes, plier les
genoux, entourer les jambes avec les bras, appuyer les cuisses sur
l'abdomen en rejetant fortement le souffle HA! S'ouvrir en
inspirant. Et, de nouveau, se fermer en expirant. Recommencer 7 fois.
27
- Variante : Couché sur le côté en fœtus, les poumons vides,
inspirer en se détendant et en cambrant tout le corps en arc.
Tourner sur l'autre coté et se replier en fœtus en expirant.
Recommencer 7 fois.
28
- La respiration rétentionnelle imaginative, c'est-à-dire
fondée sur la visualisation, la conscience iconale dirigée vers un
but spécifique, est, à notre sens, la plus importante. Par exemple,
durant l'inspiration profonde, se visualiser comme attirant, de tout
son être, et captant les énergies constructrices présentes dans
l'environnement immédiat. Penser intensément que tout l'organisme
psycho-somatique s'alimente en énergies.
Durant
la rétention, fixer volontairement cette énergie dans tout le
corps, énergisant toutes ses parties, nourrissant, enrichissant le
sang, fortifiant les organes, chargeant sélectivement les plexus,
dynamisant toutes les fonctions psycho-somatiques. Parcourir en
pensée le corps qui se vivifie. Penser qu'il se régénère. Qu'il
revit. Et qu'on rayonne soi-même de clarté, de dynamisme, de
bonheur. Si, en ce moment, on projette sa volonté dans un but
défini, on peut exercer un pouvoir rayonnant irrésistible… Durant
le rejet décontractif, penser intensément soit à l'expulsion des
impuretés, soit à la diffusion de son rayonnement. Durant la
vacuité contractive, penser que le corps assimile les énergies
positives et qu'il est un vide à remplir.
D'autres
exercices respiratoires fondés sur la visualisation, contrôlant et
dirigeant le flux et le reflux énergétique en soi, seront
communiqués plus loin, dans les chapitres ultérieurs. Car tout se
tient, dans un enseignement eurythmique.
29
- Avec l'inspiration, imaginer tous les pores de la peau
absorbant de la lumière. La peau est un deuxième poumon, une
frontière poreuse entre nous et le reste du monde qui nous contient.
Retenir sa respiration. Expirer en s'imaginant irradiant une lumière
métamorphosée, mais aussi belle que la lumière reçue. Penser
aussi partager cette intensité rayonnante.
30
- En inspirant, s'imaginer dilaté jusqu'aux dimensions d'un
arbre. En expirant, se réduire jusqu'à la dimension d'une graine...
ou
L'
INTELLIGENCE DU CORPS
Tout
est faculté de connaître. Tout dans l'homme doit participer à
la connaissance. Et le corps est l'instrument primordial de
l'intelligence. Toute connaissance de soi et du monde à travers le
corps ouvre au plaisir de la découverte et de l'expression, à tout
l'espace d'intelligence et de liberté. La culture corporelle est
engagement total de l'être. Les arts gestuels, chorégraphiques
gymniques ou gymnosophiques, donnent une heureuse dimension au corps,
déliant tout son potentiel de beauté et d'intelligence.
Le
corps n'est pas une défroque, un cadavre à traîner. Et il est
imbécile de vouloir s'en délivrer. Au contraire, il faut lui faire
saisir toute sa puissance de beauté et d'intelligence. Et pour cela,
s'alléger de sa pesanteur et le porter au lieu d'être porté
par lui. Et le faire élan, lieu et lien. On crée son corps à son
image.
Le
corps est éducable, cultivable. Il faut l'entretenir, le mettre en
beauté, le déployer en l'entraînant à pratiquer les exercices
gymniques eurythmiques afin de le rendre souple et élastique, en
pleine vigueur et santé, dans le développement harmonieux de chaque
partie du corps et de l'ensemble. Afin de lui faire atteindre le plus
haut degré de perfection possible. Nous proposons donc une éducation
ou une rééducation corporelle par des exercices-sculptures,
exercices dynamiques qui, en même temps qu'ils assouplissent
l'architecture énergétique habituelle du corps, forment, modèlent
et reconstruisent le corps et le mental en les mettant en relation
avec le sens unitaire du monde. L'organisme est lieu et lien. Scène
unique du monde...
Il
ne s'agit pas d'une gymnastique de dressage ou d'un sport pour les
heures de loisirs. La gymnastique ne s'intéresse qu'au développement
des muscles de la force et de la souplesse, raidissant et gonflant
certains muscles apparents au détriment d'autres. Elle ne
s'intéresse pas à la respiration, à la circulation du sang, à
l'influx nerveux, à la relaxation, à l'éthique dans l'esthétique,
à la maîtrise, à la connaissance. Elle n'a jamais guéri ou
empêché les maladies, les défaillances psycho-somatiques ou les
lâchetés... Et le sport de compétition ne vise qu'à atteindre une
victoire, qu'à battre le rival et non à favoriser un équilibre
psycho-somatique qui se refléterait dans les relations de
coopérativité interindividuelle. Il développe uniquement la partie
du corps utilisée pour la compétition et la performance...
Quant
à nous, nous proposons, à travers les arts gymnosophiques, une
culture du corps qui est une éthique de vie. Elle débloque le corps
de ses habitudes malsaines qui émoussent les sens, des déséquilibres
déformants, bref elle débloque toute une vie vécue au niveau
superficiel. Elle nous renoue avec nous-mêmes, nous fait explorer,
connaître, réveiller, retrouver, découvrir, vivre en poète,
ouvrager en artiste le corps-espace et assurer, affermir ses
pouvoirs d'intelligence. Elle nous fait prendre conscience de sa
beauté, de son habileté, de sa qualité expressive, de toute son
intelligence. Elle nous fait redécouvrir la souplesse, l'intensité
du geste, l'art du mouvement et sa portée. Comment comprendre,
communier, puis comment parler et communiquer avec/par son corps.
On
ne peut séparer l'esthétique de l'éthique, le mouvement de son
sens, la beauté de la compréhension. Les exercices sur
l'intelligence du corps sont une partie intégrante de l'ensemble des
techniques psycho-gestuelles et psycho-mentales eurythmiques. On ne
sépare pas la tête du reste du corps. Tout dans l'homme participe à
la connaissance.
Comment
redécouvrir le corps naturel ? Il est nécessaire de commencer par
le début et de suivre l'ordre donné pour les exercices, à partir
des premières instructions pratiques (1 à 16). Les intervertir, les
dépasser, serait imprudent. Et nous ne saurions être tenus pour
responsables de toute transgression.
Se
mettre à l'aise. S'habiller légèrement, comme nous l'avions déjà
dit précédemment. Cependant, comme vêture, il est préférable de
ne disposer que de son identité humaine, rejetant ainsi tout
artifice inutile. Nudité culturelle synonyme de liberté et de
beauté. (Gymnos, en grec, signifie nu). S'accepter ainsi dans
son intégralité. L'obscène est dans la laideur d'une pensée
difforme, signe de misère, de non-préparation et d'absence de
fierté... Les gymnosophes n'ont pas honte d'être nus. Mais il faut
pratiquer en toute discrétion quand la société ne tolère pas le
naturisme ou le nudisme.
Les
mouvements sont lents et souples. Ils doivent être vécus, venir de
l'intérieur du corps, de la conscience, et s'exprimer à partir du
bassin, nœud de la structure corporelle, des muscles abdominaux
profonds, du centre de gravité. Il faut faire les mouvements
dynamiques le plus lentement possible. Gestes purs qui tendent vers
l'immobilité dynamique. Ce qui requiert une parfaite maîtrise du
corps et de l'esprit.
La
concentration mentale sur les exercices, sur le sens des mouvements
et, accessoirement, sur leur action régulatrice spécifique sur
certains territoires du corps, fait découvrir et maîtriser
progressivement le nœud vitalisant central du corps, le point de
convergence des énergies qui soutiennent le corps, (en art martial
japonais ce que l'on appelle le « hara »), le
centre dynamique - ombilical - de l'individu. Et favorise par le fait
même le contrôle nerveux et la précision des mouvements.
Nos
exercices sont loin des acrobaties des extatiques effrénés, coupés
de toute réalité immédiate et vivant dans le décharnement... Nos
exercices sont simples, construits principalement sur la base des
contractions et des décontractions, des flux et des reflux,
d'extensions lentes et de retour à la position initiale... Tout
mouvement ou posture qui noue et dénoue le corps, est suivi d'un
mouvement ou d'une posture antagoniste.
La
respiration est lente et rythmée. Elle suit le mouvement. Elle ne
fait qu'un avec le mouvement. Tout dans le corps participe à la vie
dynamique du mouvement. Ces mouvements, il faut les réussir avec
aisance, avec le sourire, sans hâte, sans efforts, ni fatigue. Sans
crispation ni raideur. Sans esprit de compétition. Le geste est
repos. Là où il y a tension, il n'y a pas d'art. L'important est
autant la parfaite exécution du mouvement que le désir d'y parvenir
et la compréhension de son sens. L'entrainement se fait en douceur
et progressivement. Tout effort de concentration perçu prouve qu'on
se concentre sur la concentration plus que sur l'objet de la
concentration. Eliminer donc le « il faudrait que je me
concentre, que je concentre mes efforts... ». Jusqu'à
retrouver, par la compréhension, la spontanéité du mouvement. La
conscience et la mémoire siègent dans tout le corps.
Ne
jamais forcer, brutaliser son corps. Il se vengerait. Faire selon ses
possibilités, suivre son propre rythme. Et s'arrêter dès qu'on
ressent de la gène. La durée de chaque exercice ne devrait pas
dépasser la dizaine de minutes. La répétition d'un exercice ne
doit, en aucun cas, être mécanique. Pour en aiguiser l'efficacité
et mener à la perfection du geste, l'exercice recommencé se doit
d'être pratiqué avec la même attention, en parfaite lucidité. Par
la pratique, tout effort finit par disparaître et l'accès à
l'objectif porté par l'exercice est facilité.
Tous
ces exercices gymnosophiques assouplissent l'architecture de la
tension musculaire, la modifiant souvent. Ils reculent par le fait
même les limites de l’élasticité musculaire, rendent les
articulations flexibles même dans un âge très avancé et
favorisent une riche irrigation sanguine et énergétique de tous les
organes, les tonifiant, et évitant toute stagnation. Cure de
jouvence et de désintoxication, ils rétablissent les équilibres
énergétiques, renforcent le système immunitaire et contribuent à
éliminer les troubles circulatoires et respiratoires, les vertiges,
la mélancolie, les insomnies, le surmenage, les angoisses, les
dépressions, l'impuissance et la frigidité, les paresses
musculaires et organiques... Ils rendent au corps toute sa souplesse.
La vie est souple. Le cadavre est rigide. L'art de la souplesse
provoque la disponibilité intuitive, la sagesse instinctive et
l'attention vigilante qui assurent la dynamie de l'être. La pratique
assidue transforme radicalement l'individu. Et la conscience du
pouvoir que l'on a sur son propre corps-instrument procure la plus
grande joie, qui croît à mesure qu'augmente la compréhension.
Chaque
mouvement suscite un état émotionnel correspondant. L'attitude du
corps reflète et souvent conditionne celle de l'esprit. Le poing,
par exemple, appelle la violence. Toute attitude affaissée exprime
le ramollissement du caractère. La tête penchée, le menton tendu
en avant, le corps voûté, soulignent l'avidité et l'esprit de
calcul. On crée son corps à son image. Les mouvements que nous
proposons expriment la vie dynamique moulée sur l'éthique de la
beauté, sur l'espace d'intelligence du monde.
Ici,
nous voudrions manifester notre gratitude à tous ceux qui, en Orient
et en Occident, nous ont enseigné l'intelligence gestuelle et qui
nous ont permis de pouvoir faire fructifier la graine qu'ils nous ont
donné, notamment les chorégraphes inspirés par Martha
Graham.
DE
LA COMMUNICATION NON-VERBALE
(Instructions
pratiques de base des cours d'eurythmique ou de bio-rythmique)
Tout
exercice devrait pouvoir être recommencé 5 à 7 fois, durant 3 à 7
minutes, sans aucune gêne. S'arrêter dès qu'on ressent un vertige
ou une fatigue excessive. Garder le sourire et les yeux calmes,
fermés de préférence. Chacun suit son propre rythme. Les
mouvements sont exécutés très lentement, la conscience restant
vigilante et l'attention dirigée sur la beauté du mouvement, la
souplesse et la grâce du corps, sa puissance d'expression, sa
parfaite eurythmie. Eviter de penser aux effets. Ils sont une
conséquence directe de la parfaite maîtrise d'un mouvement.
Respirer 3 fois au repos, bien détendus, après tout exercice.
Rappelons
les préliminaires - S'allonger sur le dos, décontracté. S'isoler.
Respirer doucement, sans forcer. Se laisser respirer. Prendre
conscience de sa respiration, de la contraction et de la
décontraction pulmonaire, du flux et du reflux de l'air... Puis
commencer la respiration complète en 4 temps : Inspiration /
Rétention / Expiration / Vacuité. Durant chaque rétention,
éveiller ses organes, un par un, en y dirigeant son attention et en
y concentrant son énergie. Commencer par les pieds. Durant chaque
rétention, visualiser fortement que tous les organes se dynamisent
jusqu'à les ressentir rayonnant d'énergie. Variante : commencer par
le cuir chevelu... (cf instruction 2).
Exercices
sur le dos (Cf Planche 227)
31
- En inspirant, étendre les bras derrière la tête, les paumes
dynamisées. Retenir le souffle, tout le corps tendu à l'extrême.
Puis expirer en ramenant les bras le long du corps et en se
contractant, vide de souffle, le dos collé entièrement au tapis.
Inspirer de nouveau...
32
- Enchaîner en expirant lentement et en ramenant alternativement
un bras et une jambe du même côté puis les croiser, puis ramener
les deux ensembles, pliés jusqu'à ce que coudes et genoux se
rencontrent. Rester vide, creusé. Puis se dérouler lentement.
33
- Enchaîner en expirant et en tendant à la verticale un bras et
une jambe puis les deux ensembles...
34
- En inspirant, écarter les
bras et les jambes et les tendre au maximum. Retenir le souffle. Les
ramener dans l'axe du tronc en expirant...
35
- En rétention, soulever bras
et jambes tendus et décrire des cercles avec les chevilles et les
poignets, dans un sens puis dans l'autre. D'abord mains ouvertes et
orteils pointés, puis poings fermés et talons dressés. Cet
exercice fait travailler les chevilles, galbe les mollets et fortifie
les avant-bras...
36
- Faire tournoyer ses jambes comme si l'on pédalait...
37
- Bras en croix, pieds joints, relever les jambes tendues.
