Communication
Nov IV
POUVOIRS
DE LA PENSÉE CRÉATIVE
RESSOURCES
PÉDAGOGIQUES - IV -
Introduction
aux pouvoirs de l'imaginaire
et
aux arts psycho-mentaux créatifs
«Le
paysage est à la fois devant les yeux et derrière les yeux»
Proverbe
chinois
Introduction
: Le savoir-faire et le grand art
1 -
Présence et identification
Instructions
pratiques pour des expériences de
présence et d'identification
2 -
Volonté active et concentration, suggestion et hypnose
A
- L'intention
Instructions
pratiques et exercices de volonté active
B -
Concentration et visualisation
C -
La suggestion
D -
L'hypnose
3 -
Visualisation : actualisation ou l'imagination créative
Instructions
pratiques et exercices de visualisation, de focalisation et d'imagination
créative
4 -
Expression et communication
De l'espace
intérieur à l'espace extérieur.
Instructions
pratiques et exercices d'expression et de
communication
LIENS
et VOIES de RECHERCHE pour ALLER PLUS LOIN
LE
SAVOIR-FAIRE ET LE GRAND ART
Toutes
les ressources, tous les exercices proposés et les techniques
suggérées dans cette communication peuvent être utilisés par les
enseignants pour enrichir chez leurs étudiants l'imagination
créative en toute lucidité et intelligence. C'est un outil
pédagogique exceptionnel pour apprendre à voir, à analyser et à
comprendre, à se connaître et à se maîtriser, à orienter ses
énergies dans l'action constructive. Ce site ressources, dont
l'accès est libre et gratuit, propose une ouverture de sens et un
contrepoison aux leurres qui souvent nous éblouissent sans jamais
nous illuminer. Pour autant, il ne s'agit ici ni d'ésotérisme
traditionnel ni de sciences occultes ni de pouvoirs surnaturels mais
de logique supérieure et d'intensité d'être. Quoique certaines
voies peuvent fatalement être amenées à se croiser, les
expériences pour atteindre une jubilation heureuse étant
universelles.
Il
n'est pas de notre propos de traiter la guérison par la pensée.
Cependant, il est intéressant de relever que la revue Science
& Vie, dans son numéro d'octobre 2013, a surmonté les
tabous courants et a abordé avec sérieux les secrets du pouvoir de
l'esprit sur le corps. La revue rapporte et décrit les expériences
scientifiques menées dans le monde, rejoignant les thérapies
cognitives comportementales. L'article apporte les preuves s'il en
faut que les techniques conscientes de méditation et de
neurofeedback agissent sur des processus inconscients, tels
que la production d'hormones par stimulation des glandes, de
l'hypophyse en particulier. Ces techniques étayées renforcent les
réponses immunitaires positives et le contrôle de l'activité
neuronale, réduisent l'inflammation et les risques
cardio-vasculaires, contribuent au ralentissement du vieillissement
cellulaire et à la régulation des ondes lentes ou rapides dans le
lobe frontal, etc. Le neurofeedback,
notamment, en agissant sur le cortex cérébral, a le pouvoir de
traiter de nombreuses pathologies comme les douleurs chroniques, les
symptômes dépressifs comme l'anxiété, l'hyperactivité
compulsive, le stress, la régulation hormonale...
L'accès
à toute forme d'intelligence supérieure et le réveil des facultés
mentales ou somatiques ne s'obtiennent pas sans efforts. Il est clair
que c'est par l'exercice constant que les facultés psycho-mentales
s'éveillent et se développent. Comme les muscles. Nous ne nous y
attarderons donc pas. Mais nous aimerions attirer l'attention, ici
même, sur la prudence, élément souvent négligé des processus
pédagogiques de diffusion des connaissances et d'initiation à
certaines techniques. La prudence. N'importe qui n'est pas doué pour
fabriquer un alliage d'or et d'argent, exercer la chirurgie ou
piloter un avion. Il est nécessaire, au préalable, de se préparer,
par un apprentissage constant, à vivre des expériences uniques qui
peuvent se révéler paroxystiques. L'apprenti sorcier, en flirtant
avec des fils électriques, risque de s'électrocuter.
Et
savoir théoriquement n'est pas exercer. Ce n'est pas en portant une
casquette qu'on devient capitaine et qu'on évite les récifs.
Tâchons donc d'éliminer toute forme de crédulité ou
d'insouciance, masques souvent portés par la faiblesse de caractère
et l'ignorance, et de nous arrimer fortement au réel. Il est
nécessaire d'abord de connaître les causes, les prédéterminants
de la matière, sa composition structurale, les énergies fondant la
réalité et leurs modalités spécifiques; ces énergies n'étant
accessibles, connues, que par leurs effets, leurs
résultats (consulter le Blog Le
Cantique des Quanta et le Blog les
Relations d'intelligence créative). Puis, enfin, de maîtriser
le but final recherché par une pratique assidue... Ici, les pourquoi
et les comment se complètent.
Toutes
les énergies psycho-mentales sont à respecter, comme on respecte un
courant à haut voltage. Leur utilisation est possible, comme on
utilise l'électricité, mais elle requiert une connaissance
approfondie du phénomène plus une dextérité expérimentale
(assurant une protection adéquate). La qualité de pouvoir exercer
un art s'exprime par l'habilité à déployer à la perfection les
moyens que cela exige. Art et dextérité s'acquièrent par un
apprentissage méthodique, une initiation progressive. Ils dévoilent,
par la confrontation pratique à la réalité énergétique, les
différentes combinaisons conscientielles, les accords à utiliser,
les désaccords à éviter, pour agir efficacement. Ce qui est
nécessaire afin d'obtenir des résultats précis, nécessairement
rigoureusement prédéterminés. Sinon l'aventure risque de se
terminer tragiquement surtout si l'on agit par caprice ou par jeu. On
ne mélange pas n'importe quel poudre dans n'importe quelle
condition... Le danger est réel et il ne faut pas le négliger. Tout
outil produit un effet plus ou moins bon selon les capacités de
celui qui le manipule.
Les
outils et leviers du savoir-faire sont
1)-
les lois naturelles qu'il est insensé de vouloir contrarier.
Vouloir se brûler les doigts à une flamme est proprement absurde.
Nous disposons des énergies naturelles dans la mesure du champ
imparti à l'espèce humaine et à chacun de nous;
2)-
l'intention d'agir, la stricte détermination volontaire du
but arrimée à un désir sans faille. Bannir, en ce domaine, tout
caprice. Anticiper, se projeter et exercer avec efficacité requiert
un savoir prévisionnel étendu jusqu'aux conclusions les plus
lointaines. La détermination des fins doit être claire et la
motivation affective fortement ancrée, qu'elle soit consciente ou
inconsciente. Le projet en puissance s'affermit.
3)-
enfin l'expression de la volonté, l'action. Contraindre, par
des combinaisons appropriées prédéterminées, certaines facultés
à agir selon ce qu'on requiert d'elles, à réaliser notre volonté,
en concentrant ses énergies, les emmagasinant, les faisant agir...
Le déterminisme opérationnel est effectif et aboutit à la maîtrise
des flux d'idées et d'actions que l'expérience valide.
Penser
à un chorégraphe qui projette de réaliser un ballet. Il imagine,
avant même de commencer à mettre en chantier son projet, le
résultat escompté. Puis il réunit toutes les énergies, les
ressources humaines, financières et techniques nécessaires à la
réalisation de son idée-force. (Cf l'introduction « Les
Chemins du Devenir - Chorégraphies » du Cantique des
Quanta). Penser au Maître
verrier René Lalique qui a imaginé ses créations avant de
réaliser ses chefs-d'œuvre avec une minutie et une précision
inégalées. Penser également à la vitalité créatrice d'un
Beethoven qui composa, malgré sa surdité totale à 40 ans, des
chefs-d'œuvre inspirés tels que la Neuvième
symphonie...
La
qualité opérationnelle est soit innée soit transmise. Elle est
innée, c'est-à-dire que la possibilité d'exercer certains talents
ou pouvoirs varie d'abord suivant les dons personnels, puis suivant
les dispositions du moment (lieu, temps, énergie personnelle,
conditions environnementales) - en accord avec les dons particuliers
dont on dispose. Elle est donc aléatoire, occasionnelle. Et
l'efficacité est momentanée s'il n'y a pas d'objectif précis qui
sous-tend la portée de l'exercice. La qualité opérationnelle est,
d'autre part, transmise, et peut, dès lors, s'exercer presque à
tout moment, comme un chirurgien ou un artiste peut exercer son art
et ses compétences à tout moment...
Cependant
faut-il que tous les déterminants opérationnels soient réunis : La
disponibilité personnelle, les ressources déterminées, le champ de
distribution et certaines modalités du potentiel énergétique
personnel et ambiant, les nœuds d'émotion du moment, l'état
mental, la qualité de l'objectif défini, l'intensité de la
volonté... Ce qui fait que certains exercices peuvent réussir à
tel moment pour une personne donnée et non à tel autre moment... A
l'issue d'une expérience réussie, l'exultation de la plénitude
ressentie et la joie d'être en sont le couronnement.
