Les Communications qui forment "Les Novaliens", suite du blog "Les Relations d'Intelligence Créative", sont diffusées exclusivement sur le Net en avant-première. L'accès aux textes est donc pour l'instant libre et gratuit. Dans le respect des droits de chacun, merci de mentionner la source : © Claude Khal.

lundi 4 novembre 2013

POUVOIRS DE LA PENSÉE CRÉATIVE


Communication Nov IV





POUVOIRS DE LA PENSÉE CRÉATIVE





RESSOURCES PÉDAGOGIQUES - IV -





Introduction aux pouvoirs de l'imaginaire


et aux arts psycho-mentaux créatifs







«Le paysage est à la fois devant les yeux et derrière les yeux»

Proverbe chinois 


SOMMAIRE de la Communication Nov IV



Introduction : Le savoir-faire et le grand art

1 - Présence et identification
Instructions pratiques pour des expériences de présence et d'identification

2 - Volonté active et concentration, suggestion et hypnose
A - L'intention
Instructions pratiques et exercices de volonté active
B - Concentration et visualisation
C - La suggestion
D - L'hypnose

3 - Visualisation : actualisation ou l'imagination créative
Instructions pratiques et exercices de visualisation, de focalisation et d'imagination créative

4 - Expression et communication
De l'espace intérieur à l'espace extérieur.
Instructions pratiques et exercices d'expression et de communication

LIENS et VOIES de RECHERCHE pour ALLER PLUS LOIN 

                                                                                                                         


INTRODUCTION


LE SAVOIR-FAIRE ET LE GRAND ART



Toutes les ressources, tous les exercices proposés et les techniques suggérées dans cette communication peuvent être utilisés par les enseignants pour enrichir chez leurs étudiants l'imagination créative en toute lucidité et intelligence. C'est un outil pédagogique exceptionnel pour apprendre à voir, à analyser et à comprendre, à se connaître et à se maîtriser, à orienter ses énergies dans l'action constructive. Ce site ressources, dont l'accès est libre et gratuit, propose une ouverture de sens et un contrepoison aux leurres qui souvent nous éblouissent sans jamais nous illuminer. Pour autant, il ne s'agit ici ni d'ésotérisme traditionnel ni de sciences occultes ni de pouvoirs surnaturels mais de logique supérieure et d'intensité d'être. Quoique certaines voies peuvent fatalement être amenées à se croiser, les expériences pour atteindre une jubilation heureuse étant universelles.

Il n'est pas de notre propos de traiter la guérison par la pensée. Cependant, il est intéressant de relever que la revue Science & Vie, dans son numéro d'octobre 2013, a surmonté les tabous courants et a abordé avec sérieux les secrets du pouvoir de l'esprit sur le corps. La revue rapporte et décrit les expériences scientifiques menées dans le monde, rejoignant les thérapies cognitives comportementales. L'article apporte les preuves s'il en faut que les techniques conscientes de méditation et de neurofeedback agissent sur des processus inconscients, tels que la production d'hormones par stimulation des glandes, de l'hypophyse en particulier. Ces techniques étayées renforcent les réponses immunitaires positives et le contrôle de l'activité neuronale, réduisent l'inflammation et les risques cardio-vasculaires, contribuent au ralentissement du vieillissement cellulaire et à la régulation des ondes lentes ou rapides dans le lobe frontal, etc. Le neurofeedback, notamment, en agissant sur le cortex cérébral, a le pouvoir de traiter de nombreuses pathologies comme les douleurs chroniques, les symptômes dépressifs comme l'anxiété, l'hyperactivité compulsive, le stress, la régulation hormonale...


L'accès à toute forme d'intelligence supérieure et le réveil des facultés mentales ou somatiques ne s'obtiennent pas sans efforts. Il est clair que c'est par l'exercice constant que les facultés psycho-mentales s'éveillent et se développent. Comme les muscles. Nous ne nous y attarderons donc pas. Mais nous aimerions attirer l'attention, ici même, sur la prudence, élément souvent négligé des processus pédagogiques de diffusion des connaissances et d'initiation à certaines techniques. La prudence. N'importe qui n'est pas doué pour fabriquer un alliage d'or et d'argent, exercer la chirurgie ou piloter un avion. Il est nécessaire, au préalable, de se préparer, par un apprentissage constant, à vivre des expériences uniques qui peuvent se révéler paroxystiques. L'apprenti sorcier, en flirtant avec des fils électriques, risque de s'électrocuter. 
Et savoir théoriquement n'est pas exercer. Ce n'est pas en portant une casquette qu'on devient capitaine et qu'on évite les récifs. Tâchons donc d'éliminer toute forme de crédulité ou d'insouciance, masques souvent portés par la faiblesse de caractère et l'ignorance, et de nous arrimer fortement au réel. Il est nécessaire d'abord de connaître les causes, les prédéterminants de la matière, sa composition structurale, les énergies fondant la réalité et leurs modalités spécifiques; ces énergies n'étant accessibles, connues, que par leurs effets, leurs résultats (consulter le Blog Le Cantique des Quanta et le Blog les Relations d'intelligence créative). Puis, enfin, de maîtriser le but final recherché par une pratique assidue... Ici, les pourquoi et les comment se complètent. 

Toutes les énergies psycho-mentales sont à respecter, comme on respecte un courant à haut voltage. Leur utilisation est possible, comme on utilise l'électricité, mais elle requiert une connaissance approfondie du phénomène plus une dextérité expérimentale (assurant une protection adéquate). La qualité de pouvoir exercer un art s'exprime par l'habilité à déployer à la perfection les moyens que cela exige. Art et dextérité s'acquièrent par un apprentissage méthodique, une initiation progressive. Ils dévoilent, par la confrontation pratique à la réalité énergétique, les différentes combinaisons conscientielles, les accords à utiliser, les désaccords à éviter, pour agir efficacement. Ce qui est nécessaire afin d'obtenir des résultats précis, nécessairement rigoureusement prédéterminés. Sinon l'aventure risque de se terminer tragiquement surtout si l'on agit par caprice ou par jeu. On ne mélange pas n'importe quel poudre dans n'importe quelle condition... Le danger est réel et il ne faut pas le négliger. Tout outil produit un effet plus ou moins bon selon les capacités de celui qui le manipule. 

Les outils et leviers du savoir-faire sont  
1)- les lois naturelles qu'il est insensé de vouloir contrarier. Vouloir se brûler les doigts à une flamme est proprement absurde. Nous disposons des énergies naturelles dans la mesure du champ imparti à l'espèce humaine et à chacun de nous;

2)- l'intention d'agir, la stricte détermination volontaire du but arrimée à un désir sans faille. Bannir, en ce domaine, tout caprice. Anticiper, se projeter et exercer avec efficacité requiert un savoir prévisionnel étendu jusqu'aux conclusions les plus lointaines. La détermination des fins doit être claire et la motivation affective fortement ancrée, qu'elle soit consciente ou inconsciente. Le projet en puissance s'affermit.

3)- enfin l'expression de la volonté, l'action. Contraindre, par des combinaisons appropriées prédéterminées, certaines facultés à agir selon ce qu'on requiert d'elles, à réaliser notre volonté, en concentrant ses énergies, les emmagasinant, les faisant agir... Le déterminisme opérationnel est effectif et aboutit à la maîtrise des flux d'idées et d'actions que l'expérience valide.

Penser à un chorégraphe qui projette de réaliser un ballet. Il imagine, avant même de commencer à mettre en chantier son projet, le résultat escompté. Puis il réunit toutes les énergies, les ressources humaines, financières et techniques nécessaires à la réalisation de son idée-force. (Cf l'introduction « Les Chemins du Devenir - Chorégraphies » du Cantique des Quanta). Penser au Maître verrier René Lalique qui a imaginé ses créations avant de réaliser ses chefs-d'œuvre avec une minutie et une précision inégalées. Penser également à la vitalité créatrice d'un Beethoven qui composa, malgré sa surdité totale à 40 ans, des chefs-d'œuvre inspirés tels que la Neuvième symphonie...

La qualité opérationnelle est soit innée soit transmise. Elle est innée, c'est-à-dire que la possibilité d'exercer certains talents ou pouvoirs varie d'abord suivant les dons personnels, puis suivant les dispositions du moment (lieu, temps, énergie personnelle, conditions environnementales) - en accord avec les dons particuliers dont on dispose. Elle est donc aléatoire, occasionnelle. Et l'efficacité est momentanée s'il n'y a pas d'objectif précis qui sous-tend la portée de l'exercice. La qualité opérationnelle est, d'autre part, transmise, et peut, dès lors, s'exercer presque à tout moment, comme un chirurgien ou un artiste peut exercer son art et ses compétences à tout moment...

Cependant faut-il que tous les déterminants opérationnels soient réunis : La disponibilité personnelle, les ressources déterminées, le champ de distribution et certaines modalités du potentiel énergétique personnel et ambiant, les nœuds d'émotion du moment, l'état mental, la qualité de l'objectif défini, l'intensité de la volonté... Ce qui fait que certains exercices peuvent réussir à tel moment pour une personne donnée et non à tel autre moment... A l'issue d'une expérience réussie, l'exultation de la plénitude ressentie et la joie d'être en sont le couronnement.