Balancer une jambe puis l'autre d'un côté, toucher le sol, les
épaules ne quittant pas le tapis. Ramener à la verticale, balancer
de l'autre côté et recommencer. Puis balancer les deux jambes
jointes tendues en même temps d'un côté puis de l'autre...
(Attention : s'abstenir en cas de problèmes de dos.)
38
- Bras en croix ou en coussin sous la tête, pieds joints, rouler
les hanches vers la gauche, revenir, les rouler vers la droite. Ce
qui développe le fuselage des cuisses.
39
- Faire de grands ciseaux lents puis vifs avec les bras tendus ou
fléchis. Ce qui raffermit la poitrine. Puis faire de grands ciseaux
lents puis vifs avec les jambes. Puis avec les bras et les jambes
synchronisés. Le mouvement s'allie naturellement avec la
respiration. Variante : Se soutenir sur les avant-bras.
40
- Inspirer et plier les genoux vers l'intérieur, la plante des
pieds tournée vers l'extérieur...
41
- Inspirer et plier les genoux vers l'extérieur, aussi haut que
possible, les plantes des pieds accolées. Retenir le souffle. Se
détendre et expirer. Variante : Enchaîner en cambrant les reins.
(cf exercice 51)
42
- Plier alternativement une des jambes et la tenir fermement
contre la poitrine, l'autre jambe restant tendue. Puis les deux en
même temps, en soufflant HA ! fortement. Puis redresser la
tête jusqu'à ce que le front rencontre les genoux... Cet exercice
prévient les déplacements de disques et toute déviation de la
colonne vertébrale.
43
- Retenir son souffle et soulever ses jambes tendues jointes à
10 cm du sol. Relâcher lentement. Puis expirer et se détendre...
44
- Retenir le souffle et soulever les jambes tendues jointes ou
écartées, puis le tronc, les bras tendus. Plier les genoux et
amener les plantes des pieds face à face, les cuisses écartées.
Puis écarter les jambes. Tendre tous les membres et les ramener dans
l'axe du tronc et se relâcher...
Les
mouvements d'étirement et de compression massent tous les organes
internes. D'autre part, la respiration se rythme et se régularise,
le sang s'oxygène, la colonne vertébrale s'étire, le système
nerveux de contrôle et les glandes endocrines rajeunissent, les
toxines s'éliminent. Se développent l'intelligence du corps, la
mémoire, l'assurance de pouvoir sur son corps. Par des exercices
répétés, disparaissent l'anxiété et les insomnies. L'appareil
génital se renforce et les muscles s'assouplissent. Le corps
s'harmonise. La contraction abdominale par succion des parois suivie
de la contraction par gonflement des parois abdominales, exercent un
massage particulièrement efficace sur tous les organes abdominaux et
sexuels (avec pour effets, par exemple, l'élimination des pertes
séminales nocturnes et des désordres menstruels...)
45
- Reporter son attention sur le plexus solaire, centre de gravité
du corps et centre principal de distribution des énergies. Garder
les yeux clos sur soi-même. Exercer la respiration abdominale.
46
- En inspirant, cambrer le buste et rejeter la tête en arrière.
Le corps ne s'appuie que sur les fessiers. C'est le plexus solaire
qui commande ce mouvement de contraction haute. Expirer en se
détendant...
47
- Inspirer. Retenir le souffle en contractant l'abdomen et en
clouant la cambrure lombaire au tapis. Expirer en se détendant. Cet
exercice de contraction sert de base à tout mouvement relevant le
tronc...
48
- Inspirer en passant de la position couchée détendue à la
position pliée. Retenir le souffle et contracter le bassin. Se
soulever, les bras tendus en avant. Expirer lorsque la tête touche
les genoux et que les mains touchent le sol au niveau des pieds. Puis
revenir à la position initiale...
49
- Enchaîner à partir de la position contractée. Relever le
tronc droit et les bras tendus à la verticale. Fermer les paumes et
les tourner vers le visage, se courber en avant en expirant, jusqu'à
ce que les coudes touchent le sol entre les genoux pliés et écartés.
Inspirer en se redressant. Balancer les bras en un cercle complet et
tomber sur les reins, les bras en avant, bien tendus. Continuer le
cercle avec les bras en les amenant derrière la tête. Retenir son
souffle durant tout ce mouvement. Puis, de nouveau, se redresser en
se contractant, les bras à la verticale, dans l'axe du tronc...
50
- Bras ouverts, tête dressée légèrement, se soulever et
redescendre avec des mouvements de bras et de jambes composés... Se
soulever sur un fessier puis sur l'autre...
51
- Ramener les pieds le plus près possible du bassin, se relever
sur les orteils, et, les bras relevés, prendre appui sur les épaules
et soulever le tronc en inspirant. Cambrer fortement. Bien contracter
les muscles fessiers. Puis décrire des mouvements circulaires lents.
Dessiner avec le bassin les chiffres 0, 8, 6, 9. Puis monter et
descendre doucement, avancer et reculer en rythmant sa respiration
Contracter et relâcher les muscles sexuels. Ces exercices
d'attraction et de poussée, de va-et-vient, d'ondulation rythmique
et de roulis renforcent les muscles abdominaux, les lombaires, les
fessiers, les cuisses et les jambes et assouplit les reins...
Inspirer en se contractant, expirer en se relâchant.
52
- Prendre appui sur les bras et les pieds, expirer en se
contractant vers l'intérieur. Inspirer en se cambrant et en formant
un pont voûté, la tête rejetée en arrière...
53
- Rapprocher les talons du bassin et cambrer en se dressant sur
les orteils. Balancer le corps d'avant en arrière.
54
- Balancer alternativement un genou puis l'autre puis les deux
ensembles jusqu’à toucher le sol, sous les genoux.
55
- Tourner les genoux d'un côté puis de l'autre. Faire des
cercles avec les genoux.
56
- Prendre appui sur les fessiers. Relever les pieds. Puis par des
mouvements saccadés, ramener les genoux vers les épaules en
expirant, et les éloigner en inspirant. Puis faire passer plusieurs
fois les mains liées sous les pieds.
57
- Etendre ses jambes et ses bras au-dessus du sol. Basculer sur
les fessiers en gardant l'équilibre. Se balancer légèrement d'une
fesse à l'autre, les jambes d'abord tendues puis les jambes pliées,
le tronc restant droit.
58
- Puis se balancer d'avant en arrière, en maîtrisant le
balancement et en dirigeant le centre de gravité du corps, sans
mouvoir les jambes. C'est l'énergie dans le corps qui joue le rôle
de balancier.
59
- Puis rouler sur la colonne vertébrale, en arrière puis en
avant. Un excellent massage de la colonne vertébrale, qui
décontracte tous les muscles du dos. Rouler rapidement.
60
- Assis, se rouler lentement sur la colonne vertébrale, en
posant sur le tapis vertèbre après vertèbre. Prendre conscience de
sa colonne vertébrale, axe de soutènement de l'architecture
corporelle...
61
- Etendu sur le dos, les bras le long du corps, inspirer et,
lentement, relever le tronc en arrière, vertèbre après vertèbre.
Allonger les bras, les doigts comme appui. Soutenir les hanches par
les mains placées sur les lombaires. Redresser complètement. Le
corps repose sur les bras, les épaules et la nuque. La respiration
est lente, abdominale, ce qui empêche la congestion. Car le sang
reflue vers le cerveau par l'effet de la pesanteur. Le sang arrivant
au cerveau par son propre poids, les efforts du cœur se trouvent
allégés. La pression du menton contre la poitrine empêche un
afflux excessif de sang vers le cerveau.
62
- Dans la même position, pointer les orteils puis les talons.
Porter alternativement un genou puis les deux ensembles vers les
épaules et redresser ensuite les jambes. Puis, les plantes des pieds
accolées, écarter les genoux et les ramener jusqu'à encadrer le
visage. Se concentrer sur son pouvoir de maîtrise. Se dire qu'on a
tout pouvoir sur le corps, qu'il obéit à notre volonté, qu'il se
trouve en parfaite harmonie...
63
- Suite. Relever les genoux et tendre les jambes. Puis les ouvrir
en ciseaux dans le sens latéral puis dans le sens axial. Les
refermer.
64
- Les bras tendus, passer les jambes au-dessus de la tête et,
des pieds, toucher le sol. Le dos s'arrondit. Rester dans l'axe
général du corps. Accentuer le mouvement en relevant les bras.
Ecarter les jambes puis les enrober avec les bras. Les jambes restent
tendues, sinon pliées, suivant la maîtrise de chacun. Puis,
lentement, se dérouler, revenir à la position initiale. Se
relâcher. Se laisser respirer. Ne jamais se relever brusquement. Se
relever lorsque la détente est complète et après avoir croisé les
doigts sur le plexus solaire, paumes vers le haut, puis serrer les
poings...
Cet
exercice est extrêmement bénéfique. Il stimule d'abord l'épine
dorsale, tous les nerfs dorsaux. Puis il stimule particulièrement
les activités du cerveau, développe les facultés mentales et calme
les fatigues cérébrales. Le rinçage cérébral effectué
rafraîchit et développe les circuits cérébraux. Il élimine
l'émoussement des sens, la perte de mémoire, la mélancolie, la
neurasthénie, les dépressions. Il stimule les pouvoirs de
clairvoyance et de clair-audience... Il nettoie tous les organes de
la région du cou (thyroïde, amygdales, oreilles, thymus, etc.) et
les renforce. Il tonifie l'hypophyse, développant ainsi toutes les
potentialités de croissance. Il nettoie et fortifie également tous
les organes abdominaux glandes sexuelles, pancréas, foie, rate,
reins, glandes surrénales. Il élimine tout dépôt de graisse
autour de la taille. Le bas du corps étant soulagé d'un excès de
sang, les organes sexuels se relâchent et, par le fait même, se
renforcent. La puissance sexuelle s'en trouve améliorée. Toute
irrégularité menstruelle est ainsi combattue ainsi que
l'éjaculation prématurée. Cet exercice retarde par conséquent la
sénilité et efface les rides du visage, car il active la
circulation sanguine vers le visage. Le regard s'éclaircit comme les
idées. Cet exercice, d'autre part, soulage des varices, des
hémorroïdes, des irritations de l'utérus, du diabète, protège
contre le rhume, les maux de tête, et toute anémie cérébrale...
Exercices
sur le côté (cf Planche
228)
65
- Repos, sur le dos, inspirer en étendant les bras derrière la
tête, s'étirer le plus possible, enchaîner sur le pont dorsal
droit. Prendre appui sur les mains, les bras de chaque côté du
corps. Soulever le corps, jambes et bras tendus.
66
- Enchaîner sur le pont droit latéral droit, en portant son
appui sur un seul bras, tourner le corps avec l'autre bras,jusqu'à
ce que les deux bras et les épaules soient sur une même verticale.
Reformer le pont dorsal facial puis le pont latéral gauche...
67
- Se détendre en glissant sur l'avant-bras gauche, la main
droite restant devant la main gauche, les jambes tendues. Cambrer,
balancer les jambes tendues en arrière, glisser sur les fessiers
pour se retrouver cambré sur le côté droit. Recommencer plusieurs
fois.
68
- Appuyé sur le coude gauche, projeter sa jambe droite tendue
vers le côté gauche puis la rejeter en arrière. Cet exercice masse
la région pubienne. Recommencer avec l'autre jambe...
69
- Sur le dos, relever les
jambes tendues, tenir les chevilles, plier la jambe gauche en roulant
sur le côté gauche, puis plier la jambe droite en roulant sur le
côté droit. Recommencer plusieurs fois...
70
- Glisser sur l'épaule gauche et se creuser en fœtus en
expirant totalement. Rester en vacuité. Puis se détendre en arc
latéral, bras et jambes tendues. Recommencer plusieurs fois et
rouler sur l'épaule droite. (cf 27). Rouler d'un côté à
l'autre...
71
- Variante : Détendre alternativement les bras et les jambes
libres ou en dessinant un cercle avec le bras libre...
72
- Couché sur le côté, se soulever sur le bras droit et lancer
la jambe droite en arrière. Puis se soulever sur le bras gauche et
lancer la jambe gauche.
73
- Rouler d'un côté à l'autre en ayant les bras et les jambes
tendus. Ils ne touchent pas le sol.
74
- Faire le pont droit face au sol. Repos sur le ventre.
Exercices
à plat-ventre (cf Planche
228)
75
- Enchaîner en étirant le plus possible d'abord les bras en
avant puis les jambes tendues, puis les deux ensembles. Expirer en se
relâchant. Puis se balancer en prenant appui sur le bassin. Porter
son attention sur le pelvis et les vertèbres inférieures. La
pression exercée sur la cavité abdominale nettoie les reins,
influence les glandes digestives et élimine toute constipation. Cet
exercice tend les muscles extenseurs et détend les muscles
fléchisseurs.
76
- Variante : En pliant les bras et les jambes, tirer les bras en
arrière puis les ouvrir. Comme si l'on nageait.
77
- Les mains sur le sol, inspirer, redresser le tronc, se cambrer,
le bassin et les jambes restant cloués au sol. La tête est rejetée
en arrière. L'attention descend du cou jusqu'au bas des reins qui
reçoivent un abondant afflux sanguin. Cet exercice exerce un effet
bénéfique sur tout le système nerveux. Il intensifie la
circulation sanguine dans les organes génitaux et développe la
vigueur des muscles dorsaux et de la colonne vertébrale.
78
- Inspirer en voûtant son corps en équerre puis expirer en se
pliant à genoux...
79
- A plat ventre, amener les bras en V derrière le dos, en les
tirant vers l'arrière.
80
- Les mains aux hanches, soulever légèrement le tronc. Les
jambes sont bien tendues. Le bassin reste le seul appui. Puis se
plier en fœtus face au sol.
81
- Prendre appui sur les bras, renverser la tête et essayer
d'amener les pieds à la rencontre de la tête. Respirer doucement.
82
- A plat ventre, tenir alternativement une cheville avec la main
du même côté et tirer la jambe pliée vers le haut.
83
- Enchaîner en tenant les chevilles des deux mains. Balancer
d'avant en arrière en prenant appui sur le bassin. Diriger son
attention vers le bassin. Respirer lentement. Cet exercice recharge
le plexus solaire. Il stimule toutes les glandes : la thyroïde, le
thymus, le foie, les reins, les surrénales, le pancréas et
particulièrement les glandes sexuelles qu'il renforce et rend plus
actives. Il élimine le diabète, la stérilité, l'impuissance et
tout affaiblissement sexuel, les irrégularités menstruelles,
l'obésité... Il développe la croissance (particulièrement chez
les jeunes) et les fonctions cérébrales.
84
- A plat ventre, inspirer, retenir le souffle et soulever
alternativement une jambe tendue à partir du bassin, le plus haut
possible. Puis les deux jambes ensembles. Expirer en relâchant. Cet
exercice raffermit les muscles fessiers et les reins.