Tous
les exercices ne sont donc pas appropriés à n'importe quelle
personne, quel que soit son âge, son sexe, sa condition physique,
voire sa volonté. Avant de commencer à pratiquer les exercices qui
demandent le plus d'efforts physiques et mentaux, il est important de
bien connaître ses capacités. Consulter un médecin si l'on souffre
de problèmes de santé. Les causes d'accidents sont nombreuses et
surtout imprévisibles. Pour diminuer les risques, éviter les
efforts excessifs, notamment après les repas. En cas de fatigue ou
de malaise, cesser immédiatement l'exercice et se reposer. Les
femmes enceintes ne doivent pas pratiquer les exercices qui
comportent des contractions abdominales ou des torsions. Nous
déclinons toute responsabilité concernant les dommages
involontaires causés par les exercices suggérés dans le cadre
aussi bien de la communication présente que de la communication
précédente sur les Beaux-Arts des Corps.
Notre
rôle est de communiquer un mémorandum d'instructions pratiques et
un rappel de l'usage précis des facultés dont on dispose pour le
succès des exercices. Et c'est à chacun de s'aventurer seul sur le
chemin, assisté de préférence par un instructeur compétent, et de
vivre la grande aventure des arts psycho-mentaux. Le grand art. Avec,
toujours, le fin sourire de la bienveillance.
L'imagination
créative agit pour contrer les cultures analphabètes involutives et
le gavage pléthorique d'insignifiances normalisées, qui
appauvrissent au lien d'épanouir. Ecoutons plutôt, avant de
commencer une séquence d'exercices, les tonalités variées d'une
musique venue du cœur de l'être grâce à des interprètes
inspirés :
IV - 1 - PRÉSENCE ET IDENTIFICATION
De
connaissant, devenir le connu. Franchir les modes rationnels de
connaissance, la pensée discursive, conceptuelle; se dégager des
causalités analytiques, des dimensions finies, des apparences.
Passer de la raison analytique à la connaissance intuitionnelle
directe. A travers laquelle on se fond dans la réalité.
Implantation imaginative sur le cheminement vers l'évidence.
La
présence est extension de la conscience jusqu'à connaître les
aspects ignorés ou non-apparents du réel. C'est-à-dire non pas
voir, sentir, mais percevoir, ressentir. Elle exige une acuité
psychique s'exprimant immédiatement par un « j'ai vécu »,
« je sais ». Etre présent à soi et au monde, c'est
être conduit vers le centre (sans l'effort de se diriger vers). Par
une pratique non intentionnelle. Il s'agit d'éprouver intensément,
de s'éprouver et de se prouver vivant dans tous ses vécus.
C'est s'identifier à une réalité sans la disséquer, sans
abstractions ni idéations symboliques. Etre transparent. Recevoir et
laisser passer à travers soi sans filtrer. Sans distinguer,
concevoir ou discriminer. Sans crispation (méfiance) et sans
relâchement. « Il m'est venue une idée... »
disent les inventeurs, les artistes, les compositeurs... Laissez-la
donc advenir.
L'observation
dynamique - de l'intérieur - du laboratoire de la vie ne nécessite
aucune saisie de l'expérience par le moyen de percepts, de concepts,
de mots ou de tout symbole de la pensée discursive. La présence
n'exige pas de pratiquer ni de cultiver ni de concentrer sa volonté.
Elle est loin, très loin, de la pensée discursive, de l'analyse, de
l'intention, de la réflexion. Ne poursuivre donc aucune intention,
ni même l'intention de se libérer de l'intention. Etre pur de
soi-même. Et sans vouloir parvenir à un résultat à tout prix.
Sans s'opposer à quoi que ce soit. Sans choisir. Sans lutter. Sans
convoiter une fin. On s'y enchaînerait.
Simplement
s'ouvrir. Toute recherche de présence est source de confusion. La
présence est, plus qu'un état, une dynamie d'être. Où toute
contrainte s'évanouit et où l'on est délivré de tout désir, même
du désir de présence ou d'éveil. On est vie spontanée. Et
on ne peut être toute présence que si l'on s'ouvre, sans recherche,
sans choix, sans but. Car, en fait, il n'y a rien à saisir. On ne va
jamais nulle part. Il n'y a pas d'ailleurs à atteindre. Toute
distance est abolie. Les yeux vivants intègrent et néantisent toute
distance chrono-spatiale...
On
ne pratique donc pas intentionnellement et méthodiquement pour
trouver ou retrouver la dynamie de présence. On la porte, plutôt.
On la vit en soi. Tout exercice risque de la limiter, l’entachant
de volonté qui nous écarte de la présence et nous attache au
semblant de présence et, souvent, nous force à nous y complaire.
Oublier donc doctrines, notions mémorisées, spéculations
théoriques, commentaires conceptuels... Ne pas essayer de
comprendre. En dynamie de présence, aucune question n'est
nécessaire. On est toute conscience concrète. On est là. On est
toute-présence. Vie.
La
présence est éveil immédiat, direct, franchissement des limites.
Eclair intuitionnel, sans interférences. Ainsi. Instantanément.
Etat d'intégrité communielle fusionnelle approchant
l'identification totale. Ces communions ponctuelles ne sont en aucun
cas sommatoires. Elles sont de plus en plus intégrantes. L'on se vit
alors avènement unifiant toute sa multitude. Présence constante
dynamique à soi-même et au monde. Pour soi, par soi, vers soi.
Liant l'instant qui nous réalise à tout notre devenir.
Présence
existentielle à l'espace illimité. Enracinement à soi et au monde.
Vivre tel que la réalité (que cela) est. En présence
parfaite. Conscience claire livrée au présent plein relief, au
temps plein du réel, au maintenant perpétuel, à l'espace sans
horizons. - Présence à l'éternité. Expérimentation immédiate du
plein réel, du continuum énergétique concret, de l'évidence
fondatrice vécue en sa racine. S'insérer présence dans
l'universelle réalité, c'est s'éterniser. Se fondre, fondé et
fondu. Constitué et constituant. Unicité désormais insécable du
tissu universel. Profondément jubilatoire.
Il
n'y a plus, dès lors, de soi, d'objets extérieurs à soi.
Intériorité et extériorité ne font qu'un. L'au-delà est un
au-dedans immédiat. Et réciproquement. Tout est mon corps. Dans la
clarté de l'accomplissement. La totalité ne peut être confuse que
pour ceux qui sont eux-mêmes confus. Et celui qui devient toute
présence, il fera du champ quotidien habituel, gris, uniforme,
monotone, de la tâche contraignante de l'organisation, de tout ce
qui émousse l'être, le dévore, le rejette hors de lui dans les
performances inutiles et la durée grevée de servitudes, il en fera
donc une fête, un chant, qui le rend libre et heureux, simple sans
solennité, clair et léger, léger...
Instructions
pratiques pour des expériences de présence et d'identification
Procéder
par inductions directes. Etudier au préalable la méthode, saisir le
mécanisme et surtout comprendre le but. Puis tout oublier. Par ces
expérimentations émotionnelles, jamais incohérentes, on arrive à
être-là, de toute sa conscience immédiate. Présent - sans
questions ni réponses, ni avant ni après... Il n'y a pas de
formules arrêtées pour les exercices de présence et
d'identification. Garder cependant toujours l'étonnement d'un
enfant, son innocence.
Se
mettre dans un état de disponibilité. L'isolation sensorielle
accroît les capacités d'écoute. Se réveiller d'abord à sa
présence à travers les choses, par les choses, dans les choses,
particulièrement celles qui nous intéressent. On ne perçoit et
garde en mémoire que ce qui a quelque intérêt pour nous...
Se
centrer sur soi-même sans jamais se décentrer. Se maintenir au
centre de soi. Non en haut, dans la tête, siège de
l'intellectualité sèche des calculs, torse cambré, plein de
suffisance et vide d'amour. Ni en bas de soi, vers la croupe alourdie
par les échafaudages de cupidités et d'avarices. Mais au centre
dynamisant et serein...
La numérotation des ressources ci-dessous suit celle des ressources qu'on retrouve dans la communication précédente sur la grande voie dansée.
373
- Ressentir la rencontre des rayonnements, le sien propre et
celui des espaces, des matériaux ou des personnes autour de soi.
Ressentir l'échange des dynamismes.
374
- S'éprouver creuset de relations. L'espace est en soi et en
dehors de soi.
375
- Ressentir qu'on est un en tout. Unité
organismique. Rien n'est effectivement séparé. La distance n'est
que dans le regard, dans le degré d'intensité conscientielle.
376
- Se percevoir enveloppant une région, un continent, la Terre.
377
- Ressentir toute l'intensité, l'éternité de sa présence au
monde, sans avant ni après. Ressentir la brièveté du passage dans
cet espace-temps.
378
- Ressentir les transformations de l'en-devenir biologique, les
naissances et les morts - les passages...
380
- Se familiariser avec le rayonnement des objets pour éveiller
la sensibilité tactile, sentir instantanément, traduire,
identifier...