Tous les exercices ne sont donc pas appropriés à n'importe quelle personne, quel que soit son âge, son sexe, sa condition physique, voire sa volonté. Avant de commencer à pratiquer les exercices qui demandent le plus d'efforts physiques et mentaux, il est important de bien connaître ses capacités. Consulter un médecin si l'on souffre de problèmes de santé. Les causes d'accidents sont nombreuses et surtout imprévisibles. Pour diminuer les risques, éviter les efforts excessifs, notamment après les repas. En cas de fatigue ou de malaise, cesser immédiatement l'exercice et se reposer. Les femmes enceintes ne doivent pas pratiquer les exercices qui comportent des contractions abdominales ou des torsions. Nous déclinons toute responsabilité concernant les dommages involontaires causés par les exercices suggérés dans le cadre aussi bien de la communication présente que de la communication précédente sur les Beaux-Arts des Corps.

Notre rôle est de communiquer un mémorandum d'instructions pratiques et un rappel de l'usage précis des facultés dont on dispose pour le succès des exercices. Et c'est à chacun de s'aventurer seul sur le chemin, assisté de préférence par un instructeur compétent, et de vivre la grande aventure des arts psycho-mentaux. Le grand art. Avec, toujours, le fin sourire de la bienveillance.

L'imagination créative agit pour contrer les cultures analphabètes involutives et le gavage pléthorique d'insignifiances normalisées, qui appauvrissent au lien d'épanouir. Ecoutons plutôt, avant de commencer une séquence d'exercices, les tonalités variées d'une musique venue du cœur de l'être grâce à des interprètes inspirés :






IV - 1 - PRÉSENCE ET IDENTIFICATION


De connaissant, devenir le connu. Franchir les modes rationnels de connaissance, la pensée discursive, conceptuelle; se dégager des causalités analytiques, des dimensions finies, des apparences. Passer de la raison analytique à la connaissance intuitionnelle directe. A travers laquelle on se fond dans la réalité. Implantation imaginative sur le cheminement vers l'évidence.

La présence est extension de la conscience jusqu'à connaître les aspects ignorés ou non-apparents du réel. C'est-à-dire non pas voir, sentir, mais percevoir, ressentir. Elle exige une acuité psychique s'exprimant immédiatement par un « j'ai vécu », « je sais ». Etre présent à soi et au monde, c'est être conduit vers le centre (sans l'effort de se diriger vers). Par une pratique non intentionnelle. Il s'agit d'éprouver intensément, de s'éprouver et de se prouver vivant dans tous ses vécus. C'est s'identifier à une réalité sans la disséquer, sans abstractions ni idéations symboliques. Etre transparent. Recevoir et laisser passer à travers soi sans filtrer. Sans distinguer, concevoir ou discriminer. Sans crispation (méfiance) et sans relâchement. « Il m'est venue une idée... » disent les inventeurs, les artistes, les compositeurs... Laissez-la donc advenir.

L'observation dynamique - de l'intérieur - du laboratoire de la vie ne nécessite aucune saisie de l'expérience par le moyen de percepts, de concepts, de mots ou de tout symbole de la pensée discursive. La présence n'exige pas de pratiquer ni de cultiver ni de concentrer sa volonté. Elle est loin, très loin, de la pensée discursive, de l'analyse, de l'intention, de la réflexion. Ne poursuivre donc aucune intention, ni même l'intention de se libérer de l'intention. Etre pur de soi-même. Et sans vouloir parvenir à un résultat à tout prix. Sans s'opposer à quoi que ce soit. Sans choisir. Sans lutter. Sans convoiter une fin. On s'y enchaînerait.

Simplement s'ouvrir. Toute recherche de présence est source de confusion. La présence est, plus qu'un état, une dynamie d'être. Où toute contrainte s'évanouit et où l'on est délivré de tout désir, même du désir de présence ou d'éveil. On est vie spontanée. Et on ne peut être toute présence que si l'on s'ouvre, sans recherche, sans choix, sans but. Car, en fait, il n'y a rien à saisir. On ne va jamais nulle part. Il n'y a pas d'ailleurs à atteindre. Toute distance est abolie. Les yeux vivants intègrent et néantisent toute distance chrono-spatiale...



On ne pratique donc pas intentionnellement et méthodiquement pour trouver ou retrouver la dynamie de présence. On la porte, plutôt. On la vit en soi. Tout exercice risque de la limiter, l’entachant de volonté qui nous écarte de la présence et nous attache au semblant de présence et, souvent, nous force à nous y complaire. Oublier donc doctrines, notions mémorisées, spéculations théoriques, commentaires conceptuels... Ne pas essayer de comprendre. En dynamie de présence, aucune question n'est nécessaire. On est toute conscience concrète. On est là. On est toute-présence. Vie.

La présence est éveil immédiat, direct, franchissement des limites. Eclair intuitionnel, sans interférences. Ainsi. Instantanément. Etat d'intégrité communielle fusionnelle approchant l'identification totale. Ces communions ponctuelles ne sont en aucun cas sommatoires. Elles sont de plus en plus intégrantes. L'on se vit alors avènement unifiant toute sa multitude. Présence constante dynamique à soi-même et au monde. Pour soi, par soi, vers soi. Liant l'instant qui nous réalise à tout notre devenir.

Présence existentielle à l'espace illimité. Enracinement à soi et au monde. Vivre tel que la réalité (que cela) est. En présence parfaite. Conscience claire livrée au présent plein relief, au temps plein du réel, au maintenant perpétuel, à l'espace sans horizons. - Présence à l'éternité. Expérimentation immédiate du plein réel, du continuum énergétique concret, de l'évidence fondatrice vécue en sa racine. S'insérer présence dans l'universelle réalité, c'est s'éterniser. Se fondre, fondé et fondu. Constitué et constituant. Unicité désormais insécable du tissu universel. Profondément jubilatoire.

Il n'y a plus, dès lors, de soi, d'objets extérieurs à soi. Intériorité et extériorité ne font qu'un. L'au-delà est un au-dedans immédiat. Et réciproquement. Tout est mon corps. Dans la clarté de l'accomplissement. La totalité ne peut être confuse que pour ceux qui sont eux-mêmes confus. Et celui qui devient toute présence, il fera du champ quotidien habituel, gris, uniforme, monotone, de la tâche contraignante de l'organisation, de tout ce qui émousse l'être, le dévore, le rejette hors de lui dans les performances inutiles et la durée grevée de servitudes, il en fera donc une fête, un chant, qui le rend libre et heureux, simple sans solennité, clair et léger, léger...

 Instructions pratiques pour des expériences de présence et d'identification 

Procéder par inductions directes. Etudier au préalable la méthode, saisir le mécanisme et surtout comprendre le but. Puis tout oublier. Par ces expérimentations émotionnelles, jamais incohérentes, on arrive à être-là, de toute sa conscience immédiate. Présent - sans questions ni réponses, ni avant ni après... Il n'y a pas de formules arrêtées pour les exercices de présence et d'identification. Garder cependant toujours l'étonnement d'un enfant, son innocence.
Se mettre dans un état de disponibilité. L'isolation sensorielle accroît les capacités d'écoute. Se réveiller d'abord à sa présence à travers les choses, par les choses, dans les choses, particulièrement celles qui nous intéressent. On ne perçoit et garde en mémoire que ce qui a quelque intérêt pour nous...

Se centrer sur soi-même sans jamais se décentrer. Se maintenir au centre de soi. Non en haut, dans la tête, siège de l'intellectualité sèche des calculs, torse cambré, plein de suffisance et vide d'amour. Ni en bas de soi, vers la croupe alourdie par les échafaudages de cupidités et d'avarices. Mais au centre dynamisant et serein...

La numérotation des ressources ci-dessous suit celle des ressources qu'on retrouve dans la communication précédente sur la grande voie dansée.


370 - Se découvrir corps. Se reconnaître. Sentir vivre sa présence corporelle, sa respiration, le battement dans ses veines. Ecouter son corps. S'éprouver vivre son domaine. L'accepter. Se parcourir. Se ressentir. Porter sa conscience de l’extrémité des orteils jusqu'au cuir chevelu puis au centre de la tête. Ressentir son pouvoir sur soi. Prendre conscience des phénomènes en soi. Percevoir sa pesanteur, les fonctions neuro-végétatives de son organisme, les battements cardiaques, le flux et le reflux respiratoire. Contrôler son système neuro-musculaire. Diriger les processus régulateurs. Cet apprentissage, avec la pratique, deviendra un réflexe. Par la vigilance, l'organisme préserve son intégrité. L'action de la pensée sur la partie du corps dynamisée provoque une intense chaleur...

371 - Ressentir l'espace autour de soi. Ressentir son propre rayonnement sur l'espace, les matériaux, les personnes. Nous sommes entourés de présences que nous réfléchissons. Tout contact, même à distance, nous affecte. Nous nous chargeons du rayonnement de tout ce qui nous entoure, et spécialement de tout ce qu'on aime ou qui nous touche...