85
- A plat ventre, lever la tête en la tournant à droite puis à
gauche. Ce qui affine le cou.
86
- Lancer alternativement latéralement une jambe derrière la
jambe opposée...
87
- Le buste droit, les jambes repliées, se soulever sur les bras
en inspirant. Balancer et retomber en arrière sur les jambes.
Exercices
sur les deux genoux (Planche
229)
88
- Le tronc droit, inspirer, retenir son souffle, se tendre en
arrière. Serrer les fessiers. Les bras tirant en avant. Expirer en
se pliant en fœtus facial, les bras rejetés en arrière...
89
- Basculer en avant. Le front glisse sur le sol. Et se relever,
les bras tendus dans l'axe du tronc.
90
- Sur les genoux, basculer lentement en avant en gardant
l'équilibre. Onduler le dos et revenir à la position initiale.
91
- De nouveau en position fœtale faciale. Assis sur les talons,
jambes réunies, front au sol, yeux aux genoux. Se redresser en
inspirant. Les coudes restent au sol ou bien les mains se lient
derrière le dos (la main gauche saisissant le poignet droit).
92
- Enchaîner en se redressant, le tronc droit, les bras relevés
droits. Expirer en creusant le ventre et repliant les bras, les
paumes vers l'intérieur. Inspirer de nouveau en cambrant les
reins... Variante avec les cuisses bien écartées...
93
- Prendre appui sur les jambes, les bras sur les hanches, et
balancer le bassin en avant en arrière, puis faire des cercles...
94
- Assis sur les talons ou entre les talons, les bras sur les
hanches ou derrière le dos, se relever en cambrant le pelvis. Tout
le corps suit le mouvement du bassin. Les bras se tendent en avant
pour prendre. Les mains, expressives, prennent quelque chose et, avec
le corps, se replient vers le creux de l'estomac et glissent vers
l'arrière...
95
- Cuisses écartées, le tronc droit, tiré en arrière, balancer
les bras de plusieurs façons expressives.
96
- Tourner le tronc en étendant les bras symétriquement ou
asymétriquement...
97
- Cambrer le tronc et plier en arrière le plus bas possible. Se
relever en se cambrant fortement. Orienter l'attention vers le plexus
solaire. Cet exercice stimule tout l'organisme.
98
- Se renverser en arrière, bras étendus ou prenant appui sur
les coudes. La circulation dans les membres inférieurs est ralentie.
Le sang est poussé vers le plexus solaire. Il stimule et régularise
les fonctions, combattant particulièrement la frigidité,
l'impuissance, les éjaculations prématurées, la sénilité... Se
relever en se cambrant en avant et en se pliant en fœtus.
99
- Assis sur les talons, mains jointes, paume à paume, tirer dans
les mains et fléchir les mains jointes à gauche puis à droite...
100
- Mains jointes devant le
bassin, les relever ouvertes, derrière la nuque. Les doigts restant
liés, relever les bras au-dessus de la tête en tirant fortement en
arrière, les paumes ouvertes vers le haut.
101
- Mains liées derrière le dos, les tendre en arrière et
basculer le tronc en avant en expirant...
102
- Retomber en avant sur les bras, en formant un pont. Expirer en
contractant son dos vers le haut, la tête entre les bras. Inspirer
en relevant la tête et en contractant son dos vers le bas et en
cambrant les reins Cet exercice fortifie le thorax et la ceinture
abdominale et élimine toute fatigue dorsale ou abdominale.
103
- A genoux, exécuter une flexion latérale en tendant jambe et
bras opposés...
Exercices
sur un seul genou (Planche
229)
104
- Les jambes pliées sous les fesses, étendre en arrière
alternativement l'une puis l'autre jambe en relevant la tête.
105
- Puis tourner le tronc et le visage du côté de la jambe pliée
en avant et ouvrir les bras qui forment alors une seule ligne
droite...
106
- Toujours une jambe tendue, l'autre repliée en avant, et le dos
droit, se relever et tourner le tronc du côté de la jambe tendue en
arrière. Faire des mouvements de bras composés...
107
- Les bras derrière le dos, relever un genou et se plier en
avant jusqu'à toucher le genou du front. Puis se tendre en arrière,
les bras se balançant vers l'avant...
108
- (Suite du 102) Enchaîner en prenant appui sur les bras et en
balançant alternativement une jambe puis l'autre, pliée ou tendue,
vers l'arrière en inspirant, la tête relevée. Expirer en ramenant
la jambe et en baissant la tête jusqu'à ce que le genou touche le
front. Cet exercice en particulier augmente la puissance sexuelle.
Exercices
en position assise (Planche
230)
109
- Se replier sur soi-même. Ce repli irrigue de sang les organes
sexuels, le rectum, la prostate, l'utérus, la vessie et renforce
particulièrement les muscles abdominaux latéraux et rectaux, et les
centres nerveux lombaires et du sacrum. Il élimine les troubles
fonctionnels de l'estomac, du foie, de la rate, des reins, des
intestins et combat la constipation, le manque d'appétit,
l'insuffisance hépatique et rénale, les hémorroïdes, le
diabète... Il réduit la graisse accumulée autour de l'abdomen,
amincit les hanches et rend la colonne vertébrale flexible.
110
- Rouler sur les fessiers et rester en équilibre, les jambes
tendues verticalement. Tenir les jambes et les ouvrir. Plusieurs
fois.
111
- Assis, mouvoir les pieds joints dans l'axe du corps. Le dos
reste droit. Tendre les orteils en avant puis les talons...
112
- Relever les jambes étendues à partir des hanches,
alternativement.
113
- Une jambe tendue, l'autre pliée d'abord du côté de la jambe
tendue puis de l'autre, à hauteur du genou, fléchir le tronc du
côté de la jambe pliée. Porter sa conscience sur la colonne
vertébrale.
114
- Les bras et les jambes écartés, fléchir le tronc
successivement sur l'une puis sur l'autre jambe.
115
- Attraper successivement un pied puis l'autre avec les deux
mains. Redresser et inspirer. Cet exercice réduit les hanches.
116
- Jambes allongées formant une équerre, buste droit, toucher le
pied gauche avec le bras droit. Cette torsion fortifie
particulièrement les lombaires.
117
- L'écart facial. Jambes écartées, plier en avant et tenir les
orteils. Expirer à fond. Inspirer en se relevant.
118
- Assis, tenir alternativement avec une main ou avec les deux
mains, un talon puis l'autre et relever la jambe ainsi tenue. L'autre
jambe est soit tendue soit repliée.
119
- Entre ses bras, tenir successivement une jambe puis l'autre
puis les deux.
120
- Tenir ses jambes repliées sur ses avant-bras.
121
- Assis, se creuser en expirant et se cambrer en inspirant.
122
- Rester les jambes croisées devant le bassin. L'effet est plus
efficace si les pieds reposent sur les cuisses. La ligature des
jambes et la pression sur les talons diminuent la circulation du sang
dans les jambes et l'intensifient dans le tronc et la tête. Les
muscles de la région pelvienne ainsi étirés s'assouplissent ainsi
que les articulations des genoux et des chevilles. La musculature des
cuisses et des jambes se raffermit. Les membres se galbent. Cet
exercice, fait dans le calme, clarifie les idées et apaise les
nerfs. Par la concentration, on peut arriver à maîtriser et à
diriger ses émotions. Cet effet est obtenu lorsque cet exercice est
pratiqué sans aucune gêne.
123
- (Suite) L'efficience sexuelle est augmentée lorsque le pied
est serré fermement contre les cuisses et que les jambes se plient
et se tendent alternativement. Placer les mains ouvertes, paume
contre paume, sur la tête ou derrière le dos.
124
- Cuisses écartées, genoux pliés, pieds joints par les
plantes, plier en avant. Les bras couvrent les jambes, les avant-bras
glissant sous les mollets, les mains jointes sous les chevilles. La
tête repose sur les pieds. Cet exercice de l'étoile (hexagramme)
est extrêmement bénéfique...
125
- S'asseoir à nouveau en tailleur, genoux écartés, pieds
croisés, talons hauts, mains énergiques sur les genoux. Travailler
le bassin. Inspirer en relaxant le bassin (pelvis) vers l'arrière.
Expirer en le contractant vers l'avant. Le dos reste droit.
126
- Tendre le bassin puis le tronc puis la tête d'un côté puis
de l'autre. Expirer en se creusant, de face. Inspirer en se tendant
de l'autre côté...
127
- Les genoux très écartés, les plantes des pieds réunies,
élever les bras, paumes ouvertes vers l'avant, en inspirant. Expirer
en se pliant en avant, les bras pliés, les paumes creusées et
tournées vers le visage. Toucher des coudes le sol entre les
genoux...
128
- Contracter le bassin et le décontracter. Les bras tendus
suivent le mouvement du bassin en s'ouvrant, les paumes vers le haut,
avec la contraction en avant, et les paumes vers le bas, avec la
décontraction. Variante en tordant les bras tendus dans les deux
sens, à partir des épaules...
129
- Balancer alternativement sur les fessiers en accomplissant le
même mouvement. Composer des mouvements de bras expressifs...
130
- Les mains liées derrière la nuque, ouvrir les coudes et les
remonter en tirant en arrière. Puis balancer d'un côté puis de
l'autre.
131
- Glisser une jambe repliée en arrière. C'est le bassin qui va
entrainer tout le tronc et les bras. Les bras suivent le mouvement du
bassin. Amplifier le mouvement et se soulever en se tendant au
maximum. Expirer en revenant à la position initiale.
132
- Placer le pied gauche sur le sol devant le genou droit. Se
tendre d'un côté puis de l'autre, en se soulevant et en cambrant le
corps du côté de la jambe repliée. Prendre appui sur la jambe
repliée et le bras du même côté.
133
- Se relever à partir de la position précédente et rester en
équilibre. Changer de jambe et retomber en se contractant.
134
- Assis, basculer en arrière, balancer en avant et en arrière
et s'accroupir, le corps reposant entièrement sur les pieds.
135
- Ouvrir les bras, en gardant cette position accroupie,
contracter les muscles du ventre vers le haut (tous les muscles du
tractus génital, dont le sphincter anal). Puis contracter les
muscles du cou en pressant le menton contre la poitrine. Relâcher.
136
- Balancer sur un pied puis sur l'autre. Puis balancer le tronc
de haut en bas comme un ressort et se relever en inspirant fortement.
Exercices
en position debout (Planche
231)
137
- Debout, s'étirer, monter sur les orteils, essayer d'atteindre
le plafond, et se maintenir ainsi suspendu, en équilibre, souffle
retenu. Puis d'une détente, expirer en contractant le bassin, bras
repliés devant le visage, les paumes ouvertes vers l'intérieur,
creusées, genoux légèrement pliés. Puis de nouveau, inspirer...
Cet exercice renforce l'équilibre de l'axe vertical. Variante :
Retomber les bras de côté en expirant, les relever devant le visage
ou par les deux côtés...
138
- Coudes collés au flanc, plier les genoux en expirant et se
relever sur une jambe en inspirant. Se dresser sur les orteils. La
plante du pied relevé adhère fermement contre la cuisse opposée.
Les bras sont relevés, mains jointes, paumes contre paume. Rester en
équilibre....
139
- Les bras sur la tête ou derrière la nuque, en équilibre,
fléchir le tronc vers l'arrière, puis vers le côté de la jambe
levée puis de l'autre, puis en avant puis de côté; tomber, les
jambes croisées, redresser le corps dans l'axe du tronc, se tendre,
une jambe rejetée en arrière et rester en équilibre. Plier la
jambe relevée, placer le genou relevé dans le creux du genou de la
jambe soutenant le corps et s'asseoir puis se relever dynamiquement.
(cf 133).
140
- Enchaîner en étendant une jambe pliée sur le côté ou en
avant et en se balançant sur une jambe puis sur l'autre. Le buste
est droit. Faire une flexion complète sans bouger les pieds...
141
- Composer, dans cette position, plusieurs mouvements de bras...
142
- A partir de la même position, se dresser sur une jambe, en
arabesque, rester en équilibre, basculer la tête en avant, prendre
appui sur les mains, balancer la jambe relevée haute, la replier,
tomber en se contractant, rester sans souffle et se relever d'une
détente...
143
- Contracter et décontracter le bassin, en expirant et en
inspirant Les bras composent des mouvements symétriques ou
asymétriques. Mains sur les épaules, balancer le bassin
latéralement. Puis décrire des cercles avec le bassin. Puis avec
les genoux joints. Puis avec la tête. Puis avec les bras.
Synchroniser les mouvements rotationnels.
145
- Soulever les jambes tendues à partir du bassin. Puis
synchroniser avec les épaules.
146
- Monter sur les orteils et descendre lentement en pliant les
genoux. Jusqu'à toucher le sol.
147
- Les bras relevés, essayer d'atteindre un objet et de le saisir
par une main puis par l'autre.
148
- Pieds joints, bras relevés, dos droit, inspirer et faire des
flexions latérales, faciale et en arrière, en expirant.
149
- Même position. Mais se plier en se contractant et se détendre
en faisant les flexions latérales, faciale et en arrière, avec le
geste de prendre puis de donner... Expirer en se fermant, inspirer en
s'ouvrant.
150
- Pieds écartés, fléchir de côté, une main caressant la
cuisse, l'autre se tendant par-dessus la tête.
151
- Tourner les épaules jusqu'à voir le talon opposé au sens de
la rotation. Expirer durant la torsion. Ces torsions latérales
assouplissent la colonne vertébrales, fortifient la sangle
abdominale et régularisent les fonctions endocrines.
152
- Casser le corps en deux, complètement relâché. Diriger
l'attention vers le plexus solaire. Onduler le dos sans efforts.
153
- Monter sur les orteils et se tendre en arrière, les bras
tendus en avant. Tomber sur les genoux. Tendre le tronc en arrière
en serrant les fessiers. Balancer plusieurs fois. Se suspendre tendu
puis se plier en avant, le front au sol. Retenir la respiration
durant la contraction en arrière. Expirer en se détendant.
154
- Genoux pliés, bien ouverts, frapper des talons alternativement
puis sauter légèrement en frappant le sol avec les talons. En
inspiration, la tête est renversée en arrière, les bras ouverts.
En expiration, la tête est baissée et les paumes creusées, les
bras croisés devant la poitrine. Contracter le bassin. Variante en
tournant les épaules en avant...
155
- Genoux pliés, coudes pliés, tête basculée en arrière, se
contracter. Le corps forme deux U capteurs des énergies
complémentaires qui se rejoignent au plexus solaire - rayonnant. Se
détendre puis recommencer plusieurs fois. Durant la contraction, le
souffle puissant est retenu.