381
- Dans une demi-obscurité, tenir un objet indifférent entre le
pouce et l'index d'une main puis de l'autre, ou l'appliquer sur le
front. Le ressentir. Intensifier ses sensations. Identifier, par le
seul contact des mains, toute l'histoire de l'objet touché, les
circonstances principales auxquelles il a été mêlé. Puis
identifier son propriétaire. Son état actuel ou passé. Le
visualiser clairement : Se mettre dans sa peau, le voir l'utiliser.
Au fur et à mesure de l'expérimentation de cette activité
psycho-mentale dissociative et ré-intégratrice, les images
ressenties se précisent...
382
- Ressentir la présence, l'effet d'un objet, d'une main, d'un
souffle, d'une voix, d'un regard, sur son propre corps. Ressentir
leur pouvoir tactile. Pour prendre sens et valeur, tout objet doit
tomber sous nos sens et devenir actif pour nous, sortir de
l'anonymat, du monde relativement passif, indifférent. Un objet
sélectionné, visé, vécu, est approprié, intensifié, valorisé.
383
- Ressentir par son dos, ses pieds, son front...
384
- Etre tout regard, pur regard et vivre l'intégrale du regard.
Le regard est moment, mouvement. Il donne à tout objet pris dans son
champ, un sens, une valeur, l'éclaire, le spécifie, le qualifie. Il
se cherche dans l'objet, se prouve et se rend présent à lui-même.
Regarder les détails d'un visage, les yeux, la forme des yeux. Pour
bien voir, s'éclairer d'intensité, brièvement. Sinon la fatigue
oculaire tend à dissiper les détails.
385
- Etre une couleur. Etre toute l'émotion chromatique que suscite
une couleur, qu'elle soit chaude ou froide...
386
- Se faire sourd puis aveugle. Ressentir sans passer par les
sens. Etre toute présence perceptive. Rencontrer un objet, un
espace, une voix, une présence... Les traverser, les comprendre en
les ressentant à distance. Puis éliminer l'espace transitionnel.
387
- Ecouter un son, une musique, un espace sonore. S'en laisser
traverser. Etre ce son, cette musique. S'y abandonner. L'écoute
intensifie les perceptions.
388
- Se découvrir voix. Ecouter l'écho de sa voix intérieure et
extérieure. S'écarter de sa voix, la laisser vivre, s'épanouir. En
ressentir le rayonnement sur soi-même et sur les autres. Toucher par
sa voix...
389
- Respirer l'espace. Sentir l'espace, l'air, la chaleur, la
moiteur de l'air, son épaisseur, son volume. Sentir un souffle de
vent, son mouvement dans 1'espace...
390 - Ressentir le mouvement de son corps dans l'espace, son poids, son inertie, son réveil. Maîtriser l'espace en sentant sa propre puissance sur l'espace.
391
- L'épreuve du miroir. Se regarder dans un miroir. On ne peut en
être dupe. On se découvre dans son témoin d'en face. Lui exprimer
ses émotions, ses pensées...
392
- Pénétrer le secret d'un mot, d'une phrase, d'un poème. Les
vivre. Variante : Visualiser l'historique d'un mot, son origine,
les métamorphoses de sa racine, les sens qu'il porte et ses dérivés.
393
- Vivre l'infinité de l'univers. Non ramener l'univers à soi ou
aller vers lui. Nous sommes l'Univers. Et on ne décompose pas
l'infini.
394
- Suivre en imagination le cycle de croissance menant de la
graine à l'arbre. Puis au fruit...
395
- Etre l'eau, la source, l'eau qui coule, la rencontre des
ruisseaux, le fleuve, l'océan...
396
- Etre les vagues, les recommencements...
397
- Le cycle de l'eau. Se fondre goutte d'eau dans la mer. Suivre
l'itinéraire du cycle de l'eau. Evaporation, formation des nuages,
la pluie, son infiltration dans le sol, une source qui devient fleuve
et se jette dans la mer...
398
- S'identifier aux éléments Terre, Air, Feu, Eau dans leurs
différentes manifestations.
399
- Se transposer dans une vie minérale, végétale, animale,
humaine. S'y identifier comme si on est effectivement cela. Eprouver
les sensations dues à l'état que l'on s'est assimilé. Se mettre en
situation, ressentir avec le maximum d'intensité les états
affectifs correspondants. Chacun crée ainsi son propre paysage, son
propre monde. S'identifier aux couleurs; aux sons; aux matières
telles que le verre, l'acier, les billes, la cendre, l'huile, le
lait, l'eau bouillante, un bloc de glace, le miel, le lierre
grimpant, un oiseau, un lézard, un papillon, un chat... Séparément,
toute chose n'est ni grande ni petite. Elle est ce qu'elle est et
elle vit son entière plénitude...
400
- Etre une étincelle, une flamme, un incendie, le feu embrasant.
Puis l'eau qui inonde et éteint le feu.
401
- S'identifier au cycle de la nourriture. Comment un fruit, par
exemple, se change en énergie, chaque espèce se transformant en une
force particulière. La boisson accroît la jeunesse ou l'indolence,
la viande l'énergie musculaire ou l'agitation durant le sommeil; le
poisson la puissance sexuelle, etc.
402
- Susciter un son, s'y identifier, s'incorporer son sens. Que le
son devienne acte, couleur, forme vivante qui danse...
403
- S'identifier à une rencontre entre deux ou plusieurs
différents groupes d'éléments d'abord complémentaires puis
opposés. Une fleur et une abeille ; l'eau et une plante ; une
branche caressée par un ruisseau ou flagellée par un torrent
impétueux ; l'eau et la foudre ; la pierre et le marteau ; etc.
404
- Voir les différents effets bénéfiques ou désastreux, les
deux faces, de tout élément, le feu qui réchauffe et brûle, la
neige qui produit les fleuves ou qui dévaste; etc.
405
- Etre ses mains. Ses mains vides. Ses mains pleines. Donner.
Recevoir.
406
- S'identifier à un héros, un dieu, une qualité. Provoquer la
présence réelle en soi de l'image évoquée. Se transmuer héros,
dieu, une qualité. En son corps puis en une partie de son corps, un
doigt par exemple.
407
- S'identifier à un prisonnier secouant ses chaînes. Vivre sa
délivrance des chaînes, sa liberté, sa joie...
408
- S'identifier à un poison, à l'empoisonné, à ses angoisses,
à l'antidote...
409
- S'identifier à une naissance, calme ou difficile, au
nouveau-né, à l'éblouissement, au premier cri... Attention,
cependant, éviter de revivre sa propre naissance, car cette
expérience exige un effort considérable et peut provoquer soit une
délivrance soit un traumatisme, et elle doit être guidée par un
psychologue averti.
IV - 2 - VOLONTÉ ACTIVE
L'intention
est le maître qui rassemble et dirige. Tout peut être
volontairement contrôlé et orienté. L'activité visualisatrice et
volontaire peut contrôler les rythmes cérébraux, cardiaques,
l'activité de 1'estomac, la tension sanguine, la température. Mais
l'apprentissage de la volonté exige un entraînement quotidien. La
volonté efficace est action. Elle s'assure, se confirme par un acte,
se formule, se constitue par un appui solide, une preuve. Les paroles
ou les gestes fixent la détermination. L'acte signe la volonté qui
ne se prouve, en définitive, que dans ses conséquences inévitables.
Le « je le veux » se prouve par un « je
le fais », et se déploie action.
Toute
volonté est motivée par un désir. Le fondement de la volonté est
le désir émotionnel. L'homme étant, avant tout, une création
d'émotions, animé par les besoins et les nécessités de sa nature
et soumis à ses impulsions préférentielles. La volonté est moins
le résultat d'une réflexion attentive formulée en un ordre
spécifique, qu'une conséquence d'un désir intense, d'une farouche
détermination bio-narcissique. Le motif, c'est être intéressé.
Raisonner froidement, logiquement, n'exige pas l'exercice de la
volonté. C'est le désir de parvenir à un but précis qui décide
l'intelligence des finalités et le pouvoir d'utiliser certains
moyens pour y arriver. C'est le motif qui détermine la fin et les
moyens. C'est-à-dire la maîtrise de ses désirs et leur
orientation, transformant le désir en puissance suggestive. Soit
savoir où l'on va, où l'on peut aller, pourquoi et comment.
Utiliser sa pensée intentionnelle, c'est comme utiliser
l'électricité. Si elle n'est pas dirigée, elle n'a aucun effet. Le
résultat donc est fixé par le désir. Toute oeuvre est fonction du
désir qui la porte. On ne travaille jamais pour rien.
La
volonté c'est diriger ses émotions, ses passions, disposer d'elles
librement, (et non les contrôler, les réprimer, les contenir).
C'est endiguer le fleuve, concentrer les rayons pour provoquer une
flamme. On ne contrôle pas l'électricité mais on dirige sa
puissance, comme le commutateur dirige le courant. On emploie les
énergies disponibles, on les dirige, en coopération étroite,
rigoureuse, avec les lois naturelles. On ne peut rien créer de rien.