372 - Dans l'espace immédiat qui nous entoure, percevoir, ressentir à distance le rayonnement de chaque espace, de chaque matériau, de chaque personne. Puis, sous les présences multiformes, ressentir la présence unique. Intégrer successivement les finis en un seul infini...


373 - Ressentir la rencontre des rayonnements, le sien propre et celui des espaces, des matériaux ou des personnes autour de soi. Ressentir l'échange des dynamismes.


374 - S'éprouver creuset de relations. L'espace est en soi et en dehors de soi.
375 - Ressentir qu'on est un en tout. Unité organismique. Rien n'est effectivement séparé. La distance n'est que dans le regard, dans le degré d'intensité conscientielle.


376 - Se percevoir enveloppant une région, un continent, la Terre.


377 - Ressentir toute l'intensité, l'éternité de sa présence au monde, sans avant ni après. Ressentir la brièveté du passage dans cet espace-temps.


378 - Ressentir les transformations de l'en-devenir biologique, les naissances et les morts - les passages...

379 - Ramener à la conscience et revivre certains souvenirs en partant d'un son, d'une odeur, d'une clarté...

380 - Se familiariser avec le rayonnement des objets pour éveiller la sensibilité tactile, sentir instantanément, traduire, identifier...


381 - Dans une demi-obscurité, tenir un objet indifférent entre le pouce et l'index d'une main puis de l'autre, ou l'appliquer sur le front. Le ressentir. Intensifier ses sensations. Identifier, par le seul contact des mains, toute l'histoire de l'objet touché, les circonstances principales auxquelles il a été mêlé. Puis identifier son propriétaire. Son état actuel ou passé. Le visualiser clairement : Se mettre dans sa peau, le voir l'utiliser. Au fur et à mesure de l'expérimentation de cette activité psycho-mentale dissociative et ré-intégratrice, les images ressenties se précisent...


382 - Ressentir la présence, l'effet d'un objet, d'une main, d'un souffle, d'une voix, d'un regard, sur son propre corps. Ressentir leur pouvoir tactile. Pour prendre sens et valeur, tout objet doit tomber sous nos sens et devenir actif pour nous, sortir de l'anonymat, du monde relativement passif, indifférent. Un objet sélectionné, visé, vécu, est approprié, intensifié, valorisé.


383 - Ressentir par son dos, ses pieds, son front...


384 - Etre tout regard, pur regard et vivre l'intégrale du regard. Le regard est moment, mouvement. Il donne à tout objet pris dans son champ, un sens, une valeur, l'éclaire, le spécifie, le qualifie. Il se cherche dans l'objet, se prouve et se rend présent à lui-même. Regarder les détails d'un visage, les yeux, la forme des yeux. Pour bien voir, s'éclairer d'intensité, brièvement. Sinon la fatigue oculaire tend à dissiper les détails.


385 - Etre une couleur. Etre toute l'émotion chromatique que suscite une couleur, qu'elle soit chaude ou froide...

386 - Se faire sourd puis aveugle. Ressentir sans passer par les sens. Etre toute présence perceptive. Rencontrer un objet, un espace, une voix, une présence... Les traverser, les comprendre en les ressentant à distance. Puis éliminer l'espace transitionnel.
387 - Ecouter un son, une musique, un espace sonore. S'en laisser traverser. Etre ce son, cette musique. S'y abandonner. L'écoute intensifie les perceptions.


388 - Se découvrir voix. Ecouter l'écho de sa voix intérieure et extérieure. S'écarter de sa voix, la laisser vivre, s'épanouir. En ressentir le rayonnement sur soi-même et sur les autres. Toucher par sa voix...


389 - Respirer l'espace. Sentir l'espace, l'air, la chaleur, la moiteur de l'air, son épaisseur, son volume. Sentir un souffle de vent, son mouvement dans 1'espace...

390 - Ressentir le mouvement de son corps dans l'espace, son poids, son inertie, son réveil. Maîtriser l'espace en sentant sa propre puissance sur l'espace.

391 - L'épreuve du miroir. Se regarder dans un miroir. On ne peut en être dupe. On se découvre dans son témoin d'en face. Lui exprimer ses émotions, ses pensées...


392 - Pénétrer le secret d'un mot, d'une phrase, d'un poème. Les vivre. Variante : Visualiser l'historique d'un mot, son origine, les métamorphoses de sa racine, les sens qu'il porte et ses dérivés.


393 - Vivre l'infinité de l'univers. Non ramener l'univers à soi ou aller vers lui. Nous sommes l'Univers. Et on ne décompose pas l'infini.


394 - Suivre en imagination le cycle de croissance menant de la graine à l'arbre. Puis au fruit...


395 - Etre l'eau, la source, l'eau qui coule, la rencontre des ruisseaux, le fleuve, l'océan...


396 - Etre les vagues, les recommencements...


397 - Le cycle de l'eau. Se fondre goutte d'eau dans la mer. Suivre l'itinéraire du cycle de l'eau. Evaporation, formation des nuages, la pluie, son infiltration dans le sol, une source qui devient fleuve et se jette dans la mer...


398 - S'identifier aux éléments Terre, Air, Feu, Eau dans leurs différentes manifestations.


399 - Se transposer dans une vie minérale, végétale, animale, humaine. S'y identifier comme si on est effectivement cela. Eprouver les sensations dues à l'état que l'on s'est assimilé. Se mettre en situation, ressentir avec le maximum d'intensité les états affectifs correspondants. Chacun crée ainsi son propre paysage, son propre monde. S'identifier aux couleurs; aux sons; aux matières telles que le verre, l'acier, les billes, la cendre, l'huile, le lait, l'eau bouillante, un bloc de glace, le miel, le lierre grimpant, un oiseau, un lézard, un papillon, un chat... Séparément, toute chose n'est ni grande ni petite. Elle est ce qu'elle est et elle vit son entière plénitude...


400 - Etre une étincelle, une flamme, un incendie, le feu embrasant. Puis l'eau qui inonde et éteint le feu.


401 - S'identifier au cycle de la nourriture. Comment un fruit, par exemple, se change en énergie, chaque espèce se transformant en une force particulière. La boisson accroît la jeunesse ou l'indolence, la viande l'énergie musculaire ou l'agitation durant le sommeil; le poisson la puissance sexuelle, etc.


402 - Susciter un son, s'y identifier, s'incorporer son sens. Que le son devienne acte, couleur, forme vivante qui danse...


403 - S'identifier à une rencontre entre deux ou plusieurs différents groupes d'éléments d'abord complémentaires puis opposés. Une fleur et une abeille ; l'eau et une plante ; une branche caressée par un ruisseau ou flagellée par un torrent impétueux ; l'eau et la foudre ; la pierre et le marteau ; etc.


404 - Voir les différents effets bénéfiques ou désastreux, les deux faces, de tout élément, le feu qui réchauffe et brûle, la neige qui produit les fleuves ou qui dévaste; etc.


405 - Etre ses mains. Ses mains vides. Ses mains pleines. Donner. Recevoir.


406 - S'identifier à un héros, un dieu, une qualité. Provoquer la présence réelle en soi de l'image évoquée. Se transmuer héros, dieu, une qualité. En son corps puis en une partie de son corps, un doigt par exemple.


407 - S'identifier à un prisonnier secouant ses chaînes. Vivre sa délivrance des chaînes, sa liberté, sa joie...


408 - S'identifier à un poison, à l'empoisonné, à ses angoisses, à l'antidote...


409 - S'identifier à une naissance, calme ou difficile, au nouveau-né, à l'éblouissement, au premier cri... Attention, cependant, éviter de revivre sa propre naissance, car cette expérience exige un effort considérable et peut provoquer soit une délivrance soit un traumatisme, et elle doit être guidée par un psychologue averti. 



IV - 2 - VOLONTÉ ACTIVE



IV - 2 - A - L'intention


L'intention est le maître qui rassemble et dirige. Tout peut être volontairement contrôlé et orienté. L'activité visualisatrice et volontaire peut contrôler les rythmes cérébraux, cardiaques, l'activité de 1'estomac, la tension sanguine, la température. Mais l'apprentissage de la volonté exige un entraînement quotidien. La volonté efficace est action. Elle s'assure, se confirme par un acte, se formule, se constitue par un appui solide, une preuve. Les paroles ou les gestes fixent la détermination. L'acte signe la volonté qui ne se prouve, en définitive, que dans ses conséquences inévitables. Le « je le veux » se prouve par un « je le fais », et se déploie action.