156
- Jambes pliées, se tendre en avant. Et tourner d'un côté puis
de l'autre, mains en avant.
157
- Tenir les mains liées, se plier brusquement, tendre les mains
entre les jambes, le plus loin possible. Tendre les jambes en
relevant les hanches, garder la tête sur les genoux puis se
redresser, inspirer et recommencer.
158
- Debout sur les orteils, se pencher en avant, plier les genoux,
et tandis que les bras terminent leur cercle, cambrer le bassin et se
relever. Les bras et le bassin forment deux cercles de sens
contraire.
159
- Faire des cercles latéraux sur le même principe. Le bassin va
dans le sens contraire des bras...
160
- Jambes droites, écartées, un bras relevé. Le bras gauche
relevé tourne à droite, descend (on expire), les jambes se plient,
le bras droit prend la relève pour continuer le cercle. Se relever
en inspirant.
161
- Faire tournoyer le tronc dans les deux sens successivement.
162
- Mains liées derrière le dos, relever un genou en se
contractant et baisser la tête. Le front et le genou se rencontrent.
163
- Debout, tenir une jambe avec une main, la tirer vers le haut et
rester en équilibre.
164
- Se pencher latéralement jusqu'à toucher de la main, le sol
devant le pied du même côté. Placer le bras devant le genou.
L'autre bras, tendu, passe par-dessus la tête. Le regarder. Inspirer
en relevant et expirer en se penchant de l'autre côté...
165
- Se balancer en avant puis en arrière. Expirer en se pliant.
Inspirer en se relevant. Puis sauter...
166
- (Suite au 149) Prendre, se plier en fœtus, expirer. Donner, se
détendre, s'ouvrir en inspirant et en sautant le plus haut possible,
avec le sourire. Exercice de libération, l'on se sent, après
l'avoir pratiqué, léger, léger et heureux...
Exercices
à la barre pour danseurs (Planche 232)
Nous
nous contenterons de quelques notations graphiques. Exercices 167 à
183.
Exercices
d'expression des mains et des bras pour danseurs (Planche 233)
Après
les quelques brèves notations graphiques suivantes, (exercices 184 à
229), nous reprendrons nos instructions pratiques.
230
- Debout, jambes écartées, bras tendus, serrer les épaules et
rentrer les coudes.
231
- Mains derrière le dos, les ramener en avant comme pour offrir
un objet...
232
- Elever les bras comme si l'on tenait un globe de cristal...
233
- Faire des mouvements des doigts, de la main, des bras avec la
signification de prendre et de donner...
234
- Effectuer des mouvements avec les bras, synchronisés puis
non-synchronisés, symétriques puis asymétriques, dynamisés puis
non-dynamisés... Debout puis à genoux...
235
- Effectuer des cercles avec les bras en position haute, puis
moyenne, puis basse à ras de sol. Puis avec les épaules...
236
- Ouvrir les mains, les mouvoir devant soi puis derrière soi de
toutes les manières.
237
- Hausser les épaules, l'une après l'autre puis les deux
ensembles, les bras ouverts ou fermés...
238
- Les bras tendus de côté, effectuer des rotations avec les
épaules sans mouvoir les bras ni les mains...
239
- Placer les doigts sur le visage : Sur les yeux, les narines,
entre le nez et la lèvre supérieure, sur le menton, les pouces sous
les oreilles. Inspirer, serrer et relâcher en expirant...
240
- Bras tendus ou pliés, devant soi ou au-dessus de la tête, les
battre en ciseaux, paumes vers le sol puis retournées...
241
- Bras pliés, coudes au flanc, paumes vers le sol, les lancer
brusquement devant soi...
242
- Mains sur les épaules, amener les coudes en avant jusqu'à ce
qu'ils se touchent.
243
- Mains à plat sur la poitrine, doigts joints bout à bout, les
coudes restant sur la même ligne que les épaules, effectuer des
rotations avec les coudes...
244
- Mains tendues le long du corps, paumes en bas, relever les bras
et les redescendre tendus... Synchroniser avec la respiration.
245
- Bras tendus en avant, avancer l'un puis l'autre, à partir des
épaules...
246
- Poings fermés, bras pliés, et genoux fléchis. Tirer les
poings vers le bas et se relever...
247
- Tirer les poings vers le haut, puis l'un puis l'autre.
248
- Serrer les poings, les bras tendus le long du corps. Relever
les poings, fermer les coudes à la hauteur des épaules...
249
- Mains liées bas derrière le dos, les balancer et tourner la
tête dans le sens opposé.
250
- Balancer la tête et la suspendre un instant sur les côtés,
en avant puis en arrière...
251
- Balancer le corps droit de tous côtés...
252
- Une main devant le front, l'autre rejetée en arrière,
balancer le tronc puis les bras horizontalement.
253
- Les bras ouverts, contracter le bassin. Les paumes s'ouvrent ou
se creusent suivant la respiration...
254
- Tête droite, menton
rentré, poitrine soulevée, ventre rentré, pousser les fessiers en
avant et étirer les bras vers l'avant avec le geste d'essayer
d'atteindre puis de prendre quelque chose. Recommencer avec une jambe
tendue rejetée en arrière.
255
- Avec une barre souple ou un bâton, effectuer tous les
mouvements expressifs possibles. Par exemple, tenir le bâton tendu
devant soi, le relever, le passer derrière le dos, effectuer des
rotations, etc.
Exercices
d'expression visuelle
256
- Fixer du regard le point situé entre les sourcils de
l'animateur et le suivre du regard sans ciller. Respirer
régulièrement.
257
- Regarder d'un côté puis de l'autre. Par ces mouvements
latéraux, balayer tout l'espace latéral.
258
- Suivre du regard la ligne qui s'étend devant ses pieds jusqu'à
son front, sans bouger la tête.
259
- Tourner les yeux dans tous les sens en des mouvements
rotatoires lents du globe oculaire.
260
- Opérer des cercles avec la tête en maintenant le regard
accroché à un point fixe.
261
- Imaginer le point situé à la racine du sourcil gauche, à la
naissance du nez, comme lumineux. Sans se laisser distraire, sentir
ce point se dynamiser...
262
- S'exercer à ne pas ciller fait acquérir une confiance en soi
inébranlable. On peut ainsi rendre son regard fascinateur et
insoutenable.
263
- La prise de regard, lors des joutes oculaires, est l'exercice
le plus périlleux et ne doit s'y risquer que celui qui n'a rien à
craindre. Accrocher un regard et lancer une pensée de sympathie si
l'on veut retenir l'attention ou projeter la force d'un désir...
Fixer dans les yeux, bien en face. Généralement par sympathie mais
surtout pour affronter les regards fascinateurs ou de ceux dont on a
à craindre. On devrait alors pouvoir les regarder et les fixer les
premiers, s'opposant ainsi, ipso facto, à toute tentative de
domination ou d'écrasement de l'individualité. Les rapports de
regard sont éloquents. Celui qui regarde en face affirme sa
supériorité, ou du moins, sa clarté et sa ferme intention. Toute
personne devant tout être qu'elle ressent comme étant supérieure à
elle, ne soutiendra pas son regard. Les femmes regardent généralement
plus et mieux que les hommes. Si les regards s'évitent, c'est qu'un
malaise et une antipathie sont ressenties instinctivement. Le corps
ne fait que réagir aux pulsions instinctives d'auto-préservation
bionarcissique.
La
langue
264
- Rentrer la langue, pointe serrée contre le palais, puis la
sortir et la tendre fortement puis la rétracter, la tourner, la
rendre aussi agile qu'une libellule...
265
- Tirer brusquement la langue, crispant le visage, tout le corps
contracté. Ces exercices alimentent les muscles du cou en sang,
nettoyant la gorge et favorisant la robustesse des glandes et des
muscles du cou. Par le massage de la gorge et du larynx qu'ils
effectuent, ils renforcent la thyroïde, améliorent l'ouïe et la
sécrétion salivaire. En plus de la prévention des maux de gorge,
ces exercices libèrent des inhibitions...
Les
joues
266
- Gonfler les joues. Les dégonfler en soufflant à travers une
petite fente entre les lèvres.
267
- Aspirer les parties intérieures des joues...
Les
contractions
Elles
sont très importantes. Elles se pratiquent durant la rétention du
souffle.
268
- Couché sur le dos, aplatir la cambrure des reins sur le sol,
contracter le bassin comme pour écraser le sol avec son dos...
269
- Couché sur le sol, les jambes entre les pieds d'une chaise,
tirer vers l'extérieur. Puis les jambes à l'extérieur, tirer vers
l'intérieur...
270
- Serrer les genoux et écarter les pieds. Puis croiser les
genoux et serrer.
271
- Un pied devant le genou opposé, s'asseoir sur la plante du
pied et l'écraser. Appuyer l'anus sur le talon. Contracter le
sphincter anal en poussant vers le haut. Contracter également les
organes sexuels. La femme, par ces exercices musculaires vaginaux,
raffermit ses muscles et rend le vagin plus étroit. L'homme augmente
sa maîtrise de son énergie sexuelle. Le tonus musculaire de tout le
tractus génital est développé.
272
- Mains en appui de chaque côté des cuisses, pousser pour se
soulever...
273
- Assis sur les talons, les bras plies a angle droit, les coudes
appuyés aux flancs, toucher les épaules du dos des mains ouvertes.
Renverser légèrement le torse.
274
- Ecarter les doigts comme pour une interrogation. Serrer les
poings. Ouvrir et donner. Prendre et fermer.
275
- S 'accroupir, se pencher légèrement en avant, étendre ses
bras lentement, la main tendue en avant, contractée comme une griffe
276
- Bloquer le bras : Par un mouvement précis, concentrer
intensément son attention sur son bras tendu durant quelques
minutes. .. Le bras se cataleptise et se suspend, rigide. Il ne
retombe que lorsque la rigidité disparaît d’elle-même.
277
- Debout, appuyer le poing droit dans la paume gauche et serrer
fortement. Relâcher et changer de main. Elever les bras jusqu'au
niveau des épaules. même exercice, un coude dans la paume opposée.
278
- Debout, jambes écartées, rapprocher puis écarter les genoux
sans bouger les pieds, et contracter fermement.
279
- En station écartée, mains sur les cuisses, les genoux
fléchis, allonger le thorax, pousser dans les aines, tendre les
bras. Revenir lentement à la position initiale debout.
280
- Pousser les bras en avant puis des deux côtés. Le corps est
droit. Les paumes bien ouvertes. Repousser d'abord un obstacle (les
bras sont à demi-pliés au départ puis tendus) en contractant tous
les muscles. Puis l'obstacle devient de plus en plus envahissant et
oblige à reculer. Se défendre en contractant tous ses muscles...
281
- Debout sur une jambe, les jambes et les bras croisés, les
coudes et les genoux se superposant, les paumes face à face,tendre
les doigts comme les serres d'un aigle. Raidir le corps puissamment.
Rythmer la respiration. Puis changer de côté.
282
- Le corps plié, vider ses poumons, contracter les abdominaux
jusqu'à coller la paroi abdominale au dos. Cette contraction guérit
instantanément tout trouble gastrique et intestinal. Contracter les
muscles du tractus génital également dans cette position...
283
- Debout ou assis, ouvrir les épaules puis contracter une épaule
puis l'autre puis en fermant les deux épaules et en contractant le
bassin... Les bras suivent le mouvement décontractif et contractif
général...
Instructions
pratiques pour des mouvements enchaînés d'expression (Planche
234)
Il
ne s'agit pas d'exercices à répéter mécaniquement. Ce sont plutôt
des exercices d'observation de soi et de maîtrise. Il est nécessaire
de se visualiser déroulant le mouvement. Se visualiser rempli de
force et exécutant le mouvement précis prescrit par l'imagination.
Il n'est pas nécessaire de s'observer dans un miroir, quoique cet
instrument s'avère parfois nécessaire pour observer l'esthétique
du corps dans l'accomplissement d'un mouvement... S'observer
constamment comme dans un film au ralenti. Ce qui charge le corps
d'énergies. Ces exercices à mouvements lents accomplis en un seul
mouvement dynamique opèrent un travail constructif inégalable.
Commençons par le plus simple.
284
- Debout. Coordonner la
respiration et le mouvement. Inspirer en relevant les bras, expirer
en se courbant. Plier un genoux et se redresser. Glisser sur le sol
de tout son long puis relever le buste, inspirer, la tête rejetée
en arrière. Faire le pont en expirant, bras et jambes bien tendus.
Plier l'autre genoux en avant et se redresser en inspirant. Expirer
en se courbant en deux à nouveau puis se redresser en relevant les
bras.
285
- Etendu, bras, bras étendus
au-dessus de la tête. Ramener les bras le long du corps, relever
lentement le bas du corps, soutenir les hanches, jusqu'à ce que les
pieds parviennent au-delà de la tête. Balancer sur le dos, prendre
son élan et s'accroupir, les bars entourant les genoux, puis se
lever en relevant les bras le plus haut possible. Puis inverser le
mouvement.
286
- Enchaîner divers mouvements parmi les exercices 31 à 285.
287
- Assis, jambes jointes repliées sur le côté, basculer sur le
dos, un bras glissant le long du corps. L'autre bras dessine un arc
de cercle. Le regard le suit. Ce bras bien tendu à l'extrême dans
l'axe général du corps, se cambrer, la tête tendue en arrière, un
genou dressé. Puis achever le cercle, se replier en fœtus et se
relever...
288
- Debout, se baisser, ramasser une pierre lourde gisant entre les
jambes, tendre les bras sous l'effort, se relever lentement en
inspirant, puis, par une puissante détente de tout le corps et en
expirant fortement, la rejeter loin derrière soi.
289
- Lancer du javelot. S'observer
comme dans un film au ralenti. L'exercice devrait pouvoir se dérouler
durant une minute pleine. Garder la position finale durant une
minute, suspendu au javelot traversant les airs…
290
- Tirer à l'arc. Idem.
291
- Lancer un poids. Idem
292
- Lever poids et haltères. Idem
293
- Nager à plat ventre.
Idem
294
- La course lente. Idem
295
- Faucher du blé. Idem
296
- Casser des bûches. Idem
297
- Tirer une corde. Idem
298
- Grimper sur une corde. Idem
299
- Puiser de l'eau dans un
puits. Idem
300
- Combattre (Karaté - Kendo -
Escrime...) au ralenti. Effectuer chaque geste d'attaque ou de
défense au ralenti comme un mouvement de danse. Les chorégraphies
sont ainsi dépouillées de toute violence.
301
- S'imaginer bloqué dans une cellule étroite, tâtonner sur le
mur, sentir les obstacles... Puis soudain le mur s'électrifie. On
s'électrocute lorsqu'on le touche. Puis l'on trouve une sortie, l'on
déblaie vite, on se faufile à travers la fente, on sort vers la
liberté et l'on court, heureux...