Mais juste transformer, assembler le déjà existant, l'utiliser
suivant des voies précises. C'est cela la maîtrise. Connaître ses
motifs et diriger ses désirs jusqu'à leur réalisation. Autrement,
la maîtrise de soi n'a pas de sens. L'art de la maîtrise s'affirme
donc par le fait de diriger ses émotions, ses passions, et
transformer le passif en actif. D'ailleurs toute répression ou
suppression d'un désir provoque une réaction destructive
d'équilibre dans l'organisme - qui exige de suivre sa propre
logique, celle de ses besoins bio-narcissiques. Et l'intelligence
c'est justement connaître ses désirs intimes les plus puissants du
moment, portés par le caractère, et les diriger vers leur
accomplissement.
La
confiance en soi. Le secret, la clé de la réussite est dans la
confiance en soi. La foi dans les autres et dans toutes les croyances
sont en général insuffisantes. La foi est une présomption, une
acceptation (incontestée, aveugle) d'un invérifiable. Elle découle
de l'espoir (d'une possibilité de guérison, par exemple). Une
croyance forte découle de l'acceptation intime de l'intervention de
puissances de secours, certes sans possibilité de vérification
rationnelle. Elle peut aboutir à un résultat ponctuel, inexplicable
par les lois classiques de la biologie ou de la physique. Seule la
confiance en soi - qui s'acquiert et grandit par l'expérience, peut
parachever la connaissance dont elle découle, et aboutir à un
pouvoir dirigé efficace.
La
nolonté. C'est le désordre de volonté, par défaut ou par
excès. La nolonté d'un esprit confus, instable, distrait, passif ou
occasionnellement concentré, conduit semble-t-il à la débilité ou
à la maladie. Tout conflit entre différents désirs d'abord, puis
entre ces désirs partiels et les impuissances diverses
d'aboutissement, cause l'anxiété et l'instabilité et provoque des
contradictions dans la structure de la pensée. Le désir est à
l'origine de toutes les activités de la vie. Unifiant ses désirs
fondamentaux, l'on acquiert un mental équilibré et un rayonnement
efficace. Eliminer donc toutes les conditions de conflit. Canaliser
les désirs vains ou non-essentiels vers un désir fondamental et
travailler à le réaliser.
L'exercice
de la volonté est très exigeant. Il faut savoir transiger d'abord
avec soi-même pour exercer un pouvoir sur les événements. Refuser
par conséquent toutes les conditions faciles et ne pas en subir les
corruptions. L'exercice de la volonté n'est pas un passe-temps
distrayant, une jonglerie pour amuser la galerie. La force s'acquière
par les épreuves. La volonté acquiert d'autant plus de force qu'on
a multiplié les actes expressifs prouvant l'acharnement de sa
volonté - qui devient alors pratiquement invincible. Et la volonté,
plus on l'exerce, moins on devient passif devant les évènements,
plus on résiste énergiquement aux accidents, aux désastres
toujours possibles. Et si l'on veut atteindre la perfection, le plein
vouloir et le plein-pouvoir, il est nécessaire d'exercer le
renoncement au superflu. L'émancipation réelle et les progrès se
font en raison de la résistance et des épreuves.
Ne
pas relâcher sa vigilance et sa volonté. Toute négligence,
l'inattention et l'habitude de remettre à plus tard, par exemple,
bref toute relâche entraîne un rappel plus difficile pour
l'exercice de la volonté.
La
volonté ne se donne pas. Il faut la prendre. Il faut faire ses
preuves. La volonté s'acquiert et se perfectionne par des exercices
tels ceux que nous proposons. Et plus on l'exerce, moins on devient
passif et conduit à l'aveuglette par des contremaîtres. Il ne coûte
rien d'oser et de pouvoir. Sans fausses espérances ni craintes
absurdes. Puis agir sans diversion, sans être affaibli par des
considérations parasitaires. Agir d'une action claire, franche,
directe, sans mélange. Savoir ainsi la portée de ses réelles
potentialités. Si nous devons schématiser la relation entre savoir,
vouloir, pouvoir, agir, nous proposerons le schéma de la Figure 236
qui déroule le film complet de la relation : s'intéresser pour
désirer, désirer et savoir pour vouloir, vouloir pour oser et oser
pour réaliser...
Instructions
préliminaires
Se
fixer un délai de réalisation et respecter son engagement. Sans y
manquer. A l'échéance, voir la progression. Puis, sans réserves,
sans hésitations, hardiment, librement, se prouver qu'on sait
vouloir. Et avancer sans se complaire de ses premiers succès.
Maintenir une volonté sans défaillance - à ne pas confondre avec
la contrainte. Toute contrainte, elle, comme tout effort non justifié
et non choisi, détourne de la voie. Ne pas s'écarter de son désir.
Toute hésitation mutile le désir.
Avant
tout, spécifier clairement son but. Le but crée la volonté.
Déterminer un objectif justifié à la mesure de son intérêt, de
son désir. Prendre conscience de son chemin, le trouver, le
réinventer - le chemin du devenir organismique est tracé d'avance
dans tout le potentiel génétique. Reste le chemin social, la
finalité de vie qui, seule, peut transmuer les virtualités et les
potentialités portées en efficacités. Prendre donc conscience de
son but, de son besoin d'atteindre ce but et des moyens de
l'atteindre et la date exacte de réalisation. Définir avec
précision le but unique à atteindre. Visualiser clairement le but,
le désir et le chemin à parcourir. C'est ce chemin-là qui porte le
savoir qui engendre le pouvoir. Aucun ouvrage d'art n'est réalisé
accidentellement. Il a été prévu. Pré-vu. Les hommes qui ne
savent pas ce qu'ils désirent réellement sont étrangers à
eux-mêmes. Le secret de l'art est dans l'intelligence qui le dirige.
Etre sûr, certain, de la réalisation de son désir : « C'est
fait ». Et se préparer effectivement à la réalisation.
Ne
pas se presser. Si l'on court, on manque le paysage. La volonté
d'action incessante paralyse. Au contraire, être dans l'action.
Etre, de toute sa présence, dans l'action. Oublier sa volonté. Et
on obtiendra les résultats escomptés. Ne pas désirer acquérir,
recevoir en retour; ne pas penser profiter de l'effet. Simplement
faire de son mieux, dans la simplicité nue. Heureux, sans la volonté
de l'être à tout prix.
Concentrer
tous ses pouvoirs en soi-même. Se dégager de tout le superflu, de
tout attachement superflu. Qui possède ou convoite, est possédé et
paralysé. Exercer une volonté dégagée de toute servitude c'est
utiliser un levier. S'éloigner des ambiances malsaines, des
médiocrités actives, des négligences paralysantes. Résister aux
caprices envahissants. Et de l'audace. Prouver l'énergie de son
caractère. Comment craindre ce dont on n'a pas peur ?
Vouloir
connaître le monde en soi. Au lieu de se chercher dans le monde.
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers.. ».
Et être toujours attentif et vigilant à son oeuvre. Ne pas se
vanter ou essayer de convaincre les autres par des preuves. Pouvoir
oser et savoir s'abstenir, c'est pouvoir deux fois.
Demande,
et tu obtiendras. Formuler exactement une demande bénéfique à
tous. Si le désir est profondément en opposition avec les
nécessités de l'heure, comment serait-il réalisé ? D'ailleurs la
netteté du désir et de la formulation s'en trouvent entachées. Ne
jamais faire de tort à autrui. Semer la joie. Nous avons tous des
obligations envers tous les autres. Toute pratique réalisant une
volonté est efficace. Et d'autant plus efficace qu'elle exige des
efforts.
On
ne respecte que la puissance qu'on prouve. Et le pouvoir se prouve
par ses résultats. Toute oeuvre te justifie, te prouve. Te donne le
droit de parler. Et l'intelligence veut que l'on confie la
connaissance à la force - qui se reconnaît d'instinct. La
connaissance et la force non liées sont dangereuses. Un acte -
preuve de la volonté - est une synthèse rassemblant dans un regard,
un contact, un symbole, tout le désir. Il est le point d'appui
nécessaire à toute projection volontaire.
Instructions
pratiques et exercices de volonté active
410
- Placer un morceau de papier sur sa paume ouverte. Vouloir
réchauffer sa paume par un afflux de sang. La paume se réchauffe,
le papier se tord. Refroidir sa paume par un reflux de sang.
411
- Visualiser la glande hypophysaire au centre de la tête. Rendre
l'organe plus gros et plus chaud par un afflux volontaire de sang. Ce
qui produit une sensation de chaleur agréable dans tout le corps.
L'intuition et la réceptivité sensorielle s'accroissent.
412
- L'énergie, base de toute activité organismique, est
inépuisable. Nous pouvons l'utiliser pour réanimer un étranglé,
un paralysé temporaire, immobiliser des animaux, etc. Se concentrer.
Inspirer à fond fortement en ramassant les énergies ambiantes.
Retenir le souffle. Accumuler l'énergie dispersée en permanence
dans tout le corps au niveau ombilical, centre focal du corps, la
concentrer en contractant l'abdomen. Orienter volontairement cette
énergie invincible. La libérer et la projeter en expirant 1)- par
la voie du souffle, cri mental ou vocal (Kiaï) ou 2)- par la
voie des doigts de la main ou du poing. Pousser le cri mental ou
vocal à un certain moment de la respiration de l'autre ou envoyer
ses doigts réunis en avant. Suivant notre volonté, on rayonne ou
aspire à partir de l'extrémité des doigts, avec ou sans contact.