Toute volonté est motivée par un désir. Le fondement de la volonté est le désir émotionnel. L'homme étant, avant tout, une création d'émotions, animé par les besoins et les nécessités de sa nature et soumis à ses impulsions préférentielles. La volonté est moins le résultat d'une réflexion attentive formulée en un ordre spécifique, qu'une conséquence d'un désir intense, d'une farouche détermination bio-narcissique. Le motif, c'est être intéressé. Raisonner froidement, logiquement, n'exige pas l'exercice de la volonté. C'est le désir de parvenir à un but précis qui décide l'intelligence des finalités et le pouvoir d'utiliser certains moyens pour y arriver. C'est le motif qui détermine la fin et les moyens. C'est-à-dire la maîtrise de ses désirs et leur orientation, transformant le désir en puissance suggestive. Soit savoir où l'on va, où l'on peut aller, pourquoi et comment. Utiliser sa pensée intentionnelle, c'est comme utiliser l'électricité. Si elle n'est pas dirigée, elle n'a aucun effet. Le résultat donc est fixé par le désir. Toute oeuvre est fonction du désir qui la porte. On ne travaille jamais pour rien.

La volonté c'est diriger ses émotions, ses passions, disposer d'elles librement, (et non les contrôler, les réprimer, les contenir). C'est endiguer le fleuve, concentrer les rayons pour provoquer une flamme. On ne contrôle pas l'électricité mais on dirige sa puissance, comme le commutateur dirige le courant. On emploie les énergies disponibles, on les dirige, en coopération étroite, rigoureuse, avec les lois naturelles. On ne peut rien créer de rien. Mais juste transformer, assembler le déjà existant, l'utiliser suivant des voies précises. C'est cela la maîtrise. Connaître ses motifs et diriger ses désirs jusqu'à leur réalisation. Autrement, la maîtrise de soi n'a pas de sens. L'art de la maîtrise s'affirme donc par le fait de diriger ses émotions, ses passions, et transformer le passif en actif. D'ailleurs toute répression ou suppression d'un désir provoque une réaction destructive d'équilibre dans l'organisme - qui exige de suivre sa propre logique, celle de ses besoins bio-narcissiques. Et l'intelligence c'est justement connaître ses désirs intimes les plus puissants du moment, portés par le caractère, et les diriger vers leur accomplissement.



La confiance en soi. Le secret, la clé de la réussite est dans la confiance en soi. La foi dans les autres et dans toutes les croyances sont en général insuffisantes. La foi est une présomption, une acceptation (incontestée, aveugle) d'un invérifiable. Elle découle de l'espoir (d'une possibilité de guérison, par exemple). Une croyance forte découle de l'acceptation intime de l'intervention de puissances de secours, certes sans possibilité de vérification rationnelle. Elle peut aboutir à un résultat ponctuel, inexplicable par les lois classiques de la biologie ou de la physique. Seule la confiance en soi - qui s'acquiert et grandit par l'expérience, peut parachever la connaissance dont elle découle, et aboutir à un pouvoir dirigé efficace.

La nolonté. C'est le désordre de volonté, par défaut ou par excès. La nolonté d'un esprit confus, instable, distrait, passif ou occasionnellement concentré, conduit semble-t-il à la débilité ou à la maladie. Tout conflit entre différents désirs d'abord, puis entre ces désirs partiels et les impuissances diverses d'aboutissement, cause l'anxiété et l'instabilité et provoque des contradictions dans la structure de la pensée. Le désir est à l'origine de toutes les activités de la vie. Unifiant ses désirs fondamentaux, l'on acquiert un mental équilibré et un rayonnement efficace. Eliminer donc toutes les conditions de conflit. Canaliser les désirs vains ou non-essentiels vers un désir fondamental et travailler à le réaliser.


L'exercice de la volonté est très exigeant. Il faut savoir transiger d'abord avec soi-même pour exercer un pouvoir sur les événements. Refuser par conséquent toutes les conditions faciles et ne pas en subir les corruptions. L'exercice de la volonté n'est pas un passe-temps distrayant, une jonglerie pour amuser la galerie. La force s'acquière par les épreuves. La volonté acquiert d'autant plus de force qu'on a multiplié les actes expressifs prouvant l'acharnement de sa volonté - qui devient alors pratiquement invincible. Et la volonté, plus on l'exerce, moins on devient passif devant les évènements, plus on résiste énergiquement aux accidents, aux désastres toujours possibles. Et si l'on veut atteindre la perfection, le plein vouloir et le plein-pouvoir, il est nécessaire d'exercer le renoncement au superflu. L'émancipation réelle et les progrès se font en raison de la résistance et des épreuves.

Ne pas relâcher sa vigilance et sa volonté. Toute négligence, l'inattention et l'habitude de remettre à plus tard, par exemple, bref toute relâche entraîne un rappel plus difficile pour l'exercice de la volonté.
  
La volonté ne se donne pas. Il faut la prendre. Il faut faire ses preuves. La volonté s'acquiert et se perfectionne par des exercices tels ceux que nous proposons. Et plus on l'exerce, moins on devient passif et conduit à l'aveuglette par des contremaîtres. Il ne coûte rien d'oser et de pouvoir. Sans fausses espérances ni craintes absurdes. Puis agir sans diversion, sans être affaibli par des considérations parasitaires. Agir d'une action claire, franche, directe, sans mélange. Savoir ainsi la portée de ses réelles potentialités. Si nous devons schématiser la relation entre savoir, vouloir, pouvoir, agir, nous proposerons le schéma de la Figure 236 qui déroule le film complet de la relation : s'intéresser pour désirer, désirer et savoir pour vouloir, vouloir pour oser et oser pour réaliser...


Instructions préliminaires


Se fixer un délai de réalisation et respecter son engagement. Sans y manquer. A l'échéance, voir la progression. Puis, sans réserves, sans hésitations, hardiment, librement, se prouver qu'on sait vouloir. Et avancer sans se complaire de ses premiers succès. Maintenir une volonté sans défaillance - à ne pas confondre avec la contrainte. Toute contrainte, elle, comme tout effort non justifié et non choisi, détourne de la voie. Ne pas s'écarter de son désir. Toute hésitation mutile le désir.

Avant tout, spécifier clairement son but. Le but crée la volonté. Déterminer un objectif justifié à la mesure de son intérêt, de son désir. Prendre conscience de son chemin, le trouver, le réinventer - le chemin du devenir organismique est tracé d'avance dans tout le potentiel génétique. Reste le chemin social, la finalité de vie qui, seule, peut transmuer les virtualités et les potentialités portées en efficacités. Prendre donc conscience de son but, de son besoin d'atteindre ce but et des moyens de l'atteindre et la date exacte de réalisation. Définir avec précision le but unique à atteindre. Visualiser clairement le but, le désir et le chemin à parcourir. C'est ce chemin-là qui porte le savoir qui engendre le pouvoir. Aucun ouvrage d'art n'est réalisé accidentellement. Il a été prévu. Pré-vu. Les hommes qui ne savent pas ce qu'ils désirent réellement sont étrangers à eux-mêmes. Le secret de l'art est dans l'intelligence qui le dirige. Etre sûr, certain, de la réalisation de son désir : « C'est fait ». Et se préparer effectivement à la réalisation.

Ne pas se presser. Si l'on court, on manque le paysage. La volonté d'action incessante paralyse. Au contraire, être dans l'action. Etre, de toute sa présence, dans l'action. Oublier sa volonté. Et on obtiendra les résultats escomptés. Ne pas désirer acquérir, recevoir en retour; ne pas penser profiter de l'effet. Simplement faire de son mieux, dans la simplicité nue. Heureux, sans la volonté de l'être à tout prix.

Concentrer tous ses pouvoirs en soi-même. Se dégager de tout le superflu, de tout attachement superflu. Qui possède ou convoite, est possédé et paralysé. Exercer une volonté dégagée de toute servitude c'est utiliser un levier. S'éloigner des ambiances malsaines, des médiocrités actives, des négligences paralysantes. Résister aux caprices envahissants. Et de l'audace. Prouver l'énergie de son caractère. Comment craindre ce dont on n'a pas peur ?

Vouloir connaître le monde en soi. Au lieu de se chercher dans le monde. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers.. ». Et être toujours attentif et vigilant à son oeuvre. Ne pas se vanter ou essayer de convaincre les autres par des preuves. Pouvoir oser et savoir s'abstenir, c'est pouvoir deux fois.

Demande, et tu obtiendras. Formuler exactement une demande bénéfique à tous. Si le désir est profondément en opposition avec les nécessités de l'heure, comment serait-il réalisé ? D'ailleurs la netteté du désir et de la formulation s'en trouvent entachées. Ne jamais faire de tort à autrui. Semer la joie. Nous avons tous des obligations envers tous les autres. Toute pratique réalisant une volonté est efficace. Et d'autant plus efficace qu'elle exige des efforts.

On ne respecte que la puissance qu'on prouve. Et le pouvoir se prouve par ses résultats. Toute oeuvre te justifie, te prouve. Te donne le droit de parler. Et l'intelligence veut que l'on confie la connaissance à la force - qui se reconnaît d'instinct. La connaissance et la force non liées sont dangereuses. Un acte - preuve de la volonté - est une synthèse rassemblant dans un regard, un contact, un symbole, tout le désir. Il est le point d'appui nécessaire à toute projection volontaire.


Instructions pratiques et exercices de volonté active


410 - Placer un morceau de papier sur sa paume ouverte. Vouloir réchauffer sa paume par un afflux de sang. La paume se réchauffe, le papier se tord. Refroidir sa paume par un reflux de sang.