302
- Faire naître un geste, le faire suivre par les mouvements des
membres de tout le corps...
303
- Effectuer des mouvements
composés sur la base des gestèmes chorégraphiques ci-dessous :
Exercices 304 à 322.
*
Hommage
soit rendu ici aux chorégraphes
de la modernité qui ont su marquer leur époque et apporter à
tous les danseurs la beauté renouvelée de l'expression corporelle
la plus parfaite : Martha
Graham, Maurice
Béjart, Alvin
Ailey, Roland
Petit, Merce
Cunningham, Carolyn
Carlson, Angelin
Preljocaj, etc.
Consulter
également le vocabulaire
de la danse classique avec ses pas et ses attitudes codifiées,
ses positions normalisées, ses mouvements et ses expressions
traditionnels.
Ils
n'entrent pas dans le cadre de notre présent cours d'instruction
bien qu'ils fassent partie intégrante des arts gymnosophiques.
Actuellement,
ces arts, dans leur pratique sportive, sont prostitués en exercices
d'agressivité qui visent à dégrader, à détruire l'adversaire,
tout contradicteur, à le punir, dans une relation sadomasochiste.
Dans le climat concurrentiel qui sévit dans le monde actuel, ils
contribuent à développer chez certains un comportement agressif,
une combativité extrême dans la recherche de la victoire sur
l'autre à tout prix. Et donnent l'illusion de s'accomplir en
s'affrontant aux autres - les adversaires. Pour d'autres, ces arts
servent d’exutoires à leur agressivité accumulée, à leurs
pulsions agressives instinctuelles non-exprimées. L'espace sacré du
dojo devient salle de cris de haine et le tapis un enfer...
Traditionnellement,
les arts martiaux développent les qualités de présence à soi, de
paix intérieure, de puissance dans la souplesse psycho-somatique,
d'efficacité par la maîtrise de gestes fulgurants servant à la
préservation de soi, de résistance à la souffrance et à toute
adversité éventuelle, de mépris de la mort, et surtout de respect
infini du partenaire considéré comme un autre soi-même... Bref les
qualités aboutissant à une affirmation de soi claire, nette, sans
entraves, chacun devenant soi-même son propre maître, sa propre
arme dynamique, toujours disponible, prête et sans peur. En fait,
les pratiquants sérieux des arts martiaux détiennent le moyen de
n'avoir jamais à se battre. Par la certitude, l'assurance imparable
de leur puissance et leur confiance en eux-mêmes. Cette confiance ne
s'acquiert pas en une heure. Elle exige, comme tout art, un
apprentissage long, difficile, patient et tenace.
Dormir
c'est récupérer, recharger ses batteries. Le sommeil est donc une
nécessité pour l'organisme. Les heures de sommeil, grâce aux
exercices d'arts gymnosophiques, se trouvent allégées. Le sommeil
est calme et l'on se réveille en excellente forme. Avant de
s'endormir, se concentrer sur sa nuque. Et lever les globes oculaires
vers le haut. Diminuer la tension artérielle en se visualisant
dormir en paix profonde...
SE
DANSER
« La
cérémonie immédiate. »
Alain
La
vie est mouvement. Se signifie par et dans le mouvement. Et la danse
unitaire est danse de vie, danse cosmique, universelle. A travers une
lente découverte du sens et du mouvement, la danse unitaire exprime
la genèse. Toute genèse. Celle de l'être-univers, comme celle de
l'être-individu, de tout biotype, de son développement de la graine
à l'arbre, du point au cercle à la spirale dynamique. Les pulses.
Le devenir universel ou particulier à travers les multiples
transformations. Toutes les expressions dynamiques de l'être-vie.
Union
des mouvements et des rythmes de l'être individuel - le danseur,
avec les mouvements et les rythmes de l'être universel. Pouvoir et
processus d'identification, la danse est donc initiation à une
existence sacralisée. Le danseur relie en son creuset toutes les
dimensions de l'être-vie. Ce qui définit la religion. Redécouvrir
ainsi l'aspect sacré, intérieur, de la danse qui devient dès lors
une quasi-mystique. Nous sommes loin du show, du faste, des
paillettes, de l'accessoire décoratif et purement sensuel.
L'impulsion originale du danseur guide son interprétation de la vie,
bien au-delà de la sensibilité visuelle. Le danseur allie le vécu
- son vécu existentiel - et le sens à la clarté de la forme,
unifiant connaissance, expérience et esthétique gestuelle.
Le
geste se signifie de lui-même, réalisant la beauté, la véracité
d'un sens. La main, le visage, le corps, tout exprime, témoigne de
l'intention, de l'émotion vécue. Sans être un rébus... Comprendre
c'est ressentir et pouvoir exprimer clairement. L’exécution de
tout mouvement se fait doucement, au ralenti dynamique, dans la
simplicité et la sûreté, l'économie du geste, la moindre dépense
d'énergie gestuelle. Et le silence intérieur qui réalise le vide
en peinture, le silence en musique, l'ellipse en poésie, réalisera
l'immobilité dans la danse.
Tout
mouvement se fait sans hésitation, sans possibilité de moindre
correction. Le moment est unique, incapable d'être effacé. La danse
est jaillissement de l'instantanéité. Elle enregistre
instantanément un moment unique d'authenticité, de vérité, et en
formule la magie. L'instant-éternité d'une présence hors temps,
hors espace.
La
danse, dès lors, signifie danser la vie, danser le sens de la vie,
danser sa conception de la vie et enfin danser sa vie. Ouvrant la
danse, le corps du danseur nage dans sa vie. Seul l'artiste danseur
chorégraphe saisit, comprend, vit et communique l'intimité de la
réalité, source, fleuve et lit du fleuve. Bois, flamme et feu.
Graine, Il devient arbre et fruit. Sève qui transmue sa propre
matière en matière universelle. Il est l'univers vivant dans et par
son propre corps-creuset. Telle est la substance de son art.
Ainsi
la danse est-elle donc intuitive, non intellectuelle, non
sentimentale et non mécanique. Elle est surgissement d'une pleine
présence à soi et au monde. Le danseur ressent et agit avec/par son
corps-espace. Pleine présence à l'intelligence existentielle. Le
vivre dans son entière réalité.
La
danse tendait, dans les dernières années, à la projection des
conflits irreliés et neutralisés, des angoisses, des obsessions,
des brouillages et des bavardages incohérents et massifs, en un
défoulement chaotique théâtralisé, s'arrêtant à la sensation
primaire, au jeu, au jeu des formes et au divertissement, spectacle
théâtral où l'on assiste à des performances qui ne sont que de
froids exercices... Bref, une danse coupée du sens de l'être, du
sens de la vie. Sa technique est basée sur la répétition
machinale, l'érudition et le procédé. Nous, nous préférons la
danse comme prétexte et preuve de la pacification de l'individu,
preuve de son intelligence de l'univers, de sa cohérence, et preuve
de sa propre créativité... Un mode d'expression et de communication
relié à l'être-vie. Une transfiguration de l'intelligence de la
réalité vécue en intelligence d'expression chorégraphique. Il
s'agit d'une culture qui n'a qu'un projet unique : Vivre et
universaliser son être. Nous disons ainsi la solitude du danseur et
sa dimension religieuse ou mystique, de solidarité universelle. Le
danseur est élan et lien. Il l'atteste par son art.
La
danse unitaire exige une forte personnalité. D'abord pour pouvoir
ressentir la pleine valeur du répertoire gestuel et l'intégrer.
Pour pouvoir s'exprimer personnellement, non exécuter une partition
décidée par d'autres, c'est-à-dire s'exprimer sans le secours
d'aucun chorégraphe, étant soi-même son propre chorégraphe. Et
surtout, surtout, pour ne pas s'exhiber, se donner en spectacle,
étaler sa virtuosité et rechercher les applaudissements. Par ce
moment de beauté et de métamorphose, réinstaurer enfin la primauté
de l'individu, la pleine solitude du danseur-créateur, ainsi que sa
solidarité universelle...
1)-
a)- D'abord méditer longuement, en silence, sur son vécu
individuel, sur l'univers, ses puissances, sur les relations
dynamiques entre les êtres, sur les valeurs profondes, secrètes
souvent, des relations visibles et invisibles de l'univers, sur
l'harmonie, sur une musique, sur un chant, etc. Etre sans passé,
nouveau, disponible à l'instant, prêt à découvrir, à ouvrir un
sens, à s'inventer...
b)-
S'identifier à une émotion vécue ou imaginée (autrement vécue),
un avènement, une intuition, une musique, un chant, une idée, une
loi universelle, une relation dynamique, un poème... S'échanger.
Puiser son inspiration aux sources vives de la réalité. Toute la
réalité, familière ou mystérieuse. Le thème ne sera jamais qu'un
prétexte pour le danseur, un élan. La danse seule est son essor et
son but. Et la danse c'est lui-même en question.
2)-
a)- Se retirer en une salle close, calme, ou dans un espace naturel
calme, pour le mûrissement de sa démarche.
b)-
Méditer sur son adhésion, son identification, sur la manière de la
transcrire gestuellement, sur les possibilités d'expression. Comment
le rêve surgira-t-il de soi ? Comment associer les concepts, les
émotions et les gestes qui les expriment ? Comment capter l'éternel
dans le temporel ? Les exigences de la forme exaltent. Tout geste
implique un choix lucide. Et se séparer de son corps par tout son
regard pour mieux l'ouvrir de l'intérieur. Oublier ses études
académiques, se libérer de toute compétence théâtrale ou
chorégraphique précédemment acquise.
c)-
Décider des mouvements de base, des gestèmes, des éléments
gestuels différentiels les plus expressifs, de leur combinatoire.
Pour une transposition qui soit une transfiguration (non une
démonstration). On ne cherchera pas à persuader par les effets de
réalité et à faciliter l'identification. Plutôt, on essaiera de
faire accéder le spectateur au réel vrai, tel que ressenti et
exprimé par son émotion et sa geste... On s'en remettra pour le
déroulement chorégraphique à l'inspiration, à l'impulsion
créatrice du moment, tout en restant en liberté surveillée. Ce qui
exige une connaissance approfondie de son génie personnel. L'unique
source restera son propre cœur. Sinon, la gestuelle ne sera qu'une
jonglerie.
3)-
De la poésie à l'art concret. Dans l'extrême nudité
intérieure, se déplier en un lent rituel. Se déployer danse,
rituel dans un sanctuaire. Donner vie et sens. Représenter et
refaire l'univers. Exprimer sa propre représentation de la réalité,
livrer un sens de la vie dans une inépuisable richesse
d'interprétation. Formuler sa démarche sobrement, en exécutant
lentement et sans retouches, et se concentrant non plus sur les
mouvements et leur continuité, sur le souvenir de ce qu'il faut
faire ou ne pas faire, mais sur leur sens vécu, aboutissement de la
méditation. Et tendre vers l'immobilité dynamique, pure beauté.
L'espace n'est pas éclaté mais ramené à soi; le danseur est
l'espace, source vive qui se développe librement selon sa logique
propre. Et, de l'espace même de l'ouverture gestuelle, va germer la
signification, au croisement du temps et de l'éternité. Chaque
danse est la création d'un nouvel univers.
Et,
au bout de sa trajectoire, le danseur se replie dans son silence...
Prolongement intime de son chant.
La
danse donc comme processus incessant d'auto-découverte,
d'auto-révélation, d'auto-célébration. Comme acte de recréation,
procédant de la pure nécessité intérieure. Le danseur se
confronte, se redécouvre, se recrée - à partir de son propre
corps., comme relation unique au monde. Comme méditation sur
l’instant-éternité. Comme présence du monde en soi. Comme
communion. Comme avènement d'une vérité existentielle, dans la
simplicité.
Unité
de l'inspiration, de l'intégration et de l'expression. Le hors-temps
vécu dans la durée. L'artiste se fond avec/dans sa gestuelle, se
réalise, s'accomplit en elle et accomplit en lui-même tout
l'univers. Tout est un et tout se tient. Solitaire et sans
accoutrements, le danseur structure son espace corporel et remplit
l'espace en lui et autour de lui de toute son intelligence gestuelle.
A travers laquelle il exprime, communique et partage son expérience
unique non recommencée et non renouvelable.
De
préférence loin de tout public, sauf, occasionnellement, des
intimes. La danse reste vivante devant un public ou en son absence.
Reliant leur regard au déroulement de sa geste, leur être à son
être, les spectateurs, à travers cette expérience visuelle unique,
sauront communier avec le danseur et s'y relier durant toute cette
cérémonie communautaire immédiate, le rencontrant dans sa
véritable identité et dans son expérience communielle unique et
non renouvelable. Et, à travers lui, se découvrant eux-mêmes,
découvrant l'universelle réalité, l'appel de la vie, l'élan
biologique, et enfin s'augmentant de beauté, de sérénité, de
plénitude. Et autant le danseur se donne à sa danse, sans divertir
de l'essentiel, autant la danse se donne comme plénitude
communielle.
Le
danseur est le creuset et le lien qui relie la dimension charnelle de
l'intelligence à la dimension des mystères dévoilés. Graveur
d'intensités, il est le (nouveau) prêtre consacré du Temple. Un
re-créateur d'absolu.
La
chorégraphie unitaire d'expression et de stylisation thématique se
base sur certains motifs mélodiques, un bref répertoire de gestèmes
sériés, accordés dans l'affinité, ritualisés, et dont la trame
doit être nécessairement maîtrisé. Les thèmes principaux et
leurs développements gestématiques (chorégraphiques) seront puisés
dans notre descriptive de la valeur expressive des nombres, des
phonèmes, des signes idéographiques, des métaphores érotiques et
mythologiques, des psychodrames, etc.
L'indispensable
vocabulaire de la chorégraphie unitaire se base sur le code
universel suivant :
1
- Le centre plexuel est le centre de gravité du corps.
2
- Tout mouvement s'exprime à partir de ce centre, venant de
l'intérieur.
3
- La contraction et la dé-contraction forment le double mouvement de
base par lequel tout être respire, se déplie et se replie, s'ouvre
et se ferme, donne et reçoit...
4
- La respiration suit le rythme : Inspiration pour l'élan, le flux,
et expiration pour le reflux, le repliement. Et rétention durant
l'immobilité.
5
- La danse doit rythmer les rapports de pulsations entre les
différents organes et entre l'individualité et tout ce qui est
extérieur à elle. Jusqu'à l'identification.
6
- Tous les mouvements du corps auront pour but de réunir les
opposés. Par exemple les deux bras, les deux épaules, les bras et
les jambes, ou bien encore la tête, exprimant le détachement,
l'amour, la tendresse, et le coccyx ou le bassin, exprimant
l'attachement, le désir, la force...