C'est sur cette base que s'exercent par exemple les massages
efficaces des zones réflexes...
413
- L'envoûtement c'est l'ascendant qu'a un rayonnement fort sur
un rayonnement incapable d'opposer une résistance active. Il est
soit involontaire soit volontaire, c'est-à-dire dont le désir est
enveloppé dans une volonté formulée. C'est cet envoûtement qui
produit les sympathies passionnelles instantanées lors d'une
rencontre foudroyante, l'exaltation, ou la soumission à la plus
forte personnalité et l'aliénation. L'antipathie est le
pressentiment d'un envoûtement possible et refusé. Ignorer est
l'arme la plus efficace pour désarmer ces risques, ainsi que toute
haine ou toute peur contagieuses.
414
- Pour transmettre sa volonté à un animal, inspirer et
insuffler mentalement son désir en lui soufflant dans les yeux. Lui
commander mentalement « Tu es forcé d'obéir à mon regard
et à ma voix et à mon ordre ». Souffler ainsi à la face
d'un animal le fait reculer, le dompte. Et plus l'effort est intense,
plus l'effet est efficace.
415
- Exercer une fascination est la condition de tout échange
interindividuel. Pour exercer une fascination volontaire, agir sur
l'imagination par l'imagination. On sort du rang pour s'enregistrer
dans le souvenir ou le rêve de l'autre, en frappant son imagination.
416
- L'émission simultanée d'un même désir intense par plusieurs
personnes réunies ou séparées dans le temps ou l'espace forme
comme un même désir collectif. Ce désir se précise et devient de
plus en plus efficace à mesure que l'émission devient plus intense.
Attention, le désir n'est pas une prière, qu'elle soit individuelle
ou collective. Il est volonté d'action par soi-même.
Se
concentrer c'est porter son attention soutenue sur un objet et la
focaliser durant une durée limitée. Se concentrer sans
s'interrompre. En fait, plus qu'une focalisation de l'attention ou la
convergence de pensées sur un point donné, handicapées du désir
et de l'anxiété de réussir, elle est plutôt visualisation
claire, nette, précise, d'une image canalisée et transmise.
Visualiser avec une intensité soutenue et calme, et tout ce que l'on
voudra s'accomplira.
417
- Observer son corps. Le dynamiser en concentrant son énergie
(par la rétention respiratoire) dans le plexus solaire et de là, la
diriger vers toutes les parties du corps en commençant par les
parties inférieures. 3 rétentions pour chaque partie. Les facultés
de rayonnement et d'efficacité fonctionnelle sont réveillées et
développées par cet exercice, s'il est poursuivi régulièrement.
Puis passer du plan segmentaire au plan d'ensemble.
418
- En marchant, se concentrer sur le fait de lever le pied, de le
balancer et de s'y appuyer pour avancer...
419
- Se concentrer sur le bruit d'une chute d'eau, le crépitement
de la pluie.
420
- Se concentrer sur sa lecture. Lire d'abord comme on lit un
texte en langue étrangère, sans comprendre, ne lisant que les sons,
s'y arrêtant. Puis lire le même texte en dépassant les sons vers
le sens, en une saisie directe. Lire de plus en plus rapidement.
421
- Se concentrer sur le rayonnement de la flamme d'une bougie.
Voir les rayons venir jusqu'à soi. Fermement, désirer (visualiser)
faire mouvoir la flamme à gauche, à droite, en accroître le
volume, l'intensité lumineuse en modifiant la couleur, la réduire,
arriver à l'éteindre...
422
- Regarder et suivre la grande aiguille d'une montre tout en
gardant la perception de soi-même.
423
- Essayer de connaître l'heure sans regarder sa montre, en se
concentrant sur la première impression à retenir. Elle doit être
instantanée. Le raisonnement analytique même rapide gâche tout. De
même, lorsqu'un téléphone sonne, deviner Qui appelle ? Pour quelle
raison ? Pour que cette intuition soit exacte, constante et directe,
accroître son potentiel de vigilance, par le silence.
424
- Se couper momentanément de tout contact avec le monde
extérieur. Ne garder en conscience que le « bruit » de
son cerveau, de son sang. S'y concentrer.
425
- Assis, immobile, calme, yeux clos, mains sur les genoux, se
concentrer sur un point entre les épaules, à la hauteur du 3ème
ganglion thoracique (à 7cm sous la vertèbre proéminente). Comme
effets, on ressent des picotements, une certaine chaleur, puis un
bien-être. Cet effet est accru si l'exercice est renouvelé souvent.
426
- Susciter une émotion, la diriger, la développer. Empêcher
les dérivations. Rééduquer ainsi ses facultés émotionnelles.
427
- Observer un cours d'eau rapide; se détacher de tout autre
stimulus, exclure à volonté toute autre émotion... Suivre son
impétuosité.
428
- Lire rapidement un texte. Plus on lit vite, mieux on retient et
on comprend, car toutes les facultés intellectuelles sont
sollicitées et restent vigilantes. Relier la connaissance
nouvellement acquise aux connaissances acquises précédemment, la
vérifier, conclure, classer.
429
- Au réveil, conserver le rêve en restant immobile, fixé au
rêve. Tout disparaît au moindre mouvement. Les rêves sont
antithétiques des mouvements musculaires – qui inhibent les
images.
Ce qu'on pense, on le devient. La suggestion mentale est un aspect de l'exercice de l'intention volontaire. Suggérer c'est vivre intensément une pensée, une intention, une émotion concrète, exprimée en termes précis, évoquée en image distincte, impérative, sans doute ni espoir. En étant sûr et certain de sa réalisation. Effacer tout doute quant au résultat. L'hypnose est un aspect de la suggestion. La mémorisation efficace est également un aspect de la suggestion. Elle s'organise en inscrivant intentionnellement les suggestions clairement visualisées. La suggestion n'est pas un ordre formel mais un ordre subtil, indirect, plus efficace. C'est affirmer impérativement une nécessité. Et le subconscient obéit toujours et agit en conséquence de la nécessité exprimée.
Affirmer
donc, et non, comme dans certains cas, refuser ou nier - ce qui
postule qu'on admet les faiblesses à surmonter sans les déloger.
Par exemple, en cas de maladie, ne pas se dire « je veux
guérir » ou « je suis guéri », ce qui
sous-entend l'existence admise de la maladie, mais, au contraire,
trouver une motivation profonde valable, un objectif à réaliser et
chercher déjà à le réaliser. De même, au lieu de tenter de
supprimer un défaut, essayer de développer une qualité en
l'exprimant ouvertement.
Une
pensée, une émotion, un désir visualisés, vécus, fixés en nous
passionnellement, établissent une condition saine ou nocive selon
leur valeur et leur portée, nous faisant rayonner d'un éclat clair
ou terne correspondant. La cristallisation d'une pensée-émotion
irradie dans l'espace une énergie correspondante affectant les
personnes et les objets autour de nous. Et les effets finissent par
retomber inévitablement sur nous.
Les
pensées constructives, comme les pensées destructives,
discordantes, entraînent une réaction en chaîne à tous les
niveaux intra-organismique (fonctionnels) et extra-organismique
(relationnels et socio-économiques). Les pensées constructives
exercent une auto-protection des plus efficaces. Elles s'organisent
autour d'un idéal - aiguillon stimulant. Et leur efficacité se
ressent particulièrement si toutes les pensées qui ne tendent pas à
soutenir cet idéal sont éliminées. L'absence d'idéal et donc de
pensées constructives, provoque la dépression, l'apathie. Le manque
d'enthousiasme ruine la santé. Par contre, toute expérience riche
d'émotions heureuses stimule le rayonnement individuel.
Instructions
pratiques et exercices de suggestion active
430
- Affirmer : Paix, force, fraternité et intelligence sont en
moi. Puis autour de moi.
431
- Se voir rayonnant l'intelligence, la fraternité, la force et
l'amour. Quel que soit l'environnement, s'en soustraire souvent et
éprouver ce sentiment rayonnant.
432
- Visualiser l'action constructive de tous les bâtisseurs d'un
monde nouveau à structure sociétaire unitaire.
433
- Voir réunis en soi-même les états 1) de pleine intelligence,
2) de sérénité et 3) d'amour qui fécondent la joie rayonnante. Se
voir au centre d'un triangle réunissant ces états dynamiques.
434
- Faire le vide en soi. S'oublier. Se concentrer sur son objectif
durant la rétention du souffle. Le visualiser en détails précis.
Respirer profondément trois fois. A la dernière décontraction,
s'assurer « c'est fait ». Puis cesser d'y penser.
Les
moments les plus favorables aux suggestions sont quotidiennement le
matin entre 6 et 8 heures, juste après le lever du lit, et tard le
soir vers les 10 heures, ou juste avant le coucher; chaque mois,
lorsque la Lune est ascendante (de la nouvelle à la pleine Lune) -
l'expérience quotidienne d'ailleurs le détermine ; tous les ans le
jour de son anniversaire ; et hebdomadairement, le jour qui commence
la semaine individuelle.