411 - Visualiser la glande hypophysaire au centre de la tête. Rendre l'organe plus gros et plus chaud par un afflux volontaire de sang. Ce qui produit une sensation de chaleur agréable dans tout le corps. L'intuition et la réceptivité sensorielle s'accroissent.


412 - L'énergie, base de toute activité organismique, est inépuisable. Nous pouvons l'utiliser pour réanimer un étranglé, un paralysé temporaire, immobiliser des animaux, etc. Se concentrer. Inspirer à fond fortement en ramassant les énergies ambiantes. Retenir le souffle. Accumuler l'énergie dispersée en permanence dans tout le corps au niveau ombilical, centre focal du corps, la concentrer en contractant l'abdomen. Orienter volontairement cette énergie invincible. La libérer et la projeter en expirant 1)- par la voie du souffle, cri mental ou vocal (Kiaï) ou 2)- par la voie des doigts de la main ou du poing. Pousser le cri mental ou vocal à un certain moment de la respiration de l'autre ou envoyer ses doigts réunis en avant. Suivant notre volonté, on rayonne ou aspire à partir de l'extrémité des doigts, avec ou sans contact. C'est sur cette base que s'exercent par exemple les massages efficaces des zones réflexes...


413 - L'envoûtement c'est l'ascendant qu'a un rayonnement fort sur un rayonnement incapable d'opposer une résistance active. Il est soit involontaire soit volontaire, c'est-à-dire dont le désir est enveloppé dans une volonté formulée. C'est cet envoûtement qui produit les sympathies passionnelles instantanées lors d'une rencontre foudroyante, l'exaltation, ou la soumission à la plus forte personnalité et l'aliénation. L'antipathie est le pressentiment d'un envoûtement possible et refusé. Ignorer est l'arme la plus efficace pour désarmer ces risques, ainsi que toute haine ou toute peur contagieuses.


414 - Pour transmettre sa volonté à un animal, inspirer et insuffler mentalement son désir en lui soufflant dans les yeux. Lui commander mentalement « Tu es forcé d'obéir à mon regard et à ma voix et à mon ordre ». Souffler ainsi à la face d'un animal le fait reculer, le dompte. Et plus l'effort est intense, plus l'effet est efficace.


415 - Exercer une fascination est la condition de tout échange interindividuel. Pour exercer une fascination volontaire, agir sur l'imagination par l'imagination. On sort du rang pour s'enregistrer dans le souvenir ou le rêve de l'autre, en frappant son imagination.


416 - L'émission simultanée d'un même désir intense par plusieurs personnes réunies ou séparées dans le temps ou l'espace forme comme un même désir collectif. Ce désir se précise et devient de plus en plus efficace à mesure que l'émission devient plus intense. Attention, le désir n'est pas une prière, qu'elle soit individuelle ou collective. Il est volonté d'action par soi-même.

IV - 2 - B - Concentration et visualisation

Se concentrer c'est porter son attention soutenue sur un objet et la focaliser durant une durée limitée. Se concentrer sans s'interrompre. En fait, plus qu'une focalisation de l'attention ou la convergence de pensées sur un point donné, handicapées du désir et de l'anxiété de réussir, elle est plutôt visualisation claire, nette, précise, d'une image canalisée et transmise. Visualiser avec une intensité soutenue et calme, et tout ce que l'on voudra s'accomplira.


417 - Observer son corps. Le dynamiser en concentrant son énergie (par la rétention respiratoire) dans le plexus solaire et de là, la diriger vers toutes les parties du corps en commençant par les parties inférieures. 3 rétentions pour chaque partie. Les facultés de rayonnement et d'efficacité fonctionnelle sont réveillées et développées par cet exercice, s'il est poursuivi régulièrement. Puis passer du plan segmentaire au plan d'ensemble.


418 - En marchant, se concentrer sur le fait de lever le pied, de le balancer et de s'y appuyer pour avancer...


419 - Se concentrer sur le bruit d'une chute d'eau, le crépitement de la pluie.


420 - Se concentrer sur sa lecture. Lire d'abord comme on lit un texte en langue étrangère, sans comprendre, ne lisant que les sons, s'y arrêtant. Puis lire le même texte en dépassant les sons vers le sens, en une saisie directe. Lire de plus en plus rapidement.


421 - Se concentrer sur le rayonnement de la flamme d'une bougie. Voir les rayons venir jusqu'à soi. Fermement, désirer (visualiser) faire mouvoir la flamme à gauche, à droite, en accroître le volume, l'intensité lumineuse en modifiant la couleur, la réduire, arriver à l'éteindre...


422 - Regarder et suivre la grande aiguille d'une montre tout en gardant la perception de soi-même.


423 - Essayer de connaître l'heure sans regarder sa montre, en se concentrant sur la première impression à retenir. Elle doit être instantanée. Le raisonnement analytique même rapide gâche tout. De même, lorsqu'un téléphone sonne, deviner Qui appelle ? Pour quelle raison ? Pour que cette intuition soit exacte, constante et directe, accroître son potentiel de vigilance, par le silence.


424 - Se couper momentanément de tout contact avec le monde extérieur. Ne garder en conscience que le « bruit » de son cerveau, de son sang. S'y concentrer.


425 - Assis, immobile, calme, yeux clos, mains sur les genoux, se concentrer sur un point entre les épaules, à la hauteur du 3ème ganglion thoracique (à 7cm sous la vertèbre proéminente). Comme effets, on ressent des picotements, une certaine chaleur, puis un bien-être. Cet effet est accru si l'exercice est renouvelé souvent.


426 - Susciter une émotion, la diriger, la développer. Empêcher les dérivations. Rééduquer ainsi ses facultés émotionnelles.


427 - Observer un cours d'eau rapide; se détacher de tout autre stimulus, exclure à volonté toute autre émotion... Suivre son impétuosité.


428 - Lire rapidement un texte. Plus on lit vite, mieux on retient et on comprend, car toutes les facultés intellectuelles sont sollicitées et restent vigilantes. Relier la connaissance nouvellement acquise aux connaissances acquises précédemment, la vérifier, conclure, classer.


429 - Au réveil, conserver le rêve en restant immobile, fixé au rêve. Tout disparaît au moindre mouvement. Les rêves sont antithétiques des mouvements musculaires – qui inhibent les images.


IV - 2 - C - La suggestion 

Ce qu'on pense, on le devient. La suggestion mentale est un aspect de l'exercice de l'intention volontaire. Suggérer c'est vivre intensément une pensée, une intention, une émotion concrète, exprimée en termes précis, évoquée en image distincte, impérative, sans doute ni espoir. En étant sûr et certain de sa réalisation. Effacer tout doute quant au résultat. L'hypnose est un aspect de la suggestion. La mémorisation efficace est également un aspect de la suggestion. Elle s'organise en inscrivant intentionnellement les suggestions clairement visualisées. La suggestion n'est pas un ordre formel mais un ordre subtil, indirect, plus efficace. C'est affirmer impérativement une nécessité. Et le subconscient obéit toujours et agit en conséquence de la nécessité exprimée.
Affirmer donc, et non, comme dans certains cas, refuser ou nier - ce qui postule qu'on admet les faiblesses à surmonter sans les déloger. Par exemple, en cas de maladie, ne pas se dire « je veux guérir » ou « je suis guéri », ce qui sous-entend l'existence admise de la maladie, mais, au contraire, trouver une motivation profonde valable, un objectif à réaliser et chercher déjà à le réaliser. De même, au lieu de tenter de supprimer un défaut, essayer de développer une qualité en l'exprimant ouvertement. 
Une pensée, une émotion, un désir visualisés, vécus, fixés en nous passionnellement, établissent une condition saine ou nocive selon leur valeur et leur portée, nous faisant rayonner d'un éclat clair ou terne correspondant. La cristallisation d'une pensée-émotion irradie dans l'espace une énergie correspondante affectant les personnes et les objets autour de nous. Et les effets finissent par retomber inévitablement sur nous. 
Les pensées constructives, comme les pensées destructives, discordantes, entraînent une réaction en chaîne à tous les niveaux intra-organismique (fonctionnels) et extra-organismique (relationnels et socio-économiques). Les pensées constructives exercent une auto-protection des plus efficaces. Elles s'organisent autour d'un idéal - aiguillon stimulant. Et leur efficacité se ressent particulièrement si toutes les pensées qui ne tendent pas à soutenir cet idéal sont éliminées. L'absence d'idéal et donc de pensées constructives, provoque la dépression, l'apathie. Le manque d'enthousiasme ruine la santé. Par contre, toute expérience riche d'émotions heureuses stimule le rayonnement individuel.



Instructions pratiques et exercices de suggestion active 

430 - Affirmer : Paix, force, fraternité et intelligence sont en moi. Puis autour de moi.


431 - Se voir rayonnant l'intelligence, la fraternité, la force et l'amour. Quel que soit l'environnement, s'en soustraire souvent et éprouver ce sentiment rayonnant.


432 - Visualiser l'action constructive de tous les bâtisseurs d'un monde nouveau à structure sociétaire unitaire.