7
- Le danseur va du point au cercle à la spirale. Du 1 au 10.
8
- Le tournoiement spiraliforme exprimera, par exemple un ballet
d'atomes animé par le chant correspondant de phonèmes expressives.
La rotation est circulaire et se développe axialement, le corps
s'élevant à la verticale par rotation axiale.
9
- Les mains sont les antennes du corps. Elles suivent le mouvement
plutôt qu'elles ne le créent... Parmi les différentes positions,
remarquons la suivante : Par la main droite ouverte et tournée vers
le haut, recueillir, puis intégrer ce qui a été recueilli en son
centre plexuel, puis redistribuer, répandre par la main gauche
ouverte, tournée vers le bas...
10
- Lorsque les mains sont réunies symboliquement, former avec les
pouces et les index joints, une forme ovoïde pour la femme et
triangulaire pour l'homme.
Dans
les exercices d'identification, l'on observe, d'abord, en s'intégrant
dans tel milieu, puis l'on montre, par la transfiguration gestuelle,
expression-source, toute l'intelligence de son identification. Nous
proposons les quelques exercices suivants et tous les exercices
indiqués au premier chapitre. Les pratiquer sans chercher, par le
déploiement de l'activité dramatique, à atteindre des effets de
réalité.
323
- Découvrir un élément, s'y identifier (un arbre, un ruisseau,
un oiseau, le feu, la pluie, le verre, la prison, la liberté,
l'amour, etc.) et l'exprimer sans perdre son identité au profit de
l'élément, mais plutôt en recouvrant son identité de celle de
l'élément. Et en restant dans le concret, de toute sa tension. Le
mouvement général du corps doit correspondre à la personnalité de
l'élément, à son espace, à son rythme... (Se souvenir du
Boléro
de Ravel chorégraphié par Maurice Béjart et dansé par Jorge Donn
ou Sylvie
Guillem ou Maya
Plisetskaya)
324
- Découvrir une rencontre entre deux éléments (l'eau et le
feu, le lierre et l'arbre, l'acier et le verre, le savon et l'eau, un
animal et une plante, le corps et la tempête, l'homme et la femme,
l'abeille et la fleur, etc.) et exprimer les interactions et les
différents niveaux de relations entre eux...
325
- Se voir dominé par un élément et chercher à s'en
débarrasser.
326
- Exprimer l'écoulement du jour ou de la nuit, ou des deux
successivement, et la dynamique qu'il provoque en soi-même et sur
les différents existants...
327
- Exprimer l'apprentissage du vol par les oiseaux et la liberté
de voler. Exprimer les tentatives de l'homme de voler.
1)-
Danses folkloriques et sportives
La
danse
folklorique garde toute la saveur des ethnochorégraphies. Nous
apprécions les performances spectaculaires de certaines troupes à
la mécanique bien huilée. Face à la chorégraphie individuelle que
nous venons de décrire, la danse folklorique reste, pour nous,
l'expression la plus authentique de la vie communautaire. Elle est
joie et l'on ressent, à la pratiquer, toute la chaleur culturelle
des traditions vivantes. Les danses
sportives,
en couple, ou individuelles comme le Hip-hop, reflètent la diversité
dynamique des styles musicaux et des rythmes. La danse
sensuelle ou érotique, quant à elle, danse des sept voiles ou
danse du ventre, répond au besoin de parade amoureuse et
d'identification sublimée par la beauté des danseurs.
2)-
Théâtre
Un
mot sur le théâtre. A l'heure des bilans, si nous constatons que la
plupart des formes théâtrales essayées durant ces dernières
années n'ont pu satisfaire leur public, c'est que le théâtre
s'échinait et s'égosillait dans des expériences-spectacles sans
réelle portée. L'engagement dans le délire s'évaporait en
sarabande. Les pièces, sources taries, éclataient en... pièces, en
une suite de bribes, de bruits et de fureurs, un mélange confus de
cris, de grimaces et de pitreries, de contorsions, de distorsions, de
mouvements improvisés sans attaches. Duperies et leurres, comiques
ridicultes, gauches parades de couples ou de trio biaisées pour
éviter les affrontements réels. Et l'absurde le disputait à
l'amusement de spectateurs naïfs jamais repus de fadaises... Théâtre
braillé - passe inconséquente d'absurdistes, théâtre sans
dignité, sans finalité, banalisé et sans portée. Les efforts des
comédiens n'ont porté que des fruits amers.
Ce
théâtre de récréations ou de faux engagements n'a pas notre
préférence. C'est pourquoi, nous ne considérons valable, en
définitive, que l'expression théâtrale du danseur qui nous livre
son expérience intime de la réalité, sa création unique, qui nous
lie à sa geste sereine et qui nous réunifie, fécondés dans un
moment de pleine beauté. Le théâtre chorégraphique est acte,
initiation à l'intensité d'être. L'acte théâtral est foudroyant
dans son mouvement, ses effets vocaux et visuels... Mise en scène de
la vie, rituel - avènement qui sème de semences fécondes...
L'acteur-danseur s'incorpore des états de conscience, sans porter de
masques... Il s'exprime sans se gommer. Car c'est lui le compositeur,
l'auteur et le chant...
Pour
aborder les exercices des étapes ultérieures, il nous faut, au
préalable, atteindre un certain équilibre psycho-somatique. La
pratique méditationnelle est un élément important pour la
clarification des idées, première étape pour atteindre l'équilibre
psychosomatique prouvé par une assurance de caractère et une
confiance en soi inébranlable.
La
méditation est un état tout à fait différent de l'état hypnoïde
autogène, de l’auto-induction hypnotique, de la somnolence, de la
rêverie, d'une détente mentale incontrôlée aboutissant à une
imagerie désordonnée, de l'auto-analyse, de l'extase ou de la
transe. Il ne s'agit pas d'un état hypovigile mais d'un état
conscientiel serein, soutenu par une attention vigilante continue.
C'est un continu de veille, un niveau élevé de vigilance contrôlée,
une concentration sans tension, sans effort volontaire. Le méditant
est un témoin actif développant une continuité de personnalité
dans la vigilance lucide. L'esprit abandonne sa pesanteur, son
dogmatisme, et devient léger, clair. Il arrive à distinguer le
relatif du permanent et comprend que le permanent est la condition du
relatif...
La
méditation suppose donc le contrôle absolu de son impulsivité, la
déconnexion de toutes les attaches parasitaires qui dispersent
l'attention, de l'effort volontaire qui limite ou supprime
l'enchaînement des associations iconales spontanées. La méditation
augmente le pouvoir de s'isoler de ce qui ne nous plaît pas et de
s'immuniser contre certaines perturbations (impatiences, bruits,
odeurs agressives...). A la limite de la pratique méditationnelle,
l'attention intense, continue, concentrée, fixée sur une image ou
un son par exemple, exerce un réel pouvoir de déconnexion. Aucun
stimulus n'atteint plus le cortex cérébral. Aucune réaction ne se
manifeste, même les brûlures n'influencent pas le cerveau. Le tracé
de l’électroencéphalogramme ne montre aucune perturbation. La
pression artérielle baisse, ainsi que le tonus musculaire. Le rythme
cardio-pulmonaire ralentit.
Préalables.
Se laver mains et visage. - Pratiquer au grand air, dans les
montagnes, les vallées, les forêts, ou bien dans une chambre calme,
dans un cadre harmonieux, tranquille. La mer, les cours d'eau
dispersent l'attention. Regarder plutôt un feu, il fixe l'attention,
la concentre, apaise l'intellect rationnel et stimule l'imagination.
- Assis de préférence, en tailleur, le corps très droit,
calmement, les lombaires cambrées, la colonne vertébrale dans le
plan vertical Terre-Ciel, le menton rentré, la tête relevée
claire. Le nez et le nombril sont dans le même plan. La bouche
fermée, les dents se touchant, la langue au contact du palais. Les
commissures des lèvres légèrement relevées. Les yeux ouverts, le
regard fixé à environ un mètre droit devant soi. Les mains se
rejoignent à la hauteur du nombril, la gauche ouverte sur la paume
droite, avec un contact léger des pouces.
S'éclairer
du but à atteindre par la méditation. Ecarter tout ce qui est
étranger à cet objectif. Puis se relâcher totalement, se détacher
de toute ambiance... Méditer c'est se rassembler en soi, s'habiter.
Entrer dans le silence, présence entière à soi, conscience du
plein-être. C'est un état, une dynamique de présence au monde.
Sans se détacher des autres mais, au contraire, en être solidaire,
percevoir et comprendre l'unité de tout et se vivre lien. Durant le
sommeil, on oublie totalement son existence. C'est après le réveil
qu'on sait avoir dormi. Durant la pratique méditationnelle, au
contraire, on reste vigilant, éveillé - mais sans tension, relâché,
confiant, pratiquement dans l'état physiologique du sommeil.
La
pratique assidue de la méditation élimine la confusion,
1'impatience, l'anxiété, l'avidité insatiable et les frustrations,
l'envie famélique et la honte, l'indolence et l'apathie, les
jalousies, la dissimulation, les soucis et les gémissements, les
complaisances et l'amertume, les injustices, la dureté, les
susceptibilités, les peurs, la fièvre des prêches et les
fanatismes, la dispersion et toute agitation conflictuelle. Tout ce
qui nous submergeait...
Méditer
c'est faire silence. Le monde actuel souffre de tumulte, est malade
de tumulte. Les gens parlent trop, écoutent peu. Les cerveaux se
suralimentent et s'engorgent de fadaises et de futilités. Partout
des conflits d'idées sans racines, d'opinions incertaines, de
proclamations, de vanités... La parole vaine, parasitaire, est
preuve de faiblesse, le silence preuve de force. La vérité
d'ailleurs, pour être atteinte, ne peut se communiquer que par et
dans le silence. Toute autre forme de communication risque les
malentendus... Méditer, enfin, c'est ne laisser personne penser à
sa place. Car ce que l'on est, personne ne peut l'être à notre
place.
Penser
est un acte vivant qualitatif qui progresse en spirale. Il postule
l'exigence de tout voir, de tout comprendre et de pouvoir tout dire.
Des deux plans de pensée : le discursif, la connaissance
intellective rationnelle, - et le suprarationnel, nous exercerons
maintenant le premier. L'espace intellectif assure la compréhension
des relations organisationnelles entre les éléments fonctionnels
d'un ensemble La raison est une méthode exigeante qui oblige
l'intelligence à s'augmenter par son exercice. Elle s'initie par
l'apprentissage aux interrogations.
On
ne connaît l'univers qu'à la mesure des questions qu'on se pose.
Et pour poser les questions ouvrant aux réponses logiques, il faut
chercher en soi. Et la route peut être très longue. C'est pourquoi,
dans nos travaux, mieux que de donner des réponses toutes prêtes
nous donnons à penser, plutôt, défiant le chercheur, l'obligeant à
s'interroger lui-même, à se poser la question la plus incisive, à
la vérifier, à découvrir enfin par lui-même la réponse. Et, de
question en question plus pertinente, découvrir en soi-même, par
soi-même, sa réponse logique tellement attendue et qui ne se trouve
nulle part ailleurs qu'en soi-même. Car on ne poserait pas de
questions si la réponse n'était pas déjà au fond de soi.
L'animateur aide seulement à la faire ressortir, à déblayer le
terrain. Chacun est la conscience de toute question et de toute
réponse.
Durant
cette ascèse intellectuelle exigeante, chacun est son propre
adversaire et sa propre logique. Toute question suscite une autre
question. La question étant toujours la seule réponse jusqu'à
arriver à la réponse expérimentale, souvent bien au-delà du dire.
Il faudrait savoir poser la bonne question, par réductions
successives, sans gaspiller son énergie en tournant en rond et
plonger dans la logique sans crainte. Le lâche seul craint la vérité
car il n'est pas capable de l'assumer. La vérité éblouit. Chaque
question posée répond à une confusion. Elle recherche la clarté.
Elle met sur la voie, éveille des échos qui dénouent les illusions
auxquelles on s'accrochait, libèrent des conceptions figées, trop
conventionnelles, académiques, toutes relatives... Elle oblige à
creuser, à aller au fond des logiques jusqu'à réfuter
systématiquement ce qu'il y a à réfuter. Par la sérénité de
l'humour et du doute. - Vertu tonique de l'ironie et du nihilisme
nécessaires afin de remonter jusqu’à la racine des questions et
des réponses. Le doute, certes accablant, est le préalable
essentiel à toute découverte.
Ainsi
toute réponse à une interrogation vient-elle d'elle-même au moment
le meilleur. Lorsqu'on est prêt. Lorsqu'on arrive à éprouver que
la connaissance n'est pas seulement un savoir intellectif rationnel,
ou une lente accumulation de savoirs ou de réponses partielles.
S'empiffrer de déductions ne sert à rien, ne mène à rien dans la
recherche et l'expérimentation des fondements. Mais le chemin,
quelles que soient les distances parcourues et l'état des sentiers,
nous mène au but qui n'est atteint que lorsqu'on arrive, enfin, à
éprouver la nécessité d'expérimenter de l'intérieur toute la
réalité - cette réalité certes concevable rationnellement, mais
que toute descriptive risque de corrompre, sinon de fausser, ce qui
rend tout commentaire qui la concerne parfaitement inadéquat.
Le
processus interrogatif de la pensée rationnelle à travers la
pratique méditationnelle est la voie la plus difficile et la moins
pratiquée. Elle favorise l'acuité mentale, ouvrant à une saisie
immédiate des relations. L'intelligence remonte la chaîne des
causes et des effets. Sans dévier. Sans dérailler et sans
s'assoupir. Dans une compréhension claire qui organise la fonction
intellectuelle - sans aucune rigidité. L'esprit restant éveillé,
actif et souple. En humour.
Pour
pouvoir cesser de penser rationnellement et atteindre la conscience
supra-rationnelle, il faut, au départ au moins, être capable de
penser. (On ne peut cesser une chose qu'on n'a jamais faite.) La
pratique méditationnelle aide à y arriver.
L'introspection
guidée pour une intelligence claire commence par l'étude des
processus de pensée puis par les interrogations fondamentales. Il
est nécessaire de se connaître soi-même d'abord pour pouvoir
prétendre connaître les autres et le monde.
328
- Sans diriger son attention, observer simplement le cours de ses
propres pensées, leur surgissement, leur tissage, leur disparition
et leur remplacement. Sans penser à penser, sans réfléchir à la
réflexion. Ne pas chercher à arrêter ses pensées - on n'y
parviendra pas. On ne peut se libérer des processus mentaux. Les
pensées passent et tarissent d'elles-mêmes. Dans une eau agitée,
la boue se trouve à la surface. Dans une eau tranquille, la boue se
dépose d'elle-même.