IV
- 2 - D - L'hypnose
L'hypnose
naturelle est la fascination exercée par une idée-force, une
situation, une autre personne. L'hypnose expérimentale est
l'imposition d'une image, d'une émotion, à un sujet, avec son plein
accord et sans qu'il mette en doute la suggestion.
L'acceptation
volontaire, active, du sujet, son consentement tacite, est
préliminaire. Par conséquent, il ne s'agit nullement d'une
effraction de la personnalité. L'hypnose efface la conscience
intellective, neutralise l'objectivité et le sens critique.
L'hypnotiseur se substitue à la conscience volontaire du sujet, à
sa faculté de discernement qui éveille les facultés volontaires
sensori-motrices. Le sommeil hypnotique est inoffensif. Son innocuité
est prouvée. Et, parmi ses bienfaits, notons qu'il normalise les
sécrétions endocrines, calme les douleurs et repose de toutes les
dépressions. Les exercices classiques de base sont trop connus. Nous
n'y reviendrons donc pas.
ACTUALISATION
OU L'IMAGINATION CRÉATIVE
La
visualisation n'est pas une hallucination, une vision désordonnée.
Ce n'est pas une imagination passive, une suspension de soi dans le
rêve où les images non contrôlées prolifèrent et disparaissent.
Elle est, au contraire, une imagination active, voulue, dirigée,
activant, utilisant, dirigeant les puissances du rêve, une voyance
appuyée sur la mémoire rétrospective et prospective. La
visualisation dépend du pouvoir d'observation minutieux du passé et
d'actualisation inventive...
Visualiser
c'est percevoir effectivement l'image suscitée, la ressentir comme
présente, fécondant en nous des émotions profondes. Le désir est
puissance propulsive. Et il est d'autant plus efficace qu'il est
violent, comme la corde d'un arc qui décoche une flèche. On devrait
se servir de l'imagination et des techniques imaginatives, comme les
autres d'un crayon et d'un papier. Le territoire du réel imaginaire
est vaste. Les exercices progressifs suivants sont précis. Ne rien y
ajouter et ne pas aller plus loin qu'il n'est proposé. Ne pas
mésestimer les risques.
Instructions
pratiques et exercices de visualisation, de focalisation et
d'imagination active
435
- Calme, sans crispation, fixer du regard, sans ciller, un objet
situé non loin de soi. Fermer les yeux et le voir, les yeux clos. De
même, fixer un dessin puis le visualiser, les yeux fermés. Diminuer
progressivement la durée de la fixation du regard...
436
- Voir cet objet réduit ou agrandi. Devant ou derrière soi...
437
- Yeux ouverts, voir un objet inexistant comme une chose réelle;
construire l'image dans l'espace, en toutes ses parties. Ne pas être
victime de sa propre imagination mais son maître.
438
- Visualiser tous les détails d'un assemblage puis tous les
développements possibles...
439
- Fixer aussi longtemps que possible puis diminuer le temps
progressivement, un objet simple, indifférent ou intéressant.
L'observer, le détailler, le photographier dans tous ses détails,
(un visage, un décor, une bougie, un symbole, un personnage de film
ou de BD...). Le garder en pensée claire. Diriger son attention sur
ce seul point, non sur les objets environnants. Puis fermer les yeux
et se rappeler, voir toujours clairement l'objet.
440
- Ecouter, percevoir un seul son, en distinguer plusieurs, les
reconnaître. Puis se le remémorer. Ecouter une musique, un chant,
puis les reproduire en soi. Ecouter une symphonie, par exemple la
Symphonie Fantastique de Berlioz, puis la réécouter,
l'actualiser dans sa mémoire.
441
- Fermer yeux et ouïe et se concentrer sur la perception tactile
d'un objet. Puis se le remémorer.
442
- Dans une entière ou une semi-obscurité, regarder intensément
le rayonnement d'une flamme de bougie. Visualiser nettement une
couleur et l'appliquer à la flamme. Vérifier le changement de
coloration du rayonnement. Dès l'apparition de la couleur désirée,
regarder le coin le plus sombre de la chambre et garder cette
impression, ne pas la lâcher.
443
- Le matin, avant de se lever du lit, visualiser la montée du
Soleil et la chaleur solaire. Le soir, avant de s'endormir,
visualiser le calme nocturne sous le ciel étoilé.
444
- Expansion : Se visualiser dilaté et rayonnant à la dimension
d'une chambre, d'une bâtisse, d'une cité, d'une montagne, d'une
région, d'un continent, de la Terre, du Système Solaire, du Système
Galactique, d'un amas constellaire, de l'Univers...
445
- Contraction : Inversement, se visualiser réduit jusqu'à la
taille d'une graine, d'une cellule, d'un atome, gardant toujours
visibles tous les détails.
446
- Voir son corps vide et se visualiser voyageant à l'intérieur
de cet espace.
447
- Se voir avec l'oeil d'un autre...
448
- Visualiser un tunnel, y entrer, en sortir, libre...
449
- Se sentir, se vivre tout amour et irradier l'amour vers les
êtres aimés, vers chaque être, vers tous les hommes, sans rien
demander en retour. Transmuer toute ambiance en ambiance claire.
450
- Une chambre. Ce n'est pas ses murs, c'est l'espace entre les
murs qui la fonde ainsi que son histoire. Ouvrir la chambre en
imagination. Laisser affluer les flots d'images, de scènes,
d'évènements qui ont pu s'y dérouler. Les ressentir. Les trier.
Vivre un évènement en particulier. Ne pas s'encombrer de détails
inutiles, aller à l'essentiel.
451
- Pour se souvenir de certains objets, créer des situations
illogiques douées d'humour. Par exemple voir son journal géant
voltiger au-dessus d'une rue; un bouquet de fleur pendu au plafond;
une personne à rencontrer marchant sur les aiguilles d'une montre
géante indiquant l'heure du rendez-vous; etc. L'éloquence de ce
pouvoir mémorisant est due au fait que l'attention a été
focalisée, un instant, sur une image baroque suscitant une émotion
d'humour...
452
- S'isoler dans une sphère de silence, s'encercler.
453
- Fixer un point à 3 mètres. Chasser tout ce qui existe entre
ce point et soi-même. Etendre le point vers la droite. Tracer une
ligne courbe jusqu'à former un cercle. Percevoir réellement
l'existence de ce cercle (sinon l'effet est nul). Il est bien là. Il
forme un mur invisible, protecteur, une clôture immunisante. On peut
y évoluer en toute liberté. Tout ce qu'il y a entre le cercle et
soi se dissout. Ce cercle se développe sphère. Visualiser la sphère
imaginaire. En être le foyer, le point focal irradiant, comme le
centre galactique rayonnant sur la Galaxie. Etre foyer de dynamisme.
Se voir solitaire et solidaire. Le je qui est nous.
Pleine conscience d'existence.
(Suite)
- Tracer un nouveau cercle plus étroit. Le premier empêchait
toute distraction. Le second concentre en soi-même. Puis tracer un
troisième cercle encore plus étroit. Il forme la personnalité. Se
voir au centre. Centre. Toute liberté. Et croître. Oublier les
cercles et n'être que le tout-un.
L'expérience
des trois cercles fait diminuer et disparaître les troubles, les
craintes, les anxiétés, au fur et à mesure de la maîtrise du
processus. En se retirant au sein de ces cercles, on ne fuit pas la
réalité, au contraire. On la rencontre. On se rencontre. Et on se
fortifie et se libère de toute perturbation parasitaire.
454
- Tracer un cercle, remplir l'espace d'une scène imaginaire
complètement inventée (ou d'un événement désiré). S'y intégrer,
s'y incarner. L'éprouver effectivement, y évoluer, s'abandonner par
la vision, l'ouïe, le toucher. Que cette scène envahisse notre
existence (jusqu'à voir l'accomplissement de l'événement désiré).
Traverser l'espace mentalement puis corporellement. Puis arrêter le
processus sans le brusquer en s'en détachant progressivement.
455
- Diminuer un espace imaginaire, le réduire, l'enfermer dans une
valise, une bouteille, un verre d'eau, un dé...
456
- Développer les facultés sensorielles au-delà de la
perception objective, voyant au-delà de la limite de la vision, en
essayant d'atteindre sans approcher, de toucher de loin ; d'entendre
sans oreilles, au-delà de la limite de l’ouïe ...
457
- Fixer, de dos, la nuque d'un chat familier ou de tout autre
animal. Et voir l'animal (l'imaginer) se retourner et exécuter
l'acte qu'on lui suggère.
458
- Visualiser les symboles qui répondent le mieux aux émotions
d'amour, de coopération, de cycle, de justice. Puis les symboles
résolvant le mieux les émotions négatives de peur, de colère,
d'antipathie, de répulsion.
459
- Voir imaginairement la couleur verte, une pelouse, une prairie,
des arbres, les différentes tonalités du vert. Enchaîner sur
d'autres couleurs et évoquer des images qui y sont associées.