433 - Voir réunis en soi-même les états 1) de pleine intelligence, 2) de sérénité et 3) d'amour qui fécondent la joie rayonnante. Se voir au centre d'un triangle réunissant ces états dynamiques.


434 - Faire le vide en soi. S'oublier. Se concentrer sur son objectif durant la rétention du souffle. Le visualiser en détails précis. Respirer profondément trois fois. A la dernière décontraction, s'assurer « c'est fait ». Puis cesser d'y penser.


Les moments les plus favorables aux suggestions sont quotidiennement le matin entre 6 et 8 heures, juste après le lever du lit, et tard le soir vers les 10 heures, ou juste avant le coucher; chaque mois, lorsque la Lune est ascendante (de la nouvelle à la pleine Lune) - l'expérience quotidienne d'ailleurs le détermine ; tous les ans le jour de son anniversaire ; et hebdomadairement, le jour qui commence la semaine individuelle.

IV - 2 - D - L'hypnose 

L'hypnose naturelle est la fascination exercée par une idée-force, une situation, une autre personne. L'hypnose expérimentale est l'imposition d'une image, d'une émotion, à un sujet, avec son plein accord et sans qu'il mette en doute la suggestion.

L'acceptation volontaire, active, du sujet, son consentement tacite, est préliminaire. Par conséquent, il ne s'agit nullement d'une effraction de la personnalité. L'hypnose efface la conscience intellective, neutralise l'objectivité et le sens critique. L'hypnotiseur se substitue à la conscience volontaire du sujet, à sa faculté de discernement qui éveille les facultés volontaires sensori-motrices. Le sommeil hypnotique est inoffensif. Son innocuité est prouvée. Et, parmi ses bienfaits, notons qu'il normalise les sécrétions endocrines, calme les douleurs et repose de toutes les dépressions. Les exercices classiques de base sont trop connus. Nous n'y reviendrons donc pas.


 

IV - 3 - LA VISUALISATION


ACTUALISATION OU L'IMAGINATION CRÉATIVE


La visualisation n'est pas une hallucination, une vision désordonnée. Ce n'est pas une imagination passive, une suspension de soi dans le rêve où les images non contrôlées prolifèrent et disparaissent. Elle est, au contraire, une imagination active, voulue, dirigée, activant, utilisant, dirigeant les puissances du rêve, une voyance appuyée sur la mémoire rétrospective et prospective. La visualisation dépend du pouvoir d'observation minutieux du passé et d'actualisation inventive... 
Visualiser c'est percevoir effectivement l'image suscitée, la ressentir comme présente, fécondant en nous des émotions profondes. Le désir est puissance propulsive. Et il est d'autant plus efficace qu'il est violent, comme la corde d'un arc qui décoche une flèche. On devrait se servir de l'imagination et des techniques imaginatives, comme les autres d'un crayon et d'un papier. Le territoire du réel imaginaire est vaste. Les exercices progressifs suivants sont précis. Ne rien y ajouter et ne pas aller plus loin qu'il n'est proposé. Ne pas mésestimer les risques.
 
Instructions pratiques et exercices de visualisation, de focalisation et d'imagination active 

435 - Calme, sans crispation, fixer du regard, sans ciller, un objet situé non loin de soi. Fermer les yeux et le voir, les yeux clos. De même, fixer un dessin puis le visualiser, les yeux fermés. Diminuer progressivement la durée de la fixation du regard...

436 - Voir cet objet réduit ou agrandi. Devant ou derrière soi...


437 - Yeux ouverts, voir un objet inexistant comme une chose réelle; construire l'image dans l'espace, en toutes ses parties. Ne pas être victime de sa propre imagination mais son maître. 

438 - Visualiser tous les détails d'un assemblage puis tous les développements possibles...

439 - Fixer aussi longtemps que possible puis diminuer le temps progressivement, un objet simple, indifférent ou intéressant. L'observer, le détailler, le photographier dans tous ses détails, (un visage, un décor, une bougie, un symbole, un personnage de film ou de BD...). Le garder en pensée claire. Diriger son attention sur ce seul point, non sur les objets environnants. Puis fermer les yeux et se rappeler, voir toujours clairement l'objet.


440 - Ecouter, percevoir un seul son, en distinguer plusieurs, les reconnaître. Puis se le remémorer. Ecouter une musique, un chant, puis les reproduire en soi. Ecouter une symphonie, par exemple la Symphonie Fantastique de Berlioz, puis la réécouter, l'actualiser dans sa mémoire.


441 - Fermer yeux et ouïe et se concentrer sur la perception tactile d'un objet. Puis se le remémorer.


442 - Dans une entière ou une semi-obscurité, regarder intensément le rayonnement d'une flamme de bougie. Visualiser nettement une couleur et l'appliquer à la flamme. Vérifier le changement de coloration du rayonnement. Dès l'apparition de la couleur désirée, regarder le coin le plus sombre de la chambre et garder cette impression, ne pas la lâcher.


443 - Le matin, avant de se lever du lit, visualiser la montée du Soleil et la chaleur solaire. Le soir, avant de s'endormir, visualiser le calme nocturne sous le ciel étoilé.


444 - Expansion : Se visualiser dilaté et rayonnant à la dimension d'une chambre, d'une bâtisse, d'une cité, d'une montagne, d'une région, d'un continent, de la Terre, du Système Solaire, du Système Galactique, d'un amas constellaire, de l'Univers...


445 - Contraction : Inversement, se visualiser réduit jusqu'à la taille d'une graine, d'une cellule, d'un atome, gardant toujours visibles tous les détails.


446 - Voir son corps vide et se visualiser voyageant à l'intérieur de cet espace.


447 - Se voir avec l'oeil d'un autre...


448 - Visualiser un tunnel, y entrer, en sortir, libre...


449 - Se sentir, se vivre tout amour et irradier l'amour vers les êtres aimés, vers chaque être, vers tous les hommes, sans rien demander en retour. Transmuer toute ambiance en ambiance claire.


450 - Une chambre. Ce n'est pas ses murs, c'est l'espace entre les murs qui la fonde ainsi que son histoire. Ouvrir la chambre en imagination. Laisser affluer les flots d'images, de scènes, d'évènements qui ont pu s'y dérouler. Les ressentir. Les trier. Vivre un évènement en particulier. Ne pas s'encombrer de détails inutiles, aller à l'essentiel.


451 - Pour se souvenir de certains objets, créer des situations illogiques douées d'humour. Par exemple voir son journal géant voltiger au-dessus d'une rue; un bouquet de fleur pendu au plafond; une personne à rencontrer marchant sur les aiguilles d'une montre géante indiquant l'heure du rendez-vous; etc. L'éloquence de ce pouvoir mémorisant est due au fait que l'attention a été focalisée, un instant, sur une image baroque suscitant une émotion d'humour...


452 - S'isoler dans une sphère de silence, s'encercler.


453 - Fixer un point à 3 mètres. Chasser tout ce qui existe entre ce point et soi-même. Etendre le point vers la droite. Tracer une ligne courbe jusqu'à former un cercle. Percevoir réellement l'existence de ce cercle (sinon l'effet est nul). Il est bien là. Il forme un mur invisible, protecteur, une clôture immunisante. On peut y évoluer en toute liberté. Tout ce qu'il y a entre le cercle et soi se dissout. Ce cercle se développe sphère. Visualiser la sphère imaginaire. En être le foyer, le point focal irradiant, comme le centre galactique rayonnant sur la Galaxie. Etre foyer de dynamisme. Se voir solitaire et solidaire. Le je qui est nous. Pleine conscience d'existence. 

(Suite) - Tracer un nouveau cercle plus étroit. Le premier empêchait toute distraction. Le second concentre en soi-même. Puis tracer un troisième cercle encore plus étroit. Il forme la personnalité. Se voir au centre. Centre. Toute liberté. Et croître. Oublier les cercles et n'être que le tout-un. 
L'expérience des trois cercles fait diminuer et disparaître les troubles, les craintes, les anxiétés, au fur et à mesure de la maîtrise du processus. En se retirant au sein de ces cercles, on ne fuit pas la réalité, au contraire. On la rencontre. On se rencontre. Et on se fortifie et se libère de toute perturbation parasitaire.

454 - Tracer un cercle, remplir l'espace d'une scène imaginaire complètement inventée (ou d'un événement désiré). S'y intégrer, s'y incarner. L'éprouver effectivement, y évoluer, s'abandonner par la vision, l'ouïe, le toucher. Que cette scène envahisse notre existence (jusqu'à voir l'accomplissement de l'événement désiré). Traverser l'espace mentalement puis corporellement. Puis arrêter le processus sans le brusquer en s'en détachant progressivement.


455 - Diminuer un espace imaginaire, le réduire, l'enfermer dans une valise, une bouteille, un verre d'eau, un dé...


456 - Développer les facultés sensorielles au-delà de la perception objective, voyant au-delà de la limite de la vision, en essayant d'atteindre sans approcher, de toucher de loin ; d'entendre sans oreilles, au-delà de la limite de l’ouïe ...


457 - Fixer, de dos, la nuque d'un chat familier ou de tout autre animal. Et voir l'animal (l'imaginer) se retourner et exécuter l'acte qu'on lui suggère.