329
- Orienter le processus de la pensée. Susciter une pensée. En
suivre consciemment tous les développements avec une attention
soutenue, jusqu'à son ultime conclusion. Par exemple :
Graine
➪ racine ➪ tronc ➪ sève ➪ arbre ➪ branches ➪ feuilles ➪
fleurs ➪ fruits ➪ saveur ➪ digestion ➪ sang ➪...
330
- Penser à un point de départ (une question). Laisser se former
des associations d'idées en relation avec le thème. Aboutir à une
conclusion. Voir comment rattacher un élément quelconque à cette
question.
331
- Tout objet est un complexe de relations que le regard clair
devra découvrir et confirmer. Voir le monde dans une fleur,
l'universel dans le singulier. Il n'y a pas d'objets isolés.
332
- Désirer la solution d'un problème. Le poser, point par point.
Visualiser l'objectif utile, le but de ce problème. Attendre
l'éclair intuitionnel, la réponse qui embrase et dénoue.
333
- Rechercher l'identité d'un objet (le quoi ?); sa façon
d'être, où et comment ; sa raison d'être son pourquoi...
Relever les preuves confirmatives analogiques, les concordances
analytiques, - sa valeur relationnelle, sans les œillères du bon
sens commun. Afin d'assurer à son interprétation une validité
immédiate et universelle.
334
- Revoir sa vie, tout le cheminement effectué de l'enfance à
l'âge adulte. Imaginer son avenir, la vieillesse et la mort dans les
conditions actuelles de malêtre. Imaginer l'avenir dans les
conditions de structure différente, y compris la structure
sociétaire novalienne.
335
- Etudier les communications relationnelles des biens et des
services ; des messages informationnels, intra- et
extra-organismiques, dans le corps et entre les différents
biotypes...
336
- Voir l'univers dans un poème : auteur ; composition ;
structure ; destinataire; lecteur...
337
- Evaluer les références de l'infrastructure perceptive
utilitaire, l'objectivité médiate du réel, l'appréciation
objective... L'erreur comme étant un jugement incomplet, une
interprétation circonstancielle, dépendant du voltage nerveux du
moment ; une illusion, comme étant une relation illogique d'images
suscitées par une dépression fonctionnelle.
338
- Suivre les cycles de la foudre, de l'eau, du vent, du
charbon...
339
- Examiner les couples contrastés : Expansion/absorption ;
mâle/femelle ; légèreté/pesanteur ; souplesse/rigidité ;
feu/glace ; etc.
340
- Méditer sur les pulses...
341
- Méditer sur les symboles idéographiques.
342
- Répondre aux
principales interrogations existentielles : D'où viens-tu ?
D'où es-tu parti ? Qui es-tu ? Où vas-tu ? Attention :
cette réflexion est existentielle. Elle est toujours très dure à
assumer. Ne pas s'y engager si l'on n'est pas prêt.
Justifie
ton existence : Pourquoi tes pieds, tes genoux, tes reins, ton cœur,
tes yeux, tes oreilles, ta bouche, tes lèvres, ton cou, ton cerveau,
ton sexe, tes mains ? Qu'as-tu fait de ta vie ? Que te sert de vivre
? Quel est ton vrai nom ? Qu'as-tu à donner ? Que cherches-tu ?
Que veux-tu ?
Es-tu
ton propre maître ? Si tu en as un autre, lequel ?
Si
personne ne t'enchaîne, pourquoi cherches-tu la libération ? Es-tu
le maître de tes passions ? Ou bien le sont-elles de toi ? Quand
as-tu agi par toi-même, selon ta propre volonté ? Qui vit à
travers toi ?
343
- Se sert-on de sa main pour tenir la même main ?
345
- Qui a le plus de valeur : un adulte ou un enfant ? Un arbre ou
une graine ? Une graine ou un fruit ?
346
- Quelle est la cause du mal-être social ? Remonter des effets
aux causes puis redescendre vers les effets les plus lointains.
347
- La matière enferme-t-elle l'immatière ?
348
- La vie dépend-elle d'un organisme ? ou l'inverse ?
349
- La mort est-elle désagrégation de la structure
organisationnelle d'un ensemble ?
350
- N'es-tu rien par toi-même ? Es-tu tout par toi-même ?
351
- Qu'est-ce qu'on ne peut trahir dans la vie, qu'on ne peut
renier ni en être déchu ?
352
- Récapituler l'univers en soi.
35
3 - Méditer sur l'illimité et le limité ; l'intention et
l'extension ; l'élan, le lien et le lieu ; l'infini et le fini ;
l'être et le devenir ; le hors-temps et l'historicité phénoménale.
354
- La vie est-ce un au-dedans immédiat, ou bien un après la mort
dans le temps...
355-
Les JE ➪ le NOUS ➪ le SOI.
356
- La mort comme déversement des JE dans le NOUS.
357
- Tout est un seul tissu...
358
- Le nombre se fait chiffres. La parole se profère, s'étend
mots...
359
- Se regarder penser, regarder ses pensées sans les arrêter,
comme un berger regarde ses moutons...
360
- Paradoxalement, se concentrer maintenant sur son attention. Se
voir attentif. Ne pas lutter contre l'inattention. Tout effort
devient une forme d'inattention...
361
- Concentrer son attention sur tout le perçu. Ou sur un seul
aspect du perçu, un son, une vision, un parfum...
362
- Etre conscience pure, se ressentir conscience omniprésente,
omnisciente.
363
- Se concentrer sur le centre cérébral, la glande pinéale
hypophysaire. Ecouter avec ses nerfs. Se remplir des sons les plus
hauts qu'on puisse entendre, puis des couleurs... Etre attentif au
champ visuel interne en fixant une lumière blanche entre ses
sourcils. Se voir baigné dans cette lumière puis la rayonnant à de
grandes distances autour de soi, à partir de son centre.
364
- Et, pour être toute présence, se voir placé au milieu d'une
roue ou d'une sphère. Dans l'ignorance des causes et des effets, on
se place sur le bord ou sur les rayons de la roue et on est forcément
balloté. Au centre, à la verticale, on dirige son navire aisément
entre les écueils. Passer ainsi de la méditation à l'action.
Les
exercices développant l'intelligence sensorielle favorisent
l'épanouissement des facultés d'attention, de perception et
d'action, de contrôle des voies sensorielles et d'orientation, etc.
Ils ramènent à l'activité certaines facultés endormies ou
négligées, épanouissant un plein savoir-être. L'intelligence
sensorielle nous fait comprendre et nous apprend que nous sommes
fondamentalement liens. L'épreuve du corps, par la connaissance et
la maîtrise de sa sensualité, nous fait découvrir l'infinité en
toute relation...
Acquérir
l'intelligence sensorielle c'est tirer le meilleur parti de ses
organes afin de ressentir et de comprendre plus et mieux la réalité
et les multiples relations qu'elle féconde. Affinement donc des
facultés sensorielles de découverte et d'expression. Réceptivité
en acte majeur. L'être devient éveillé à toutes les relations
phénoménales de la nature. Sans servitudes superflues.
C'est
se rendre maître de son corps et utiliser les forces du corps et ses
tendances afin de les orienter vers le meilleur. - Sans les écarter.
On ne réprime pas, on ne supprime pas ses tendances biologiques sans
conséquences. C'est pourquoi il faut les transfigurer constamment en
forces d'activité créatrice, en habileté. Mais pour éviter de
diriger ses forces d'une façon erronée et nuisible, avec des
résultats destructifs, développer, au préalable, la compréhension
du monde et les puissances d'amour en soi. C'est enfin, sans
gaspiller son énergie, passer de la réaction à la création. Dans
une existence sacralisée.
L'intelligence
sensorielle développe les moyens d'exploration : - visuelle, du
rayon visuel, rendant vivant l'espace d'invisibilité ; - auditive,
du rayon acoustique; tactuelle, du rayon charnel; de l'ambiance dans
laquelle on baigne; - des possibilités de mouvements par lesquels on
circonscrit son propre espace ; - des possibilités d'expression et
d'invention; de la puissance de compréhension et d'assimilation
psycho-somatique; - de la faculté d'arrangement de son propre
espace-temps poussé par ses nécessités bio-narcissiques; - tous
moyens qui trouvent leur parfaite expression sublimée dans l'amour,
clavier de l'intelligence d'être.
Instructions
pratiques et exercices de développement sensoriel
365
- Développer le sens visuel : Regarder avec attention. Garder
les yeux vivants. Tout est beau pour celui qui sait regarder. La
beauté est dans celui qui regarde.
366
- Développer le sens auditif. D'abord écouter avec attention
tous les bruits d'ambiance qui nous parviennent. Sélectionner un son
et s'y attacher, le suivre dès sa naissance jusqu’à son
extinction...
367
- (Suite) Puis s'exercer à chanter certaines voyelles des plus
expressives. Les sonorités vocales simples que nous proposons n'ont
aucun effet discordant. Au contraire. Nous les avons choisies pour
leurs propriétés vibrationnelles émotionnelles particulièrement
dynamisantes.
Etre
réceptif, détendu. Sans rien présumer des effets - qui sont
variables suivant les individus. Ressentir les effets vibrationnels
sur soi-même et sur l'ambiance ou sur l'entourage immédiats. Chaque
sonorité provoque des effets différents. Et plus le son est
prononcé clairement, longuement et pleinement, meilleur sera le
résultat et plus sensible l'effet.
Par
exemple, le son (Ā) affecte particulièrement le système nerveux
sympathique, les glandes, l'ambiance ; le son (Ē) dynamise les
pouvoirs de visualisation ; (Ī) dynamise les pouvoirs de volonté ;
(Ō) dynamise les pouvoirs d'activité dans la joie ; (OU) dynamise
les pouvoirs de concentration fusionnelle ; (M - mm, lèvres fermées)
a un pouvoir protecteur sécurisant; (R) trillé a un pouvoir
harmonisant, vitalisant ; (Z) sifflant, doux, la langue entre les
dents, stimule la force volontaire ; (MA) a une influence apaisante ;
(RA) a une influence dynamisante sur tout le système nerveux ; (ÉM)
réveille, libère ; (IO) affermit la confiance en soi ; etc.
368
- Dans une salle sombre, excluant l'influence du temps et
dépouillée de tout ornement qui pourrait distraire l'attention,
assis dans la position la plus confortable, écouter une musique et
apprécier sa conversion psycho-somatique, ses effets sur
l'organisme. A titre indicatif, relevons que la tonalité aiguë est
stimulante, que la tonalité grave est reposante. Qu'un niveau sonore
faible apaise tandis qu'un haut niveau sonore énerve. Un tamtam
violent déclenche un rythme d'enthousiasme agressif. Les
lamentations des negro-spirituals appellent à la tristesse, à la
mélancolie, à la nostalgie. Les revivals appellent à l'espoir, à
la création enthousiaste portée par un désir ardent de liberté.
Le clavecin ouvre à l'infinitude. Les orgues ouvrent à la puissance
de la vie. Le blues calme les nerfs. Le jazz rythmé est dynamisant.
La flûte poignante comme la voix humaine exprime la solitude
profonde. La flûte légère ouvre à la poésie des espaces de
beauté. Le saxophone est nostalgique, comme le basson et le
haut-bois. La guitare est gaieté ou tristesse...
La
musique douce, agréable à l'oreille, abaisse la pression sanguine,
fortifie le système glandulaire, aide à la digestion, réduit les
tensions et les fièvres. Les valses, polkas et mazurkas dynamisent,
toute indolence disparaît, les insomnies sont calmées. Les marches
militaires, toutes en cuivres et percussions, entraînent à la
marche au pas. Les chants révolutionnaires aident à surmonter les
angoisses et entraînent l'enthousiasme. Les symphonies font naître,
suivant les mouvements, un sentiment d'abattement, de révolte,
d'angoisse, d'espoir, de sérénité ou de puissance... La portée
thérapeutique de l'écoute musicale a été maintes fois prouvée.
369
- Affiner le sens tactile en touchant, palpant, ressentant
l'intimité de tout objet, peau y compris, son relief, ses aspérités,
sa douceur, sa chaleur... Puis en revoir en imagination, en ressentir
fidèlement les sensations tactiles jusqu'à l'expérience de la
satiété. Puis que le tactile devienne visuel... Développer le sens
tactile de tous les organes dont la langue. Affiner le goût en
exerçant la langue à goûter, envelopper, sucer un fruit, une
glace. Ressentir les effets d'un toucher à distance. Les doigts en
pointe, effectuer des passes rotatoires lentes au-dessus d'un objet,
de la peau, sur certaines zones préférentielles du corps, par
exemple les yeux, les oreilles, les coudes, les genoux, les paumes,
le plexus solaire... Ces passes réveillent et décuplent la
sensibilité cutanée.
CLAVIER
DE L'INTELLIGENCE D'ÊTRE
« Et
d'une grande écriture charnelle, j'aime. »
Eluard
La
civilisation actuelle dépouille l'individu, le châtre de sa valeur
fondamentale et ne lui reconnaît que celle de producteur de profits
et de consommateur. Et poursuivant sa logique implacable, elle le
dénature dans sa réalité, dans sa finalité d'élan et de lien,
pour mieux l'asservir aux lois du profit. Cette civilisation le
dénature dans sa réalité sexuelle, déniant l'amour. La sexualité,
pour elle, devient un acte sexuel exclusivement physiologique, un
procédé limité de plaisir, une vidange machinale, de préférence
anonyme... Eludant ainsi la signification fusionnelle totale de la
sexualité et coupant l'homme de ses racines pour mieux l'exploiter,
le rendre obéissant et servile. Et le cloisonnant en différentes
spécialités et l'empêchant de lier ses différentes activités et
de se retrouver libre, puissance de vie, élan et lien... Tandis que
l'homme, dans sa culture et ses activités, toutes ses activités,
devrait être un tout indivisible. Et la sexualité, donc, une partie
intégrante de sa culture ; davantage, sa preuve sublimante.
Elle requiert donc une nouvelle formulation au sein d'une éducation
novalienne qui se veut complète.
L'amour
est découverte, communication et communion. Reconnaissance de soi et
de l'autre, du complémentaire. Il est partie intégrante de
l'intelligence de l'être. Il accomplit le besoin d'intensification
existentielle par la fusion, l'achèvement de soi avec/par l'autre.
Chacun est une expérience d'être, une expérience unique de l'être,
une relation infinie à l'être. Par et dans l'amour, chacun va vers
l'autre, aspirant intensément à l'unité, à se réunifier
avec/par/dans l'autre, à retrouver, par sa geste fusionnelle, la
nature androgyne du couple absolu.
Et
chacun désire être recherché, reçu, reconnu, aimé pour pouvoir
se communiquer. S'échanger. Et vivre l'unité du couple absolu. Si
l'amour est profond et exclusif, et que l'emprise est irrésistible,
chacun se densifie et donne à l'autre naissance et vie, ouvrant
l'illimité. Chaque couple amoureux commence un univers. Recommence
l'univers. Et est responsable de cet univers.