D'abord sans passion, avec un certain détachement, puis
passionnément.
460
- Se reporter au passé. Se dédoubler. Se voir vivre. Visualiser
des séquences de sa vie intime. Ré-intensifier les actes revécus.
461
- Revivre un climat passé. Evoquer des odeurs, les ressentir;
des sons; la saveur des aliments, ressentir « l'eau à la
bouche »; des sensations tactiles éprouvées lors de
l'effleurement d'un relief, d'une peau, d'une surface lisse ou
rugueuse, sentir la chaleur, la douceur; inventer de nouvelles
sensations...
462
- Entrer dans un climat imaginaire. S'y identifier, s'y
installer. Se situer. Se visualiser prenant un sentier vers le sommet
d'une montagne. Sur les bas côtés, dans la vallée, des hommes qui
travaillent et peinent... Se voir les relever passionnément de leur
gouffre, leur communiquer ses certitudes, affermir leur caractère,
les voir se relever fiers, en bâtisseurs d'un monde plus fraternel.
463
- Dans une forêt, chercher un arbre, aller vers lui. Vivre son
histoire. Laisser son expérience nous envahir...
464
- S'ouvrir au rêve maîtrisé. S'imaginer naître au sein d'une
pierre, d'une écorce, sur un nuage ou dans un nid d'aigle...
465
- S'imaginer dans certains lieux spécifiques. Ressentir les
effets de la chaleur dans un désert ; du froid au sommet d'une
montagne ; de la pluie sur une ville ou au large des côtes.
466
- Etre les vagues en pleine mer, puis frappant des falaises, puis
roulant sur une plage...
467
- Etre un pêcheur en haute mer, tirer le filet. Communiquer avec
un poisson. Le rejeter à la mer ? Ou s'en nourrir avec ses enfants ?
- La vie nourrit la vie.
468
- S'imaginer escalader
une montagne sauvage, découvrir un refuge...
469
- S'imaginer se roulant sur le sable chaud en plein midi... Puis
la nuit.
470
- Dans une jungle, la nuit, rencontrer une bête sauvage,
l'affronter, sentir son emprise sur elle, la forcer à reculer, à
s'enfuir. Ou bien la dompter...
471
- Etre une bouteille ballotée sur les flots et portant le SOS
d'un naufragé, revivre le naufrage, l'angoisse du naufragé, ses
conditions de survie, son sauvetage...
472
- Etre un enfant, un vieillard, une mère, un amant, celui qu'on
ne verra plus.
473
- Etre une abeille dans une ruche, le miel; un poisson dans
l'eau, un banc de poissons, libre puis pris dans un filet, puis libre
à nouveau...
474
- Vivre l'errance désespérante, la recherche d'une sortie et la
découverte...
475
- Evoquer une personne absente, chère, la chercher, la trouver,
la situer, la voir devant soi. Ressentir ses sentiments durant la
rencontre.
476
- Porter un regard à double sens. Rétrospectif, introspectif et
prospectif. Vivre les distances passé-présent et présent-avenir.
L'accumulation et l'ampleur puis l'intensité du devenir. L'inclusion
du passé et la transfiguration, son intégration et son
intensification. Vivre l'éternel présent qui fonde et fond tous les
vécus chrono-spatiaux. Vivre l'instant où on émerge du
passé-présent et où on va s'immerger dans le devenir...
477
- Se visualiser dispersé dans le multiple et son brouillage
parasitaire dissolvant, générateur d'angoisses, et réagir à cette
dispersion centrifuge par une réaction centripète afin de sauver sa
densité, de transformer la multiplicité spatio-temporelle en
unicité, intégrant et dépassant les paroxysmes d'ampleur en
paroxysmes d'intensité - hors temporalité.
478
- Se visualiser en transmuant l'être-en-soi en l'être-pour-soi
puis en l'être-cause-de-soi.
479
- Fatiguer ses yeux en fixant longuement un objet clair. La
fatigue oculaire, due à la monotonie des vibrations perçues qui
fait que la perception sensorielle s'estompe, est un moyen efficace
pour renforcer la perception psycho-mentale. Passif, recevoir les
impressions voire les visions qui nous parviennent alors.
480
- Autoscopie. Descendre en son corps. Il devient l'espace. Se
dynamiser par la respiration. Voir son coeur rayonner de lumière
blanche et la rediffuser dans tout l'organisme à travers les
principales artères. Voir cette énergie progresser et nourrir les
principaux centres fonctionnels du corps.
481
- Visualiser le haut relief de ses pensées-émotions comme des
forces tourbillonnantes, des éclairs, qui partent du cerveau,
traversent les yeux, ramassées, et se projettent en rayonnant ou en
faisceau sur l'objectif à atteindre.
482
- Dans une ambiance douce ou dans l'obscurité, se mettre debout,
les bras en croix, inspirer fortement, retenir son souffle,
concentrer son énergie en son centre et se visualiser rayonnant une
lumière blanche. Exhaler lentement. Faire cet exercice avant toute
expérience de visualisation. S'imaginer au centre de la croix des
horizons. Ressentir l'effet de ce rayonnement sur l'espace, les
matériaux, les êtres.
483
- Dans l'obscurité, appuyer fermement le pouce et l'index de la
main droite ou les trois premiers doigts de chaque main sur les
paupières fermées, en retenant sa respiration aussi longtemps que
possible. Exhaler en relâchant la pression. Durant la rétention,
des couleurs intenses apparaissent. Ne pas les lâcher... Cet
exercice a pour effet, entre autres, l'amélioration de l'acuité
visuelle si l'on est myope, presbyte ou daltonien. Il rectifie le
foyer, règle les nerfs de la rétine et l'appréciation des
couleurs...
484
- Se voir placé au centre d'une sphère qui s'élargit
progressivement de la dimension du corps à la dimension planétaire
puis cosmique. Voir son centre plexuel comme le centre rayonnant de
la sphère.
485
- Concentrer son attention sur le point central de la tête,
sphère parfaite. Visualiser ce point (la glande pituitaire) comme
étant le siège de la conscience. Etre tout entier en ce centre.
Etre ce centre. Comme si tout émane de ce centre. Par cet exercice
répété, l'activité de ce centre se développe et l'on observera
sur soi-même les divers effets.
486
- Même exercice. Mais porter son attention sur le point situé
entre les sourcils à la racine du nez, soit sur la glande pinéale
qui unit et régule les deux systèmes nerveux, étant le
transformateur principal des impressions reçues par la surconscience
en impressions susceptibles d'être comprises par la conscience
cérébrale. Sentir la chaleur affluer en ce point. En ressentir les
effets.
487
- Visualiser son plexus solaire ou son cœur, au centre d'une
petite sphère rouge. La voir rayonner à l'intérieur du corps puis
à l'extérieur. Suivre lentement les cinq principaux rayons dans le
corps suivant le schéma de l'étoile flamboyante (ou l'homme de
Vitruve, le dessin de Léonardo da Vinci). Ne pas séparer les rayons
de la source. Se voir net, tout entier, entièrement immergé dans
les rayons irradiants à partir de la sphère coronale. Aller jusqu'à
l'extrémité de la sphère et revenir lentement à la source.
Eprouver la lumière qui rayonne et nous inonde. Cet exercice donne
un regain de vitalité insoupçonné.
488
- Visualiser les plexus. Se visualiser clairement. Corps,
rayonnement général et centres plexuels rayonnants, à leur place
précise. La vision doit être intense, précédée par une
inspiration profonde et suivie par une expiration lente. Sans
rétention ni contraction pour commencer. Amener sur chaque centre
plexuel, centres d'emmagasinage et de distribution bio-énergétique,
un flux d'énergie supplémentaire en inspirant et en le dynamisant.
Puis se détendre.
Amener
son attention sur le premier centre plexuel fondamental, situé tout
en bas de la colonne vertébrale, sur le coccyx, soit entre les
ouvertures sexuelle et anale. Le voir lumineux, rayonnant d'une
couleur orangée. L'énergie s'accumule là où la conscience la
dirige et la concentre.
Sentir,
voir, au foyer de ce plexus, une énergie tourbillonnaire lovée
essayant de se dégager vers le haut et de remonter vers les autres
centres plexuels. Elle tourne dans le sens dextrogyre, de gauche à
droite. Voir l'orifice s'ouvrir et l'énergie tourbillonnaire
s'élever, libérée, en tourbillonnant, vers le centre plexuel
supérieur.
S'arrêter
à chaque centre plexuel ainsi réveillé, être en lui tout entier,
être l'énergie tourbillonnante. Suivre le lent parcours de cette
énergie, tout le long de la moelle épinière jusqu'au sommet de la
tête. L'énergie se répand dans tout le corps. Lentement. Y
aller rapidement ferait d'abord perdre conscience et risquerait de
provoquer de graves perturbations psycho-somatiques.