458 - Visualiser les symboles qui répondent le mieux aux émotions d'amour, de coopération, de cycle, de justice. Puis les symboles résolvant le mieux les émotions négatives de peur, de colère, d'antipathie, de répulsion.


459 - Voir imaginairement la couleur verte, une pelouse, une prairie, des arbres, les différentes tonalités du vert. Enchaîner sur d'autres couleurs et évoquer des images qui y sont associées. D'abord sans passion, avec un certain détachement, puis passionnément.


460 - Se reporter au passé. Se dédoubler. Se voir vivre. Visualiser des séquences de sa vie intime. Ré-intensifier les actes revécus.


461 - Revivre un climat passé. Evoquer des odeurs, les ressentir; des sons; la saveur des aliments, ressentir « l'eau à la bouche »; des sensations tactiles éprouvées lors de l'effleurement d'un relief, d'une peau, d'une surface lisse ou rugueuse, sentir la chaleur, la douceur; inventer de nouvelles sensations...


462 - Entrer dans un climat imaginaire. S'y identifier, s'y installer. Se situer. Se visualiser prenant un sentier vers le sommet d'une montagne. Sur les bas côtés, dans la vallée, des hommes qui travaillent et peinent... Se voir les relever passionnément de leur gouffre, leur communiquer ses certitudes, affermir leur caractère, les voir se relever fiers, en bâtisseurs d'un monde plus fraternel.


463 - Dans une forêt, chercher un arbre, aller vers lui. Vivre son histoire. Laisser son expérience nous envahir...


464 - S'ouvrir au rêve maîtrisé. S'imaginer naître au sein d'une pierre, d'une écorce, sur un nuage ou dans un nid d'aigle...


465 - S'imaginer dans certains lieux spécifiques. Ressentir les effets de la chaleur dans un désert ; du froid au sommet d'une montagne ; de la pluie sur une ville ou au large des côtes.


466 - Etre les vagues en pleine mer, puis frappant des falaises, puis roulant sur une plage...


467 - Etre un pêcheur en haute mer, tirer le filet. Communiquer avec un poisson. Le rejeter à la mer ? Ou s'en nourrir avec ses enfants ? - La vie nourrit la vie.


468 - S'imaginer escalader une montagne sauvage, découvrir un refuge...


469 - S'imaginer se roulant sur le sable chaud en plein midi... Puis la nuit.


470 - Dans une jungle, la nuit, rencontrer une bête sauvage, l'affronter, sentir son emprise sur elle, la forcer à reculer, à s'enfuir. Ou bien la dompter...


471 - Etre une bouteille ballotée sur les flots et portant le SOS d'un naufragé, revivre le naufrage, l'angoisse du naufragé, ses conditions de survie, son sauvetage...


472 - Etre un enfant, un vieillard, une mère, un amant, celui qu'on ne verra plus.


473 - Etre une abeille dans une ruche, le miel; un poisson dans l'eau, un banc de poissons, libre puis pris dans un filet, puis libre à nouveau...


474 - Vivre l'errance désespérante, la recherche d'une sortie et la découverte...


475 - Evoquer une personne absente, chère, la chercher, la trouver, la situer, la voir devant soi. Ressentir ses sentiments durant la rencontre.


476 - Porter un regard à double sens. Rétrospectif, introspectif et prospectif. Vivre les distances passé-présent et présent-avenir. L'accumulation et l'ampleur puis l'intensité du devenir. L'inclusion du passé et la transfiguration, son intégration et son intensification. Vivre l'éternel présent qui fonde et fond tous les vécus chrono-spatiaux. Vivre l'instant où on émerge du passé-présent et où on va s'immerger dans le devenir...


477 - Se visualiser dispersé dans le multiple et son brouillage parasitaire dissolvant, générateur d'angoisses, et réagir à cette dispersion centrifuge par une réaction centripète afin de sauver sa densité, de transformer la multiplicité spatio-temporelle en unicité, intégrant et dépassant les paroxysmes d'ampleur en paroxysmes d'intensité - hors temporalité.


478 - Se visualiser en transmuant l'être-en-soi en l'être-pour-soi puis en l'être-cause-de-soi.


479 - Fatiguer ses yeux en fixant longuement un objet clair. La fatigue oculaire, due à la monotonie des vibrations perçues qui fait que la perception sensorielle s'estompe, est un moyen efficace pour renforcer la perception psycho-mentale. Passif, recevoir les impressions voire les visions qui nous parviennent alors.


480 - Autoscopie. Descendre en son corps. Il devient l'espace. Se dynamiser par la respiration. Voir son coeur rayonner de lumière blanche et la rediffuser dans tout l'organisme à travers les principales artères. Voir cette énergie progresser et nourrir les principaux centres fonctionnels du corps.


481 - Visualiser le haut relief de ses pensées-émotions comme des forces tourbillonnantes, des éclairs, qui partent du cerveau, traversent les yeux, ramassées, et se projettent en rayonnant ou en faisceau sur l'objectif à atteindre.


482 - Dans une ambiance douce ou dans l'obscurité, se mettre debout, les bras en croix, inspirer fortement, retenir son souffle, concentrer son énergie en son centre et se visualiser rayonnant une lumière blanche. Exhaler lentement. Faire cet exercice avant toute expérience de visualisation. S'imaginer au centre de la croix des horizons. Ressentir l'effet de ce rayonnement sur l'espace, les matériaux, les êtres.

483 - Dans l'obscurité, appuyer fermement le pouce et l'index de la main droite ou les trois premiers doigts de chaque main sur les paupières fermées, en retenant sa respiration aussi longtemps que possible. Exhaler en relâchant la pression. Durant la rétention, des couleurs intenses apparaissent. Ne pas les lâcher... Cet exercice a pour effet, entre autres, l'amélioration de l'acuité visuelle si l'on est myope, presbyte ou daltonien. Il rectifie le foyer, règle les nerfs de la rétine et l'appréciation des couleurs...  

484 - Se voir placé au centre d'une sphère qui s'élargit progressivement de la dimension du corps à la dimension planétaire puis cosmique. Voir son centre plexuel comme le centre rayonnant de la sphère.


485 - Concentrer son attention sur le point central de la tête, sphère parfaite. Visualiser ce point (la glande pituitaire) comme étant le siège de la conscience. Etre tout entier en ce centre. Etre ce centre. Comme si tout émane de ce centre. Par cet exercice répété, l'activité de ce centre se développe et l'on observera sur soi-même les divers effets.


486 - Même exercice. Mais porter son attention sur le point situé entre les sourcils à la racine du nez, soit sur la glande pinéale qui unit et régule les deux systèmes nerveux, étant le transformateur principal des impressions reçues par la surconscience en impressions susceptibles d'être comprises par la conscience cérébrale. Sentir la chaleur affluer en ce point. En ressentir les effets.


487 - Visualiser son plexus solaire ou son cœur, au centre d'une petite sphère rouge. La voir rayonner à l'intérieur du corps puis à l'extérieur. Suivre lentement les cinq principaux rayons dans le corps suivant le schéma de l'étoile flamboyante (ou l'homme de Vitruve, le dessin de Léonardo da Vinci). Ne pas séparer les rayons de la source. Se voir net, tout entier, entièrement immergé dans les rayons irradiants à partir de la sphère coronale. Aller jusqu'à l'extrémité de la sphère et revenir lentement à la source. Eprouver la lumière qui rayonne et nous inonde. Cet exercice donne un regain de vitalité insoupçonné.


488 - Visualiser les plexus. Se visualiser clairement. Corps, rayonnement général et centres plexuels rayonnants, à leur place précise. La vision doit être intense, précédée par une inspiration profonde et suivie par une expiration lente. Sans rétention ni contraction pour commencer. Amener sur chaque centre plexuel, centres d'emmagasinage et de distribution bio-énergétique, un flux d'énergie supplémentaire en inspirant et en le dynamisant. Puis se détendre. 
Amener son attention sur le premier centre plexuel fondamental, situé tout en bas de la colonne vertébrale, sur le coccyx, soit entre les ouvertures sexuelle et anale. Le voir lumineux, rayonnant d'une couleur orangée. L'énergie s'accumule là où la conscience la dirige et la concentre. 
Sentir, voir, au foyer de ce plexus, une énergie tourbillonnaire lovée essayant de se dégager vers le haut et de remonter vers les autres centres plexuels. Elle tourne dans le sens dextrogyre, de gauche à droite. Voir l'orifice s'ouvrir et l'énergie tourbillonnaire s'élever, libérée, en tourbillonnant, vers le centre plexuel supérieur. 
S'arrêter à chaque centre plexuel ainsi réveillé, être en lui tout entier, être l'énergie tourbillonnante. Suivre le lent parcours de cette énergie, tout le long de la moelle épinière jusqu'au sommet de la tête. L'énergie se répand dans tout le corps. Lentement. Y aller rapidement ferait d'abord perdre conscience et risquerait de provoquer de graves perturbations psycho-somatiques. 
Arrivée au sommet, voir cette énergie rayonner comme un Soleil et envelopper le corps. Puis la faire redescendre très lentement, d'un centre à l'autre, jusqu'au premier centre, en tourbillonnant dans le sens lévogyre. Refermer l'orifice. Enfermer l’énergie, la calmer, la laisser reposer... Se relaxer. Cesser d'y penser. Cet exercice qui réveille et dynamise toutes les facultés psychosomatiques doit être pratiqué sans interruption, tout au plus une fois par jour. Sinon, nous ne répondons pas des conséquences. Cet exercice pourrait être réduit au temps d'une respiration. Inspirer : voir l’énergie monter. Expirer : la voir redescendre en tourbillonnant dans le sens inverse. Au maximum trois fois.