L'amour
passe par la dimension charnelle, l'espace d'intelligence du corps.
Et ce sera le thème du présent chapitre. L'instrument de l'amour et
sa preuve, c'est le corps. L'amour sexuel est la plus haute
communication physique possible entre les vivants. Un moyen
sûr de connaissance de la réalité intime de l'univers et de ses
lois. La sexualité est l'autel de l'unité nécessaire. Tous les
sens s'accomplissent, ultimes et sublimés, dans le sexe - qui
intègre la connaissance qu'ils transmettent.
La
sexualité est un art complet de bonheur et non un vague vestige de
la curiosité infantile en quête de seins maternels ou de bras
paternels et satisfait de quelques secousses. Elle vise à la fusion
unitive à travers les corps communicants. Etant un art, elle exige
une formation, une préparation, une compréhension active, une ferme
exigence du meilleur et du plus beau. La sensualité sexuelle et
l'habileté, les arts et réflexes du plaisir, s'apprennent, se
développent et s'affinent. Chacun se doit de se qualifier,
d'acquérir la maîtrise de ses possibilités, afin d'être maître
de ses plaisirs. Par expérience, de préférence guidée, orientée.
Sans peur de la nature et de soi. Tout analphabétisme sensuel et
sexuel au-delà de 18 ans est malsain. Se connaître, c'est déjà
aimer et savoir aimer. Et cultiver la meilleure part de beauté en
soi et autour de soi.
La
sympathie est une attirance émotionnelle immédiate entre deux êtres
dissemblables. L'antipathie est aussi immédiate et provoque une
méfiance, un malaise, une aversion souvent inexpliquée. La
sympathie accorde, l'antipathie repousse. Ces états naturels,
d'origine biologique, sont passagers ou bien continus, suivant les
dispositions intimes de chacun. La sympathie est le premier pas
nécessaire en amour. Le second est le désir d'une rencontre
complète...
La
rencontre : Des milliards d'hommes et de femmes peuvent mutuellement
se satisfaire. Mais se rencontrent-ils ? S'aiment-ils ? Les couples
nés du hasard de démangeaisons charnelles ou d'un instant de
désarroi, l'un employant la ruse pour faire trébucher le plus naïf
dans ses filets, ne tardent pas à se disloquer d'eux-mêmes, car ils
sont rapidement confrontés à leurs limites et en prennent
conscience. Une rencontre n'est pas un dialogue de sourds ou de
parallèles qui ne se rejoignent jamais. Elle n'est pas une relation
d'accaparement, un duel entre solitudes ennemies qui s'opposent pour
s'imposer au lieu de s'aimer. Ni surtout une invasion de
cordialités... Pour une rencontre (et non une expérience
épisodique) à un haut niveau d'harmonie, il faut avoir l'exigence
de ne pas rechercher un ventre mais une personne. C'est qu'il faut
oser aimer.
Et
pas n'importe quelle personne. Comment montrer son vrai visage à
celui ou à celle qui ne serait pas capable de l'accueillir, de le
reconnaître, de l'admirer, de confirmer ses talents, de l'exalter ?
De la rigueur donc dans le choix. Il importe d'être sélectif et de
choisir la personne qui répond le mieux à son appel. L'amour exige
du caractère et de la maturité. Pour pouvoir accepter la
responsabilité de sa propre sexualité et de celle de donner plaisir
et bonheur. Pour pouvoir s'ajuster comme une de clé à sa serrure.
Pour ne pas se gaspiller en futilités et surtout ne pas s'encombrer
d'aventures inutiles. Il est nécessaire d'être digne l'un de
l'autre, et fiers tous deux, et clairs, pour atteindre la pleine
dimension de l'acte charnel.
De
la rencontre donc à la reconnaissance, et à l'expérience de vie.
Afin d'aboutir à un être ensemble authentique. Cœur ouvert et
regard ouvert, sur la vie, sur les êtres. Jusqu'à l'intégrale de
clarté, pour pouvoir aller jusqu'au centre. L'un est l'épreuve et
l'appui de l'autre. C'est à partir du moment où l'un dit à l'autre
« Tu es mon complément », que le couple fonde un
nouvel univers. Après avoir intégré et effacé le passé de
chacun.
« La
seule union illégitime est celle de ceux qui ne s'aiment pas. »
Francis Picabia
L'amour
est la force la plus puissante de la nature. L'amour est racine de
vie. La sexualité est la force fondamentale dans tout être vivant.
L'aliment universel. L'acte d'amour est l'enracinement et le
dépliement communiel l'un avec/par/dans l'autre. L'enracinement et
le dépliement en soi-même d'univers de plus en plus intenses. C'est
s'ouvrir à sa densité. S'universaliser de plus en plus et émerger
à plus de réalité. Par la différenciation du couple, atteindre
l'indifférencié. Et s'y fondre. Et s'y fonder. Méditer les
symboles suivants de l'attirance et de la fusion, sur la
signification d'être un. (Figure 235)
Pour
nous, ces symboles de l'attirance et de la fusion représentent le
cheminement graduel vers la réunion des deux cercles individuels en
leur centre commun. A tout moment, avant le 4, la rencontre peut
dégénérer et mourir, la rencontre en 3 est épidermique. Au 4,
l'intimité montre la circulation en 8 des énergies individuelles
partagées. Mais c'est en 5 que les deux cercles se centrent et que
leurs centres respectifs deviennent centre unique. Le 4 et le 5 sont
liés indissolublement le temps de la fusion amoureuse, l'un
définissant l'autre.
Pour
bien aimer, il est nécessaire d'abord de s'aimer, c'est-à-dire de
se rencontrer soi-même, de se pacifier, d'être présent à
soi-même, d'affirmer - à ses propres yeux - sa cohérence intime.
Et de s'estimer. Sinon que donner ? Qu'offrir à l'autre ? Et à quoi
rime le plaisir sans bonheur ? Une bonne heure n'est pas le bonheur.
L'acte
d'intelligence amoureuse, racine de vie, est l'acte le plus beau de
la vie. Le plus simple. Le plus clair. Il intensifie le temps et
l'espace charnels et les suspend, les transfigure en verticalité.
L'avancée est verticale. Si des corps sont en croix horizontale,
leur intensification unitive s'élève, verticale, en leur centre,
toute présence à l'instant-éternité. L'amour-vie se renouvelle
sans lasser parce que pure intensité. Le plaisir est jouissance de
l'Être-Tout.
L'acte
d'amour est participation active à l'être de l'autre. Chaque
instant y est unique. Nouveau. Il s'ouvre sur la découverte de
l'autre avec un respect infini. Sur l'exploration et la
reconnaissance amoureuse solidaire des voies qui éveillent le plus
de plaisir, le plus de bonheur. Le corps est un nœud inépuisable de
bonheurs. Chacun ayant une individualité amoureuse particulière, un
rythme de jouissance, d'ardeur et de calme unique...
L'amour
se prouve par le désir du plaisir de l'autre, du bonheur de l'autre.
Par la nécessité de jouir et de faire jouir. Le plaisir, le bonheur
de l'un multiplie le plaisir, le bonheur de l'autre et l'exalte, en
fait un meilleur amant - l'un exprimant l'autre. Et plus et mieux on
donne, plus et mieux on reçoit. Qui donne est autant, sinon plus
heureux que celui qui reçoit. L'un et l'autre, accordés dans le
partage du bonheur, raffinent leur haut plaisir par/dans l'élévation
au plein bonheur de la fusion unitive. Un rêve de Soleil et de
couleurs infinies.
Faire
l'amour passionnément, avec amour, avec le corps, le cœur et la
tête, dans la joie et la lucidité. Ou ne pas le faire. Se
concentrer sur le corps de l'autre, sur son regard, sur sa musique.
Sans distraction. Se débarrasser des gestes accessoires. S'adapter
au rythme commun en accord mélodique. Répondre en toute liberté.
Monter jusqu'aux racines des hauts plaisirs. Assumer la fusion,
l'intégrer entière. La jouissance dans l'amour est absolument
nécessaire à l'équilibre psycho-somatique du couple. Jouissance
entière des sens, du cœur, de l'intelligence.
S'éveiller
à la jouissance, l'accélérer ou la retarder, repoussant le moment
orgasmique, afin de faire coïncider l'instant orgasmique le plus
crucial de la femme avec l'instant expulsif unique de l'homme.
Atteindre ainsi la dimension cosmique de la jouissance coïtale. Le
couple fait un, une seule chair, établissant un courant d'énergie
unique. Par des pressions ou des relâchements rythmés, maîtriser
et orienter son émotivité. L'intensité érotique de l'amour dans
la lucidité remplace la fureur. Se concentrer, relaxés. Coordonner
les respirations et les mouvements conjugués, mutuellement adaptés.
La joie et le plaisir s'augmentent par la conscience qu'on en a.
Sinon, la jouissance n'est qu'un soulagement dans la banalité.
L'amour est le principal organe sexuel. Et c'est l'immobilité - la
suspension - qui déroule l'étreinte la plus intense. La plénitude
communielle, la joie, désirent l'éternité.
L'épicentre
commun, là où s'unissent les sexes, là se situe le centre
renouvelé de l'univers. De toute sa lucidité sensuelle, sentir,
ressentir l'orgasme commun monter du plus profond de l'être, sentir
l'arrivée, le paroxysme, les spasmes et le jaillissement,
l'explosion de joie diluvienne. Au moment de l'approche culminante,
se suspendre. S'immobiliser au point culminant - généralement
fugace, défaillance subie dans l'agitation et suivie d'abattement.
Fixer la volupté dans une transe immobile. Enstase unitive à
l'apogée orgastique. Union sans fin. Fusion dans l’identité
commune. Unique génération fulgurante, arrêtée dans le temps. Le
bonheur est intense, absolu, lorsque la jouissance est simultanée.
Par la jouissance coïtale simultanée s'accroît le pouvoir de
connaissance unifiante et de fusion intégratrice physiologique et
psychique. Le couple, homme et femme originels et ultimes, s'unifie,
se réalise un. Il recommence la genèse de l'acte universel.
Il est source de la germination universelle. Réalité totale. C'est
pourquoi la science érotique est dite la science des sciences.
Mais
l'amour plein, l'amour-vie, ne s'arrête pas là. C'est plutôt là,
à partir de cet instant communiel unique, qu'il commence. Et
s'épanouit chorégraphie existentielle. Lorsqu'on transmue le
plaisir en harmonie, la satisfaction charnelle en bonheur. Dans
l'apaisement. Là, le couple se lie élan, lieu et lien. Silence. Le
silence concentre les énergies et les multiplie, avant, pendant et
après le sceau d'union, la traversée. L'acte d'amour est un rite,
un rituel, non un acte profane, lascif. La ritualisation de
l'étreinte ouvre à la sacralisation de la vie et prouve
l'intelligence du plein réel.
Se
retirer avant l'orgasme cause une rupture d'harmonie. Sauf si l'homme
a suffisamment d'habileté pour provoquer la jouissance de la femme
juste avant de se retirer et de jouir lui-même. Mais... que devient
donc l'union ? Eviter les plaisirs coïtaux rapides et déréglés.
Trop risque de disperser et trop peu, d'atrophier. Ne s'unir que
lorsqu'on est disposé, prêt. La plénitude sensuelle n'est atteinte
que lorsque l'accord psychique est total. La pureté des sens, la
lucidité et la fermeté de la volonté sont les préalables
nécessaires à l'art, à l'amour. Et là où il y a une quelconque
tension parasitaire, il n'y a pas et ne peut y avoir ni art ni amour.
D'autre
part, et en rapport avec les exercices de visualisation que nous
verrons au cahier suivant, si à l'instant du paroxysme conjugué,
les amants s'accordent à désirer fortement un même objet les
concernant exclusivement, et formulé d'avance avec précision, leur
vœu sera inévitablement exaucé, étant donné l'intensité de la
charge émotionnelle du moment.
L'être
humain est androgyne, homme et femme. Chacun des deux sexes est
polarisé différemment, c'est-à-dire que l'activité
bio-énergétique d'organe ou d'ensemble est différentiellement
centripète ou centrifuge. Ce qui établit une rigoureuse
complémentarité entre les sexes. L'homme-type manie les concepts, à
l'aise dans l'abstrait analytique, tout en appréciant le concret. Sa
vision est intégratrice. Il l'exprime. Il s'intériorise dans le
quotidien pour semer l'amour. Il aspire à l'unité, à l'absolu, à
l'éternité. Il va des multiplicités des sources de plaisir à
l'unicité. Sa jouissance est locale, axiale. La femme-type découvre
et relie intuitivement. Elle est l'intuition globale, immédiate,
sûre, conscience directe du monde. Elle ressent plus qu'elle ne
distingue. Elle appartient à la durée vécue à l'espace fini. Sa
sensation est intégratrice. La femme s'exprime elle-même. Par
images. Elle s'extériorise dans le quotidien pour recevoir dans
l'amour. Elle va de l'unicité à la multiplicité des sources de
plaisir. Sa jouissance est globale.
Sur
le plan somatique (sexuel), l'homme-type est de polarité à
prédominance centrifuge, la femme-type de polarité à prédominance
centripète. Sur le plan psychique (cérébral), c'est l'inverse.
L'attirance des contraires s'organise suivant les polarités
complémentaires. La réunion fusionnelle s'établit au niveau
dynamique des plexus, unifiant les sexualités (l'espace charnel) et
les cérébralités (l'espace psychique). L'instant de la réunion
complète de ces polarités, simultanément sur les plans
psycho-somatiques accordés, est l'instant le plus puissant de la
vie. Il atteint son paroxysme au moment de la jouissance. La
procréation est la concrétisation de l'énergie jaillissant de
cette union. L'enfant de l'amour consacre le devenir de la vie.
Le
couple homme-femme est nécessaire à la participation active au sens
de l'universel amour et de l'universelle fécondité de la vie. Dans
une relation homosexuelle, qu'elle soit intense ou bien juste une
juxtaposition sexuelle ou un attelage ludique épisodique ou
éphémère, la fusion n'est que cérébrale et la jouissance s'évide
à vide, plein plaisir mais, restant stérile, sans conséquence
biologique. Les couples se forment de l'heureuse complémentarité
des tendances. Mais, à la limite, chacun se défait de sa
particularité, chacun se découvrant le lieu de l'être, le lien.
Homme absolu. Femme Pulsion
de vie absolue. Chacun participant au sacré de la vie à travers
l'autre, chacun étant un combustible pour recommencer la geste
éternelle de la vie qui est orgasme continu.
« Nous,
les fidèles d'amour. »
VIDEOS
(en partage sur YouTube)
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