Arrivée
au sommet, voir cette énergie rayonner comme un Soleil et envelopper
le corps. Puis la faire redescendre très lentement, d'un centre à
l'autre, jusqu'au premier centre, en tourbillonnant dans le sens
lévogyre. Refermer l'orifice. Enfermer l’énergie, la calmer, la
laisser reposer... Se relaxer. Cesser d'y penser. Cet exercice qui
réveille et dynamise toutes les facultés psychosomatiques doit être
pratiqué sans interruption, tout au plus une fois par jour. Sinon,
nous ne répondons pas des conséquences. Cet exercice pourrait être
réduit au temps d'une respiration. Inspirer : voir l’énergie
monter. Expirer : la voir redescendre en tourbillonnant dans le
sens inverse. Au maximum trois fois.
489
- Se visualiser s'entourant d'un ellipsoïde d'invisibilité...
490 - La bilocation conscientielle. C'est se séparer de son corps par le regard, se voir vivre, évoluer, dans un cadre imaginaire ou réel autre que le cadre actuel... Et ce, quelle que soit la distance. Cette séparation par le pouvoir de visualisation est momentanée. Nous sommes là où se trouve notre conscience. On se trouve à l'endroit où se déroule la scène visualisée. Quel que soit l'objet, le lieu, la nature de notre perception.
La
projection dans l'espace. Décider de l'heure où l'on pratiquera
cet exercice. Savoir clairement l'objet de sa visualisation et
pré-voir le lieu de sa projection conscientielle. Exercer le soir de
préférence. Inspirer puis exhaler lentement. En exhalant,
s'imaginer se séparer de son corps, en sortir et flotter. La liaison
avec le corps reste. Garder le contrôle et la direction de la
visualisation comme dans un rêve éveillé, sans perdre la
conscience de soi-même mais en perdant la conscience de son
entourage immédiat, l'excluant. Souvent les bilocations se font
inconsciemment. Ici, il s'agit d'en maîtriser le processus
consciemment. Ne pas se laisser errer sans but (comme dans le rêve
ou dans certaines euphories). Maintenir sa densité volontaire. Sans
crainte. Il n'y a pas de danger. On ne craint que ce qu'on ne connaît
pas, par présomption paralysante.
Faire
preuve cependant de prudence et de clairvoyance. Visualiser
émotionnellement, créer et vivre une réalité dans tous ses
reliefs n'est pas facile. Plus les impressions sont fortes, plus on
est stimulé. Se porter dans un lieu connu, en accord avec notre
culture, notre sensibilité du moment. Discerner clairement les
détails du décor, les évènements qui s'y passent... La projection
dans l'espace est liberté. On va partout où l'on veut.
La
projection dans le temps est aussi intéressante. On peut
remonter le temps, à volonté, dans les deux sens. Sans cependant
pouvoir intervenir dans le déroulement historique. Nous restons dans
le maintenant, en témoins passifs... La conscience
visualisante s'étend dans 1'espace et le temps au-delà des
limitations chrono-spatiales de notre mémoire immédiate. En toute
perception, on ne va pas vers..., ni on ne vient à nous, mais on se
met en résonance avec des personnes, des espaces... Se laisser voir
par une autre personne dépend de la perfection de notre
visualisation, de notre place et de notre rôle actif dans cette
visualisation.
La
pratique conduit à la perfection. A ce propos, nous devons remarquer
que, s'il n'y a pas de sympathie entre la personne qui se projette et
celle qui reçoit, le contact est difficile, sinon impossible. Car ce
qu'on ne tolère pas en état de veille sera refusé en tout autre
état. Réciproquement, on se protège des incursions des autres dans
notre vie d'abord en se définissant soi-même, ses désirs, ses
objectifs. C'est déjà une barrière qu'on ne pourra franchir
aisément. Puis on peut toujours prouver sa volonté de refus par un
acte - preuve simple exprimant notre volonté. Le transmetteur et le
récepteur sont liés comme des vases communicants lors des
expériences de visualisation dirigée. Ce qui détermine le choc en
retour. Aimer c'est nous aimer, nuire c'est nous nuire, haïr c'est
nous ruiner.
Un mot, à présent, à propos de l'expérience unitive. C'est par la pratique de la visualisation qu'on arrive à l'état d'émersion de l'intelligence pleine du réel et d'immersion dans l'universelle réalité, faisant coïncider son propre centre avec le centre universel, s'identifiant aux sources de la vie. Etre Tout. Etre Tout-Un. Mais rien en particulier. Il ne s'agit pas de se désagréger, de se différencier, mais de s'identifier, la connaissance et le connaissant s'unissant dans le connu vérifié. Cette expérience délivre de la nuit. On en sort heureux, libre, immense... Remarquons le caractère strictement personnel, incommunicable, de ces expériences.
IV - 4 - EXPRESSION ET COMMUNICATION
DE
L'ESPACE INTÉRIEUR À L'ESPACE EXTÉRIEUR
Chacun
est un événement. Sa source et son aboutissement. Sa propre preuve.
Comment communiquer son expérience ? L'échange des présences
- la rencontre - devrait répondre à l'exigence de sincérité,
chacun devant se considérer comme un chemin vers/pour l'autre. Pour
nous, la communication ne participe pas d'un théâtre démonstratif
ni d'un vouloir de représentation mimée visant à faire réagir les
spectateurs par certaines répliques. C'est, essentiellement, être,
vivre un climat. Pour soi, d'abord. Puis le communiquer à des
assistants (groupe aidant, soutenant). Ceux-ci assistent (à) la
réponse que donne l'acteur à une de ses questions, à sa vision de
la réalité, à un thème donné.
Les
exercices d'expressions se baseront sur les exercices de présence,
d'identification et de visualisation notés précédemment. Le chemin
à suivre est le même que pour l'expression chorégraphique.
Rappelons-en les grandes lignes. Méditer, parvenir à une
compréhension, de l'intérieur, de tout existant biotypique, des
conditions de la réalité. Observer avec attention et précision
pour parvenir à une étroite identification. Saisir le réel dans
chacune de ses phases d'interaction.
Indépendamment
de toute compétence théâtrale précédemment acquise,
indépendamment des études académiques, réfléchir l'étant,
vécu dans ses expressions particulières, forme, attitude, rythme,
mouvement, rapports inter-relationnels. Se faire miroir, écho. Etre
l'agent, l'agi et l'action... Evoquer pour soi-même d'abord puis
pour les autres. Selon les voies de communication les plus efficaces
et sans surenchères exhibitionnistes.
Instructions
pratiques et exercices d'expression et de communication
491 - Evoquer par la voix. Dire sans cri, sans transes, dans l'immobilité. Puis atteindre par les nuances de la voix, la respiration, les chuchotements, le chant, les cris, les silences... Puis revenir à soi-même.
492
- La communication gestuelle. Traduire et communiquer ses
impressions par des mouvements expressifs simples, un langage gestuel
particularisé de façon à ce qu'il soit reconnu universellement.
493
- Etre la voix gestuelle. Le geste et la voix traversent
l'espace... Par exemple être feu : respirer convulsivement, remplir
l'espace des clameurs et des mouvements du feu...
494
- Dans toute expression corporelle, observer le corps, au lieu du
visage, des yeux, et y lire l'expression, la communication, sans se
laisser distraire par le visage. Le corps ne ment pas. Il est souvent
bien plus sincère que certaines expressions du visage. Etre
attentif au besoin intime qu'il transmet. Exprimer le désir de
donner, de prendre, d'aimer, d'être aimé...
495
- Porter des masques et exprimer le contraire de ce que ces
masques représentent. Cette contradiction entre le masque porté,
son espace et son rythme et l'expression corporelle est riche de
potentialités. Par exemple si l'on porte un masque bête, exprimer
l'intelligence ; un masque humble, exprimer l'arrogance ; un masque
sournois, la timidité ou honnêteté; etc.
496
- Se découvrir clown, et, sans dissimuler, l'afficher, le
représenter. Cet exercice exige une certaine maturité.
497
- Dire un texte vocal. Projeter son dit sur l'espace, d'un
souffle, puis loin, puis très loin (3 tons : bas, moyen, haut).
Vibrer sa voix. Toucher pas sa voix. Bouleverser. Répondre
gestuellement au dit vocal.
498
- Exprimer un de ses besoins les plus intimes de communication.
499
- Exprimer gestuellement sa voie, de sa naissance jusqu'à sa
mort...
500
- Exprimer la vie dans sa quotidienneté, puis dans son absolu.
Exprimer le vivant dans ses multiples métamorphoses.
S'exprimer
toujours une fois prêt, dans le silence d'une salle... Accepter la
libre critique. Qu'a reconnu l'assistance ? L'expression était-elle
mécanique, sentie, littéraire, anecdotique, formelle ? Et soi-même,
s'en est-on enrichi, augmenté ? Car c'est là le but ultime de
l'art.
LIENS et VOIES de RECHERCHE pour
aller plus loin
© Claude Khal
"le gavage pléthorique d'insignifiances normalisées"..Ça me rappelle furieusement Hermann Hesse dans "le jeu des perles de verre" qui décrivait en une phrase concise et méprisante le 20 ème siècle comme "le siècle des nouvelles"...Je sens que je vais prendre mon pied a lire (et écouter, excellent choix de clips bandants), la suite... :)
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