489 - Se visualiser s'entourant d'un ellipsoïde d'invisibilité...

490 - La bilocation conscientielle. C'est se séparer de son corps par le regard, se voir vivre, évoluer, dans un cadre imaginaire ou réel autre que le cadre actuel... Et ce, quelle que soit la distance. Cette séparation par le pouvoir de visualisation est momentanée. Nous sommes là où se trouve notre conscience. On se trouve à l'endroit où se déroule la scène visualisée. Quel que soit l'objet, le lieu, la nature de notre perception.

La projection dans l'espace. Décider de l'heure où l'on pratiquera cet exercice. Savoir clairement l'objet de sa visualisation et pré-voir le lieu de sa projection conscientielle. Exercer le soir de préférence. Inspirer puis exhaler lentement. En exhalant, s'imaginer se séparer de son corps, en sortir et flotter. La liaison avec le corps reste. Garder le contrôle et la direction de la visualisation comme dans un rêve éveillé, sans perdre la conscience de soi-même mais en perdant la conscience de son entourage immédiat, l'excluant. Souvent les bilocations se font inconsciemment. Ici, il s'agit d'en maîtriser le processus consciemment. Ne pas se laisser errer sans but (comme dans le rêve ou dans certaines euphories). Maintenir sa densité volontaire. Sans crainte. Il n'y a pas de danger. On ne craint que ce qu'on ne connaît pas, par présomption paralysante.

Faire preuve cependant de prudence et de clairvoyance. Visualiser émotionnellement, créer et vivre une réalité dans tous ses reliefs n'est pas facile. Plus les impressions sont fortes, plus on est stimulé. Se porter dans un lieu connu, en accord avec notre culture, notre sensibilité du moment. Discerner clairement les détails du décor, les évènements qui s'y passent... La projection dans l'espace est liberté. On va partout où l'on veut.


La projection dans le temps est aussi intéressante. On peut remonter le temps, à volonté, dans les deux sens. Sans cependant pouvoir intervenir dans le déroulement historique. Nous restons dans le maintenant, en témoins passifs... La conscience visualisante s'étend dans 1'espace et le temps au-delà des limitations chrono-spatiales de notre mémoire immédiate. En toute perception, on ne va pas vers..., ni on ne vient à nous, mais on se met en résonance avec des personnes, des espaces... Se laisser voir par une autre personne dépend de la perfection de notre visualisation, de notre place et de notre rôle actif dans cette visualisation. 
La pratique conduit à la perfection. A ce propos, nous devons remarquer que, s'il n'y a pas de sympathie entre la personne qui se projette et celle qui reçoit, le contact est difficile, sinon impossible. Car ce qu'on ne tolère pas en état de veille sera refusé en tout autre état. Réciproquement, on se protège des incursions des autres dans notre vie d'abord en se définissant soi-même, ses désirs, ses objectifs. C'est déjà une barrière qu'on ne pourra franchir aisément. Puis on peut toujours prouver sa volonté de refus par un acte - preuve simple exprimant notre volonté. Le transmetteur et le récepteur sont liés comme des vases communicants lors des expériences de visualisation dirigée. Ce qui détermine le choc en retour. Aimer c'est nous aimer, nuire c'est nous nuire, haïr c'est nous ruiner.

Un mot, à présent, à propos de l'expérience unitive. C'est par la pratique de la visualisation qu'on arrive à l'état d'émersion de l'intelligence pleine du réel et d'immersion dans l'universelle réalité, faisant coïncider son propre centre avec le centre universel, s'identifiant aux sources de la vie. Etre Tout. Etre Tout-Un. Mais rien en particulier. Il ne s'agit pas de se désagréger, de se différencier, mais de s'identifier, la connaissance et le connaissant s'unissant dans le connu vérifié. Cette expérience délivre de la nuit. On en sort heureux, libre, immense... Remarquons le caractère strictement personnel, incommunicable, de ces expériences.

 


IV - 4 - EXPRESSION ET COMMUNICATION


DE L'ESPACE INTÉRIEUR À L'ESPACE EXTÉRIEUR


Chacun est un événement. Sa source et son aboutissement. Sa propre preuve. Comment communiquer son expérience ? L'échange des présences - la rencontre - devrait répondre à l'exigence de sincérité, chacun devant se considérer comme un chemin vers/pour l'autre. Pour nous, la communication ne participe pas d'un théâtre démonstratif ni d'un vouloir de représentation mimée visant à faire réagir les spectateurs par certaines répliques. C'est, essentiellement, être, vivre un climat. Pour soi, d'abord. Puis le communiquer à des assistants (groupe aidant, soutenant). Ceux-ci assistent (à) la réponse que donne l'acteur à une de ses questions, à sa vision de la réalité, à un thème donné. 
Les exercices d'expressions se baseront sur les exercices de présence, d'identification et de visualisation notés précédemment. Le chemin à suivre est le même que pour l'expression chorégraphique. Rappelons-en les grandes lignes. Méditer, parvenir à une compréhension, de l'intérieur, de tout existant biotypique, des conditions de la réalité. Observer avec attention et précision pour parvenir à une étroite identification. Saisir le réel dans chacune de ses phases d'interaction. 
Indépendamment de toute compétence théâtrale précédemment acquise, indépendamment des études académiques, réfléchir l'étant, vécu dans ses expressions particulières, forme, attitude, rythme, mouvement, rapports inter-relationnels. Se faire miroir, écho. Etre l'agent, l'agi et l'action... Evoquer pour soi-même d'abord puis pour les autres. Selon les voies de communication les plus efficaces et sans surenchères exhibitionnistes.


Instructions pratiques et exercices d'expression et de communication

491 - Evoquer par la voix. Dire sans cri, sans transes, dans l'immobilité. Puis atteindre par les nuances de la voix, la respiration, les chuchotements, le chant, les cris, les silences... Puis revenir à soi-même.

492 - La communication gestuelle. Traduire et communiquer ses impressions par des mouvements expressifs simples, un langage gestuel particularisé de façon à ce qu'il soit reconnu universellement.  

493 - Etre la voix gestuelle. Le geste et la voix traversent l'espace... Par exemple être feu : respirer convulsivement, remplir l'espace des clameurs et des mouvements du feu...


494 - Dans toute expression corporelle, observer le corps, au lieu du visage, des yeux, et y lire l'expression, la communication, sans se laisser distraire par le visage. Le corps ne ment pas. Il est souvent bien plus sincère que certaines expressions du visage. Etre attentif au besoin intime qu'il transmet. Exprimer le désir de donner, de prendre, d'aimer, d'être aimé...


495 - Porter des masques et exprimer le contraire de ce que ces masques représentent. Cette contradiction entre le masque porté, son espace et son rythme et l'expression corporelle est riche de potentialités. Par exemple si l'on porte un masque bête, exprimer l'intelligence ; un masque humble, exprimer l'arrogance ; un masque sournois, la timidité ou honnêteté; etc.


496 - Se découvrir clown, et, sans dissimuler, l'afficher, le représenter. Cet exercice exige une certaine maturité. 

497 - Dire un texte vocal. Projeter son dit sur l'espace, d'un souffle, puis loin, puis très loin (3 tons : bas, moyen, haut). Vibrer sa voix. Toucher pas sa voix. Bouleverser. Répondre gestuellement au dit vocal.  

498 - Exprimer un de ses besoins les plus intimes de communication. 

499 - Exprimer gestuellement sa voie, de sa naissance jusqu'à sa mort...  

500 - Exprimer la vie dans sa quotidienneté, puis dans son absolu. Exprimer le vivant dans ses multiples métamorphoses. 
 S'exprimer toujours une fois prêt, dans le silence d'une salle... Accepter la libre critique. Qu'a reconnu l'assistance ? L'expression était-elle mécanique, sentie, littéraire, anecdotique, formelle ? Et soi-même, s'en est-on enrichi, augmenté ? Car c'est là le but ultime de l'art.  
                                                                                                                                   

LIENS et VOIES de RECHERCHE pour aller plus loin




© Claude Khal

1 commentaire:

  1. "le gavage pléthorique d'insignifiances normalisées"..Ça me rappelle furieusement Hermann Hesse dans "le jeu des perles de verre" qui décrivait en une phrase concise et méprisante le 20 ème siècle comme "le siècle des nouvelles"...Je sens que je vais prendre mon pied a lire (et écouter, excellent choix de clips bandants), la suite... :)

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